Chugoku
Le Japon du milieu
Chugoku est une région au Japon située à l'ouest de l'île principale de Honshu. Composée de cinq préfectures, ses plus grandes villes sont notamment Hiroshima et Okayama, ainsi que l'île de Miyajima. Rurale le long de la Mer du Japon et plus industrialisée du côté de la Mer Intérieure de Seto, la région affiche un tourisme authentique.
Le Chugoku s’étend entre le Kansai et l’île de Kyushu et est séparé de Shikoku par la mer intérieure de Seto. La chaîne de basse et moyenne montagne des Monts Chugoku divise naturellement le territoire en région de San’in au nord (incluant Shimane et Tottori) et San’yô au sud (Hiroshima, Okayama et Yamaguchi), aux climats respectivement humide et froid, et ensoleillé et doux.
Comment se déplacer dans le Chugoku ?
Plusieurs aéroports régionaux desservent le Chugoku (Hiroshima, Izumo, Hagi-Iwami ou Yamaguchi), mais l’aéroport international le plus proche est celui d’Osaka (KIX). Il est ainsi aisé et rapide de prendre un train 🚅 depuis la capitale économique du Kansai pour rejoindre sa destination. Si l’on se contente de voyager près de la côte, il est possible de visiter le Chugoku uniquement par train, notamment grâce au Sanyo-San'in Area pass et au JR Pass. Cependant, la faible fréquence des transports en commun à certains endroits ou des destinations les plus reculées incitent à la location de voiture 🚙 qui s’avère beaucoup plus pratique. Naturellement, le ferry ⛴️ assure la connexion avec les îles de la mer intérieure de Seto.
Pourquoi découvrir le Chugoku ?
La région, dont le nom signifie "pays du milieu", est un concentré de Japon rural et authentique, où la mythologie se mêle à l’Histoire, en dehors des sentiers battus du tourisme de masse. Son climat contrasté magnifie des paysages naturels déjà impressionnants, agrémenté de formations géologiques rares.
Haut-lieu du Shinto, la région dispose aussi de son propre pèlerinage bouddhiste dédié à Kannon (Chūgoku Sanjūsan Kannon reijō 中国三十三観音霊場) qui en fait le tour dans le sens des aiguilles d’une montre par la côte.
De nombreux vestiges de la fin du Moyen Âge japonais et du XVIIe siècle ont été préservés, témoignant ainsi de la position privilégiée de la région dans les échanges avec le continent asiatique, qui lui ont permis une contribution essentielle à l’histoire de l’archipel.
Le sud est connu pour ses spécialités telles que l’okonomiyaki, les huîtres et les momiji 🍁 manju, et le nord plus agricole produit du bœuf wagyu et du riz.
Le Chugoku est composé de cinq préfectures : Tottori, Shimane, Hiroshima, Okayama, et Yamaguchi.
La préfecture de Tottori
Située au nord-est de Chugoku en limite de la préfecture de Hyogo sur la mer du Japon, elle est essentiellement connue pour sa capitale éponyme près de laquelle s’étendent les fameuses dunes de sable de Tottori. Le point culminant de la région, le Mont Daisen, surnommé le "Fuji-san 🗻 de San’in" et classé parmi les "100 montagnes sacrées du Japon", offre de multiples possibilités de randonnées. Une sortie physique peut se combiner à une visite spirituelle au temple Sanbutsu-ji, à Misasa, haut-lieu de la pratique du Shugendo, où se trouvent également des onsen ♨️ réputés.
La préfecture révèle un visage otaku inattendu en raison de ses liens avec des mangakas célèbres : la ville de Hokuei honore Gosho Aoyama (Détective Conan), Sakaiminato rend hommage aux yôkai de Mizuki Shigeru (Gegege no Kitaro), et la ville de Kurayoshi a servi de décor à la série Quartiers lointains de Jiro Taniguchi.
La préfecture de Shimane
Au bord de la mer du Japon, la conurbation Matsue-Izumo englobe les lacs Shinji et Nakaumi et regroupe les visites incontournables de la préfecture. Matsue, sa capitale abrite notamment un des douze donjons authentiques du Japon, le musée d’art Adachi et le jardin aux pivoines Yushi-en. La ville voisine de Yasugi est largement consacrée à l’histoire de la ferronnerie et à la poterie Bizen.
Quant à Izumo, le sanctuaire Izumo Taisha, deuxième du shinto après celui d’Ise, est son point d’orgue, complété par le Shimane Museum of Ancient Izumo. Non loin, le cap Izumo Hinomisaki est surmonté d’un phare et ses anfractuosités rocheuses et grottes marines se visitent en barque.
En continuant vers le sud-ouest se trouvent les mines d’argent du XVIIe siècle d’Iwami Ginzan, classé Patrimoine mondial de l’UNESCO et son village de maisons traditionnelles.
Au cœur des terres, Tsuwano apparaît telle une oasis de culture et d’histoire et regroupe une offre de visites hétéroclites : Tonomachi-dori, l’ancienne rue commerçante et ses maisons traditionnelles et brasseries de saké 🍶, le sanctuaire Taikodani Inari, jumeau de Motonosumi Inari, une cathédrale, plusieurs musées d’art, une plaque tournante ferroviaire et bien sûr les ruines de son ancien château.
