Matsukiya
Le restaurant de bœuf d'Omi à Otsu
Matsukiya est un restaurant de viande dont l'établissement principal est situé à Otsu, dans la préfecture de Shiga. Les amateurs partent à la découverte de l'une des plus veilles races bovines du Japon, le bœuf d'Omi, qui se déguste aussi bien cru que cuit.
Le bœuf d’Omi (nom de l'ancienne province de Shiga) est resté longtemps dans l’ombre de son voisin homologue de Kobe. Considéré par ses amateurs comme le premier et meilleur bœuf du Japon, il aurait fortement contribué à la réputation de celui de Kobe qui aurait ainsi gagné ses lettres de noblesse en partie par méconnaissance historique.
Les origines du bœuf d'Omi
On retrouve les origines du bœuf d’Omi au cours des XVIe et XVIIe siècles et de l'unification du pays, lorsqu'il est présenté une première fois à la table du seigneur Toyotomi Hideyoshi. Puis c'est le shogunat Tokugawa, régime féodal en place à l'époque, qui goûte et apprécie ce mets honorable.
À l’ère Meiji (1868-1912), le bœuf d’Omi se démocratise et est expédié par bateau 🛥️ depuis le port de Kobe, afin notamment d'alimenter la capitale tokyoïte. Il est alors coutume de désigner l’origine des produits simplement suivant le nom du port de départ. C’est ainsi que le bœuf d’Omi perd son titre et se retrouve mis en commun sous le titre de "bœuf de Kobe". Cette appellation, qui gagne en renommée nationale puis mondiale, bénéficie ainsi de la qualité de la viande d'Omi que les gens dégustent sans savoir ni connaître la différence.
Ce n'est seulement qu'à partir du XIXe siècle et de l'arrivée des lignes terrestres ferroviaires dans la région que le commerce du bœuf se fait directement depuis la préfecture de Shiga, et donc sous son nom d'origine. Néanmoins, la réputation des Wagyu régionaux est déjà faite. Ainsi, depuis, l'appellation Omi se bat pour être reconnue également comme race bovine japonaise véritable. On compte actuellement environ quatre-vingt fermes d'élevage du bœuf d’Omi.
Contrairement à la viande de Kobe très persillée, celle d'Omi présente une chair marbrée qui se caractérise par une saveur riche et assez prononcée. De plus, sa viande peut être cuisinée de plusieurs manières, alors que celle de Kobe se mange uniquement grillée ou en fondue.
Dîner chez Matsukiya
Grâce à d'excellents chefs, le restaurant Matsukiya propose à ses clients de découvrir le goût unique du bœuf d’Omi. À noter que l’enseigne est également présente sur Kyoto, mais la maison mère Honten se situe bien à Otsu, non loin de l'embouchure de la rivière Seta avec le lac Biwa.
Dispatché sur trois étages dont l’un est privatisable, l'établissement propose plusieurs menus aux styles de cuisine différents :
- en fondue japonaise sukiyaki ou shabu-shabu ;
- grillé sous forme de steak ;
- ou en menu découverte Kappo, que l'on conseille chaudement et qui se décline également en quatre autres sous-menus.
Le menu Obune Kappo est sûrement le plus incroyable. Chaque mets qui le compose éveille les sens et les assiettes défilent accompagnées à chaque fois des explications du chef. Bien évidemment, les autres produits locaux de saison (fruits, légumes, poissons 🐟 et crustacés) sont également mis en valeur, mais le bœuf d’Omi reste la star de ce menu dépaysant. Cuisiné en croquette frite koroke, en hachis parmentier ou bien mariné et servi cru en sushi 🍣 nigiri, toutes ces versions s'avèrent être un véritable délice. Le restaurant propose également une belle carte de vins et de sakés qui s'accorde parfaitement aux recettes.
Dans une ambiance légèrement tamisée et plutôt calme, le personnel accueille agréablement les clients autour d'une table avec plaque chauffante où la viande est cuisinée directement sous leurs yeux. Matsukiya s'affiche comme une bonne adresse à Otsu, il serait dommage de ne pas se laisser tenter par les délices de ce bœuf japonais aux origines ancestrales.