Narita-san Shinsho-ji
Le grand temple du Kanto
Narita-san Shinsho-ji est un vaste complexe bouddhique de l'école Shingon situé dans la ville de Narita, à proximité de l'aéroport international. Vieille de plus de mille ans, l'histoire du temple débute au Xe siècle sous la monarchie de l'ère Heian (794-1185), puis est liée au théâtre Kabuki à l'époque Edo (1603-1868). Consacré au Bouddha Fudo Myoo, le site abrite cinq bâtiments inscrits au patrimoine culturel du Japon.
Le Narita-san est bâti en 940 par Kancho, un disciple du grand moine bouddhiste Kukai, alias Kobo Daishi, fondateur de la pensée Shingon et personnalité marquante de l'histoire du Japon.
Fudo Myoo, le Bouddha bienfaiteur du temple
À l’époque, l’empire japonais fait face à une rébellion du puissant clan Taira. Il demande à Kancho de porter sur les lieux du conflit une représentation de la divinité bouddhiste Fudo Myoo (roi de la sagesse et dieu du feu 🔥) afin qu’elle puisse intercéder en sa faveur. Cette dernière, qui aurait été réalisée par Kobo Daishi lui-même, est alors invoquée pendant trois semaines au bout desquelles la révolte est vaincue. Toujours selon la légende, lorsque Kancho cherche à ramener la statue vers Heian-kyo (future Kyoto) où il l’avait empruntée, celle-ci se montre impossible à déplacer et se met à réclamer au moine de rester à Narita pour protéger ses habitants. Le temple Shinsho-ji est ainsi édifié en son nom.
Le site s'agrandit ensuite au XVIIIe siècle pour prendre sa taille actuelle, sous l'influence de Ichikawa Danjuro 1er, acteur célèbre du théâtre Kabuki, art traditionnel populaire pendant la période Edo. Adorateur de la divinité Fudo Myoo et originaire de la région de Narita, Danjuro devient le meilleur promoteur du Narita-san et convainc ainsi nombre de ses fans à venir y faire des pèlerinages. Le succès du temple et plus largement de la ville de Narita est fait. Un quartier commerçant se développe à l'entrée du Shinsho-ji pour accueillir les fidèles. C'est toujours aujourd'hui, dans cette même ambiance rétro, que les visiteurs descendent la rue principale Omotesando pour accéder au complexe.
Une visite sur trois paliers
Située en hauteur, la grande place du temple se découvre après avoir passé deux imposantes portes en bois et une énorme lanterne 🏮 en papier d’un rouge rutilant qui rappelle celle du Senso-ji à Asakusa. Sur la droite, une pagode à trois étages attire l’œil. Les décorations peintes sous ses toits se révèlent, sublimes. On se plaît à déambuler jusqu’à l’imposante salle de prière principale Daihondo. Avec un peu de chance, on peut assister à de belles cérémonies bouddhistes à l’intérieur.
À l’ouest de l'esplanade, le pavillon annexe Shakado mérite le détour. Il fut pendant longtemps le bâtiment principal du Narita-san. Juste à côté, un petit sanctuaire Inari fait de tôles et de bois tranche avec le côté assez pur du temple. Ses petites lanternes et ses jolis tissus violets étendus au plafond lui donnent un charme populaire très appréciable.
Une deuxième place s'ouvre derrière la grande salle de prière et accueille les anciens lieux de cultes Gakudo et Komyodo, à l'architecture en bois bien conservée. Ce parvis intermédiaire permet ensuite d'arriver au "sommet" de la visite, au pied de la flamboyante Grande Pagode de la Paix, peut-être la construction la plus remarquable du complexe. Monument récent du Narita-san édifié en 1984, cette pagode à deux étages abrite une représentation haute en couleur de Fudo Myoo, avec son glaive, son regard courroucé et des flammes en ornement autour de lui. Les visiteurs qui montent jusqu'à cet endroit peuvent également profiter d'un point de vue sur le temple et le centre-ville en contrebas.
Dans la continuité de la visite du Shinsho-ji, le parcours continue par des grands escaliers qui amènent jusqu'à une fontaine en contrebas et l'entrée du parc de Narita-san, agréable espace vert public aménagé autour de plusieurs plans d'eau et du musée de la calligraphie.