Château d'Hiroshima
Le château de la Carpe
Le château d'Hiroshima est un édifice fortifié japonais entouré d'un parc et de ses douves, situé au cœur de la capitale du Chugoku. Érigé une première fois en 1591, il est quasi-entièrement soufflé par l'explosion atomique de 1945. Le donjon et une partie de son enceinte secondaire sont réhabilités en 1958. Aujourd'hui, le monument abrite un musée et offre un observatoire sur la ville.
Tristement connue pour son bombardement nucléaire à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la ville d’Hiroshima accueille dans son enceinte des vestiges plus anciens, notamment de la période féodale nippone. Le plus symbolique reste sans aucun doute son château 🏯, surnommé le "château de la Carpe" et qui fait partie des cent plus beaux châteaux du Japon.
Débuté en 1589 et complété en 1599 par le puissant seigneur Mori Terumoto, l'un des principaux vassaux du shogun Hideyoshi Toyotomi, le bâtiment a toujours joué un rôle important dans le développement de la ville et de son assise économique. Au contraire de la plupart de ses homologues nippons, ce château a la particularité d’avoir été édifié en plein centre de la ville, au milieu de la plaine d’Hiroshima. En effet, pour des raisons stratégique et visuelle, les châteaux féodaux ont plutôt l’habitude d’être érigés en hauteur, sur le sommet d’une colline ou d’une montagne. Les familles Fukushima et Asano, les plus influentes de l’histoire de la ville, y résidèrent pendant douze générations, à la suite de l’instauration du shogunat Tokugawa.
Une reconstruction moderne après la Seconde Guerre mondiale
Conservé lors du démantèlement de nombreux châteaux pendant la restauration de Meiji, il n’échappe malheureusement pas à la bombe A, qui le rase presque totalement. Il est reconstruit treize ans plus tard, en 1958, sa tour principale en béton-armé et son extérieur en bois. Son enceinte secondaire, baptisée Ninomaru et composée de la porte principale et de deux tourelles, connaît le même sort. À la différence, les matériaux utilisés et les techniques de restauration employées relèvent de l'artisanat traditionnel.
Rénové en 1989, l’intérieur du donjon se transforme alors en musée sur la culture des châteaux féodaux japonais ainsi que sur les différentes hiérarchies de l’époque médiévale. À noter : une grande partie des pièces intérieures n’autorisent pas la prise de photo. Il s’agit, pour les intéressés, des parties d'expositions de sabres, de tenues de samouraïs et d'objets militaires.
Bien que peu visité par les touristes japonais, voire snobé par les touristes étrangers, le modeste château d’Hiroshima a pourtant le mérite d’être un exemple représentatif des constructions de l’époque, agrémenté de jolies couleurs lors des changements de saison. Par ailleurs, la ville organise très souvent des animations afin de sensibiliser le public à une histoire beaucoup plus ancienne et dorée que le milieu du XXe siècle.