Virtua Tennis 2009
Si vous lisez Kanpai régulièrement, vous savez que je suis très amateur de jeux de tennis. Et qu’après plusieurs séries sur 16 et 32 bits, selon moi Virtua Tennis a pris le haut du panier. Il y a un peu plus de deux ans, c’est VirtuaTennis 3 qui faisait le boulot avec une mouture d’une précision assez époustouflante. Malgré quelques défauts de détail, son gameplay racé l’imposait facilement comme la référence du genre. La version 2009 n’avait donc pas beaucoup à faire pour polir ce diamant brut. Et par la même occasion, faire oublier le cauchemar Sega Superstars Tennis.
Frilosité ? Flemmardise ? Toujours est-il que Virtua Tennis 2009 sent l’arnaque à plein nez. C’est bien simple, on a l’impression d’avoir le même jeu entre les mains, à peine remis à jour dans son choix de joueurs. Certes, dans l’absolu le jeu est au top, mais il pue l’immobilisme et ne corrige même pas tous les défauts de son aîné. On retrouve donc la touche graphique un peu bancale de la série : visages de zombis, décors vides et spectateurs en 2D, habillage des menus déplorable et ergonomie qui va avec. La musique est dans la même veine rock’n roll daubée que depuis le premier épisode. Pour ne pas avoir les oreilles qui saignent, le réflexe santé est donc toujours de la couper la première fois qu’on lance le jeu.
Côté gameplay, rien n’a bougé non plus : on retrouve l’efficacité, la précision et la vitesse des échanges qui font de Virtua Tennis un patriarche de la jouabilité arcade. Les joueurs ne se font plus de croche-pieds, ce qui n’est pas plus mal pour ceux qui n’avaient pas la patience de comprendre leur intérêt. Mais globalement, c’est plus ou moins la même maniabilité que dans VT3. Carton rouge par contre au mode carrière, qui est une quasi copie carbone de celui de son prédécesseur. À part quelques mini-jeux inédits et un éditeur d’avatar absolument foireux, on a tout simplement l’impression de refaire le travail pour atteindre le premier rang de l’ATP… Et je peux vous garantir que c’est long, encore plus qu’auparavant.
Mais là où Virtua Tennis 2009 se fout vraiment de la gueule du monde, c’est dans sa masse de petits bugs et défauts de finition qui n’ont pas été corrigés en deux ans de « travail ». On retrouve donc les fréquents et insupportables temps de chargement, le lag voire les pertes de réseau sur Xbox Live (déconnexions de mauvais joueurs qui ne pénalisent même pas), le « glitch » qui bloque tout simplement votre sauvegarde si vous passez par la case 146ème joueur mondial... Bref, c’est comme si le jeu n’avait pas passé les crash-tests les plus bas de gamme.
Alors oui, on pourra y accrocher parce que notre petit cœur sensible de chasseur de score se fait appâter par les médailles à collectionner… Mais dès que la raison reprend le dessus, on s’aperçoit de la supercherie : Virtua Tennis 2009 est une putain d’arnaque vendue plein pot, qui n’a pas le respect de ses aînés sur Dreamcast. Sega tient une série-bombe entre les mains, mais la firme au hérisson continue de se moquer de ses clients… Tellement traumatisée par ses échecs de début de siècle qu’elle en devient totalement immobile.
Et quand elle cherche à innover, elle se plante lamentablement (voyez la version Wii de ce Virtua Tennis 2009, soi-disant compatible Wii Motion Plus...). Cherchez l’erreur.