Shibamata
Le quartier traditionnel de Tora-san à l'est de Tokyo
Shibamata est le quartier historique et touristique de Katsushika, l'arrondissement situé à l'extrémité nord-est de Tokyo au Japon. Depuis la gare, les visiteurs retrouvent une atmosphère d'antan au sein de la rue marchande aux devantures traditionnelles qui mène jusqu'au temple Taishakuten. Le long de la rivière Edo-gawa, on prend le temps d'observer le paysage au rythme de l'eau qui court.
Principale destination touristique de l'arrondissement tokyoïte de Katsushika, Shimabata propose un agréable circuit qui mélange patrimoine traditionnel et pèlerinage seichi junrei, à faire en une petite demie-journée à pied.
Le quartier est bien connu des Japonais car il a servi de décor à la célèbre série de films de Yoji Yamada baptisée Otoko wa tsurai yo, traduite en français par "C'est dur d'être un homme". Son personnage principal Tora-san est originaire de Shibamata et ces quelques rues servent ainsi de point de repère à chacune de ses nombreuses aventures ; 50 films ont été diffusés entre 1969 et 2019.
Une fois sur place et parmi les autres sites à découvrir, on remarque de nombreux hommages à la série, à commencer par le couple de statues de Tora-san et de sa sœur, dressé dès la descente du train 🚅. Pour les fans et les touristes curieux de ce pan de la culture populaire japonaise, le musée Tora-san offre par ailleurs une visite certes rapide mais immersive dans l'univers des films qui se déroulent principalement dans la seconde moitié du XXe siècle.
Allée marchande et temple Taishakuten
Depuis la sortie de la gare de Shibamata, on débute la découverte du quartier par l'allée Taishakuten Sando marquée par un portique décoré de lanternes 🏮 rouges : bienvenue dans un Tokyo rétro qui fleure bon l'artisanat traditionnel et les gourmandises d'antan. Excentrés au nord-est de la capitale, on s'éloigne ainsi des attrape-touristes de l'avenue Nakamise-dori devant Senso-ji à Asakusa pour découvrir à Shibamata une enfilade d'enseignes locales, où l'on voit les artisans œuvrer sur place dans l'arrière-boutique qui leur sert d'atelier.
D'une longueur de moins de 500 mètres, l'allée marchande Taishakuten est une bonne adresse pour déjeuner dans le quartier. On y trouve des restaurants de cuisine japonaise quotidienne, par exemple des nouilles soba, des beignets tempura 🍤 ou de l'anguille grillée unagi. De nombreux étals vendent par ailleurs des douceurs typiques, comme les bonbons traditionnels dagashi et surtout les brochettes kusa-dango 🍡 (mugwort dumplings en anglais) qui sont les confiseries préférées de Tora-san. De couleur verte foncée, les boulettes de riz gluant mochi sont accompagnées de pâte d'haricots rouges anko.
Au rayon des souvenirs, les articles relatifs à Bouddha rappellent que la rue commerçante mène jusqu'au temple Taishakuten, réputé pour ses façades ornées de sculptures sur bois très détaillées et en relief. Passée l'imposante porte d'entrée Niten-mon, on aperçoit le bâtiment principal encadré par le majestueux pin sacré Ryo-no-matsu en forme de dragon flottant. Derrière le bassin aux ablutions chozuya, une cavité accueille des petites statues de serpent blanc qui sont des offrandes transmises à la déesse Benzaiten pour se souhaiter une bonne fortune.
La visite intérieure du temple est payante et se fait en chaussettes. On accède d'abord à une galerie qui expose des tableaux de bois brut sculptés selon la prédication imagée du Sutra du Lotus. Ces derniers sont protégés par une vitre afin de pas les abîmer. On emprunte ensuite les passages couverts qui font le tour du jardin du temple baptisé Suikei-en. On profite ainsi pour s'asseoir un instant et observer la végétation fleurir autour du plan d'eau au rythme des saisons.
Maison de thé Yamamoto-tei
Dans le prolongement du temple, on débouche sur la charmante maison de thé Yamamoto-tei qui est l'ancienne résidence privée de Einosuke Yamamoto, un industriel japonais à succès pendant les ères Taisho (1912 - 1926) et Showa (1926 - 1989). De style traditionnel japonais avec des influences occidentales, l'architecture de la bâtisse à 1 étage s'intègre en parfaite harmonie avec son jardin que l'on contemple depuis la véranda aménagée en salon de thé.
Quitte à payer l'entrée pour visiter la maison, on recommande de s'y arrêter plus longtemps afin de s'offrir une agréable pause matcha 🍵. La décoration intérieure, à la fois élégante et épurée, laisse rapidement le champ libre à la vue panoramique offerte sur le jardin intérieur.
On passe ensuite par le jardin extérieur qui s'avère moins élaboré, mais permet de rejoindre directement les berges de la rivière Edo-gawa d'où est tiré en août l'un des plus grands feux d'artifice 🎆 de Tokyo. On y trouve également le ponton pour effectuer la traversée en barque Yagiri-no-watashi, à l'image du personnage de Tora-san qui, dans ses films, rallie par bateau 🛥️ le quartier Yagiri situé sur la rive opposée à Shibamata. Non loin, le tour du quartier se termine par la visite du musée Tora-san et son petit café attenant.
Géographiquement éloigné du centre de la capitale, Shibamata est accessible facilement en train depuis les charmants quartiers de Yanaka (gare de Nippori) et Asakusa (gare de Oishiage) via la ligne Keisei, ce qui permet de compléter une journée d'excursions à découvrir un visage de Tokyo plus historique et à taille humaine.