Enfin, les îles Oki sont idéales pour toutes sortes d’activités nautiques, mais aussi pour de belles randonnées sur leurs côtes escarpées.
La préfecture d’Hiroshima
La réputation de cette préfecture au bord de la mer intérieur de Seto est fortement liée à celle de sa capitale éponyme dont la visite est un incontournable des itinéraires touristiques au Japon. Hiroshima préserve la mémoire du premier bombardement atomique à travers des lieux tels que le Dôme de Genbaku et le Mémorial pour la paix, conçu par Kenzo Tange. Il serait également impensable de ne pas passer par Miyajima, île sacrée comprenant un ensemble de temples et sanctuaires dont celui d’Itsukushima. Son torii ⛩️ flottant est une des trois plus belles vues du Japon, et l’ensemble est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est aussi un conservatoire du théâtre traditionnel No, avec un festival dédié en avril, et des danses Kagura à voir toute l’année au Musée préfectoral d’art à Hiroshima.
L’automne est une excellente saison pour apprécier la préfecture, avec la contemplation des momiji au temple Mitaki-dera. Des excursions en pleine nature sont aussi possibles : la vallée Taishakukyo près de la ville de Shobara au cœur des terres déploie ses charmes grâce aux activités nautiques sur la rivière. De même, les gorges de Sandankyo, plus au nord à Akiota, sont réputées pour les possibilités de randonnées et de découvertes géologiques.
Plus tranquilles, le village de pêcheurs de Tomonoura, et sa voisine Onomichi, qui est aussi au départ de la route cyclable Shimanami Kaido, offrent des balades pittoresques dans un Japon qui semble figé au siècle dernier.
La préfecture d’Okayama
Okayama, le chef-lieu de la préfecture, est célèbre pour ses pêches récoltées en été, et les kibi dango 🍡, pâtisseries à base de farine de millet et de riz. Ces deux dernières font partie intégrante de la légende de Momotarô, le garçon né d’une pêche, dont les aventures se déroulent dans les alentours de la ville. Celle-ci abrite U-jo, son impressionnant château noir, le Koraku-en, un des trois plus beaux jardins du Japon et le magnifique sanctuaire Kibitsu-jinja.
A proximité, la petite ville de Kurashiki déploie ses canaux pour un retour à l’époque féodale dans le quartier traditionnel Bikan, complété par les colonnades du Musée d’arts Ohara et ses collections d’art occidental du XIXe siècle et de peintures japonaises du XXe siècle.
Le port d’Uno est un des accès aux îles artistiques de la mer intérieure de Seto et propose des œuvres d’art contemporaines exposées en permanence. Excentrée par rapport aux autres îles de la triennale de Setouchi, la petite île d’Inujima réhabilite son patrimoine industriel avec des visées artistiques et écologiques à flux touristique réduit.
Au nord-ouest dans les terres, la ville de Takahashi préserve le château de Bitchu-Matsuyama, un des douze derniers châteaux japonais 🏯 authentiques.
Les amateurs de montagnes pourront se tourner vers la ville de Maniwa, dans le nord de la préfecture, à la frontière avec Tottori, et son quartier historique de marchands Katsuyama. Ses anciennes constructions de l’époque d’Edo (entrepôts, maisons, braderies) sont caractérisées par un usage abondant des rideaux noren.
La ville de Bizen est connue pour sa production de céramique ocre-rouge typiquement japonaise, et c’est dans le quartier des potiers d’Inbe que l’on peut acheter des céramiques authentiques, s’essayer au façonnage et admirer les anciens fours du XVIe siècle.
A Niimi, la grotte d’Ikura et un peu plus loin la grotte de Makidô, doublée de son lac souterrain, déploient leurs stalactites millénaires dans une nature aux formations rocheuses impressionnantes.
La préfecture de Yamaguchi
Iwakuni, la petite ville féodale au célèbre pont Kintai-kyo, non loin d’Hiroshima, donne le ton du caractère historique de la préfecture. Cette dernière occupe la pointe occidentale de Honshu, avec une façade sur la mer du Japon et une sur la mer intérieure de Seto, où se trouve d’ailleurs la capitale éponyme. Celle-ci abrite le temple Rurikô-ji et sa pagode à 5 étages, une des plus belles et plus anciennes du Japon.
Shimonoseki est sa plus grande ville, reliée à Kyushu par le pont Tsunoshima Ohashi, offrant de nombreux observatoires sur la mer. La vue spectaculaire du tunnel de 123 portes torii au bord des falaises de la mer du Japon appartient au sanctuaire Motonosumi Inari à Nagato.
Hagi, au bord de la mer du Japon face à la péninsule coréenne est un incontournable, notamment en raison de son ancien statut de capitale de l’ancien domaine de Chôshû et de ses 5 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco (Sites de la révolution industrielle Meiji au Japon : sidérurgie, construction navale et extraction houillère). Une grande partie des rues et résidences du XVIIe siècle a aussi été préservée. Hagi est connue pour sa production de céramique très prisée pour la cérémonie du thé.
Au cœur des terres, le parc quasi-national d’Akiyoshidai abrite la grotte de calcaire d’Akiyoshido, la plus grande d’Asie, qui s’étend sur près de 10km.
Les spécialités de la préfecture sont le fugu et les kawara soba, un type de nouilles de sarrasin servies sur une tuiles avec diverses garnitures.