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Need For Speed Most Wanted

⏱ 4 minutes

Je me souviens encore de ma première rencontre avec un Need for Speed. C’était le premier opus d’une série qui compte déjà plus d’une dizaine de déclinaisons et qui s’est fait la main sur de nombreux supports. À l’époque, en 1994, j’étais ébloui par les graphismes de la 3DO et, surtout, bien loin d’imaginer que le premier volet de la série dans lequel je m’investirais réellement serait la version 360. Et pourtant, je suis à des kilomètres d’accrocher au concept défendu plus ou moins implicitement par les récentes prises de parti des NFS : la violence routière, le tuning qui vire parfois à la beauf attitude et, bien entendu, la femme-objet dans toute sa splendeur défendue par ces demoiselles elles-mêmes (Josie MARAN en tête de file). Tout pour me plaire a priori, sauf que « Xbox Live Marketplace m’a tuer » et que le gameplay définitivement fun a achevé de me convaincre.

C’est donc bien la démo qui m’a fait craquer pour ce Most Wanted, vous l’aurez compris. Disponible sur le Xbox Live Silver, elle m’a donné une bonne approche du fun qui se dégage du jeu. Ce dernier NFS en date mise beaucoup sur son gameplay léché. Car le bilan technique est plutôt en demi-teinte. Certes, la ville est immense mais les temps de chargement, bien que courts, sont présents. De plus, l’on s’aperçoit très rapidement que le moteur physique n’a pas été développé exclusivement pour la 360. En conséquence, si les véhicules sont plutôt jolis, les décors le sont un peu moins dès qu’on s’en approche un peu trop. Les textures sont propres et n’abusent pas de bump mapping, c’est suffisamment rare pour le noter, mais une majorité d’éléments manquent cruellement de polygones. À 300km/h, on n’y fait pas tellement attention, bien entendu, mais ajouté à certaines chutes de framerate, le nivellement par le multi-plateformes est bel et bien sensible. Enfin, je noterai que les dégradés marron/beige peuvent à la longue fatiguer (on a l’impression de toujours rouler en automne 🍁), de même que l’absence de courses de nuit.

Reste donc ce sur quoi Most Wanted base une bonne partie de son attrait : la maniabilité. Celle-ci est particulièrement évidente à prendre en main et le plaisir de jeu est immédiat. Le mode « Career » dure une bonne quinzaine d’heures et propose des challenges variés : courses pures, radars, courses-poursuites, démolition, etc. Les amateurs de tuning trouveront leur bonheur, tant dans le choix des véhicules que dans les possibilités de customisation. Pour moi qui vois plutôt la voiture 🚙 comme un outil, je me suis presque pris au jeu du tuning, allant même jusqu’à singer certains monstres d’horreur que l’on voit en couverture des magazines dédiés (allez, encore un peu de rose pétant sur mon bas de caisse !). Reste que lancer une Porsche ou une Lamborghini tunée à son goût, à plus de 300km/h sur le périphérique, c’est un plaisir que peu de gros mâles bien virils que nous sommes peuvent prétendre refuser.

Pourtant, cette maniabilité léchée possède également ses quelques revers. Arrivé au dernier tiers du mode carrière, la police commence sérieusement à devenir pénible. Si la difficulté est progressive, les challenges ne poseront presque jamais de problème. En revanche, les courses-poursuites sont nécessaires pour faire grimper la prime collée sur votre dos, elle-même indispensable aux défis pour battre vos adversaires. Plus l’on prend de risques, plus la course-poursuite est longue, et plus la police est agressive. Normal, sauf que lorsque des SUV (les grosses Jeeps bien méchantes de nos amis les poulets yankees) sortent de nulle part et vous bloquent, réduisant tous vos efforts à néant, il y a de quoi péter une durit. J’ai plusieurs fois dû recommencer des poursuites de plus de dix minutes parce que j’avais été « busted » injustement… En soi, c’est déjà choquant, mais lorsque ça contrebalance un reste de difficulté aussi enfantin, il y a de quoi s’énerver.

En-dehors de ce petit regret, Most Wanted fait passer de bons moments. Il n’invente rien, certes, mais offre un concept arcade, bien qu’éculé, toujours aussi vaillant. Poussez donc le son des basses qui crachent un rap US et du métal de bonne facture (le plus souvent), et profitez de la vitesse sans réfléchir aux conséquences. Merde, je suis devenu un gros Américain idiot...

Mis à jour le 06 avril 2015