Super Mario Galaxy 2 (test)
Je ne voudrais pas avoir l'air de relancer le débat sur la pauvreté du catalogue Wii, mais en rallumant ma console pour commencer Super Mario Galaxy 2, je me suis aperçu qu'elle n'avait pas tourné depuis... New Super Mario Bros. Wii en novembre dernier ! Et puisque je n'ai pas encore fait Muramasa, je peine à trouver des gros jeux sortis en 2009 sur la machine de Nintendo. Donc, en attendant Metroid Other M, ce Super Mario Galaxy 2 tombe a point nommé, pendant l'e3 de cette année.
Fin 2007, alors qu'une presse unanime (incluant votre serviteur Kanpai) encensait Super Mario Galaxy, les fins râleurs de feu 🔥 Overgame pestaient contre l'entrave à la liberté inhérente au système de jeu par planètes. Et ils pestent encore sur sa suite, dans un article intéressant quoi qu'un peu feignant. Car si leur analyse est juste, elle n'en reste pas moins insolvable. Avec le schéma de construction des Mario Galaxy, on perd naturellement en exploration, en redondance et en aventure (par rapport à Mario 64 et Mario Sunshine) ce qu'on gagne en inventivité, en intimité et en renouvellement.
Le joueur passera donc moins de temps effectif à découvrir les niveaux et à se les approprier – cf. le rapport presque charnel vécu avec chacun des 15 niveaux de Super Mario 64, que l'on connaissait aussi bien que son propre quartier. On a en conséquence moins d'occasions de faire des triples sauts, certes. Mais en contre-partie, on nage dans un fourmillement d'idées toutes plus géniales les unes que les autres, vers un ensemble évanescent de réussites d'un gameplay qui n'a jamais aussi bien marié conceptualisation 3D et héritage 2D. Une sorte de raccourci vers l'essentiel qui puise son inspiration dans la gamme casual et une « Nintendo différence » qui s'affiche avec fierté depuis quelques années.
A propos de la relation et de la proximité avec les niveaux de Super Mario 64, allez donc mater cette vidéo hilarante dans laquelle 2 japonais sont morts de rire en essayant de choper 8 pièces rouges alors qu’un champignon 1UP les poursuit sans relâche.
Super Mario Galaxy 2 n'en est pas moins un jeu de gamer, au moins dans le sens où il pousse le concept de la plate-forme 3D sans doute autant, voire plus, que son illustre prédécesseur. À côté d'eux, New Super Mario Bros. Wii se contenterait presque de dépoussiérer lascivement un schéma constructif d'un autre âge qui me semble faire bien pâle figure. Mais force est de se rendre à l'évidence : ces titres ont en commun d'imposer un niveau d'excellence sur un game-design haut de gamme.
D'ailleurs, entre les deux « sous-séries », les rapprochements sont plus nombreux qu'on ne voudrait l'apercevoir au premier coup d'œil. Déjà, Galaxy opère une dérive transitionnelle en troquant le hub traditionnel depuis Mario 64 pour la carte du monde. Même si Mario & Luigi ont toujours leur vaisseau sur lequel ils peuvent se déplacer et faire l'inventaire des collectibles et PNJ, celui-ci est plus restreint et laisse la part belle à une carte « classique », directement héritée de Super Mario Bros. 3. On notera également la présence désormais inévitable des super-guides made in Nintendo, qu'il suffira d'éviter élégamment pour conserver intact tout son capital fierté.
Au chapitre des nouveautés, on notera le retour de Yoshi qui s'accompagne lui aussi de champignons et fruits aux transformations spécifiques. Par là même, il impose encore plus que la Wiimote soit constamment pointée vers l'écran, ce qui peut à terme fatiguer le poignet selon votre position. En tout cas, j'ai trouvé ça un peu plus pénible que dans le premier opus. Reste que SMG2 offre peu de nouveautés au final, et réutilise même parfois sans vergogne des passages de son grand frère. Sans surprise, le jeu est toutefois légèrement plus corsé, en ce sens qu'il relève à un niveau de difficulté plus logique le parcours de santé qu'était le précédent. La fracture se ressentira naturellement après avoir battu le dernier boss, au moment de la course aux dernières (dizaines d’) étoiles, alors que certaines sont de véritables médailles pour l’élite des gamers de la plate-forme. Du courage, il va nous en falloir !
Résultat : le titre se laisse au moins aussi bien jouer et signe toujours une belle leçon de plate-forme à l'adresse des concurrents laissés pour compte. Pour autant, Super Mario Galaxy 2 est-il une version 1.5 déguisée ? La question reste ouverte et dans cet opus, on ne semble saisir que ce qu'on a envie d'y voir. Faut-il pour autant bouder son plaisir ? Moi, en tout cas, j'ai choisi mon camp et je continue à apprécier toujours autant.