Manpuku-ji (Uji), passage couvert avec lanternes dans l'enceinte du temple

Manpuku-ji

Le temple Zen chinois à Uji

L'avis Kanpai
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Manpuku-ji est un temple bouddhiste Zen situé à Uji, au sud de Kyoto au Japon. Chef de file de la secte Obaku, il présente une architecture d'inspiration chinoise au sein d'une vaste enceinte empreinte de spiritualité et épargnée par le tourisme de masse.

Légèrement excentré du cœur touristique de la ville d'Uji, avec ses boutiques de thé vert 🍵 qui conduisent juqu'au Byodo-in, le temple Manpuku-ji se situe à un arrêt de train 🚅 d'écart sur la ligne JR de Nara, à la descente de la gare d'Obaku. Cette situation géographique lui vaut d'être épargné par la majorité des touristes, et c'est dans une atmosphère empreinte de sérénité que l'on découvre cette enceinte particulière du bouddhisme Zen au Japon.

Manpuku-ji est le monastère principal de l'école Obaku, la plus petite des sectes Zen japonaises aux cotés des courants Rinzai et Soto. Cette dernière est fondée par le moine chinois Yinyuan Longqi, de son nom japonais Ingen Ryuki (1592 - 1673), qui débarque à Nagasaki en 1654 sur invitation de la communauté chinoise locale, au début de l'époque Edo (1603 - 1868).

Quelques années plus tard, Tokugawa Ietsuna, le 4ème shogun de la lignée Tokugawa au pouvoir, lui offre des terres au pied du mont Obaku dans la ville d'Uji, afin qu'Ingen Ryuki s'installe définitivement au Japon et ne puisse jamais rentrer dans son pays natal. Le temple Manpuku-ji est établi en 1661 selon la tradition du Zen de la dynastie des Ming (1368 - 1944), époque durant laquelle Ryuki était devenu un maître spirituel reconnu en Chine.

Manpuku-ji (Uji), pavillon Kaizando du temple

Héritage de la pensée Zen Obaku du moine Ingen Ryuki

Les pavillons arborent une architecture chinoise qui diffère de celle des temples purement japonais, par exemple :

  • le hall principal Daiohoden est une grande construction en bois de teck qui provient naturellement d'Asie du Sud-Est et il est habillé de 2 fenêtres circulaires en façade ;
  • la porte Somon possède un toit dont la partie centrale est surélevée.

Des motifs de croix bouddhiste svastika 卍 (manji en japonais) sont également reproduits sur les balustrades de plusieurs bâtiments de prière.

De même, les enseignements, considérés comme plus modernes et moins codifiés que ceux des autres écoles Zen au Japon, ainsi que le mode de vie, restent centrés autour de la culture chinoise de l'époque. Il est ainsi possible, au sein de ce monastère, de goûter à la cuisine végétarienne d'inspiration chinoise, baptisée fucha ryôri en japonais. À noter qu'une réservation 3 jours à l'avance est nécessaire pour avoir une place au restaurant, qui propose plusieurs menus plutôt copieux et riches en protéines végétales.

Ingen Ryuki aurait par ailleurs introduit plusieurs fruits et légumes sur le sol nippon, dont les haricots communs (genre Phaseolus) qui sont ainsi dénommés en japonais ingen-mame suivant son nom.

La vie communautaire et les rituels quotidiens du temple sont rythmés au son du tambour, qui prend la forme d'un gros poisson 🐟 en bois suspendu à une poutre appelé gyoban. L'enceinte du Manpuku-ji est également connue pour ses nombreux lotus qui s'épanouissent en été et sa belle statue dorée de Hotei, l'une des Sept Divinités du Bonheur issue du bouddhisme chinois.

⬇️ Plus bas sur cette page, découvrez nos conseils de visite à Manpuku-ji et autour.
Par Kanpai Mis à jour le 02 septembre 2024