Hanazakari no Kimitachi e
Hanazakari no Kimitachi e, alias Hana Kimi, m’avait été présenté comme un drama d’un niveau quasi équivalent à l’excellent Nodame Cantabile. Normal donc que je m’y intéresse. La série, issue d’un manga de Nakajo Hisaya, a été diffusée l’été dernier. L’action prend place au lycée Ohsaka à Tokyo, dans ce qu’ils appellent avec humour un « ikemen paradise » (un paradis de beaux-gosses). Un lycée paradisiaque pour le coup, financé on ne sait comment et qui accueille surtout une batterie de jeunes mecs en internat. Il y en aura pour tous les goûts : des métro 🚇-sexuels, des classieux et froids, des spirituels, des homos, des sportifs – l’occasion d’ailleurs de voir des Japonais enfin musclés.
Dans tout ça, Ashiya Mizuki (Horikita Maki de Nobuta wo Produce) débarque des Etats-Unis pour redonner à Sano Izumi (Oguri Shun) l’envie de sauter en hauteur. Nakatsu Shuichi (Ikuta Toma) deviendra rapidement son meilleur ami, mais ne tardera pas à devenir amoureux de Mizuki. Seulement voilà, Mizuki est une fille et, pour entrer dans ce lycée de garçons, elle doit se travestir et faire comme si elle a avait une paire de vous-savez-quoi. Je vous la fais courte, mais il s’agit en gros d’une histoire de triangle amoureux assez classique, comme on nous la sert habituellement dans des soupes efficaces comme I’’s. L’orientation est donc naturellement assez shôjo, mais le traitement donné au drama lui donne un faux air d’American Pie mélangé à du Puni Puni Poemi.
Il y a une énergie assez extraordinaire dans ce HanaKimi. Les trois dortoirs donnent un éventail de personnages absolument délirants, et on retrouve les recettes de Nodame et de certains passages de My Boss My Hero. L’interprétation est formidable et certaines séquences déjà mythiques : tous les concours en général, les Flower Four (Mayuko Iwasa en leader tyrannique) et leur sur-culte « O-damari Komari ! », et tant d’autres passages et gimmicks... Les blagues et situations loufoques s’enchaînent à vitesse folle, quand ce n’est pas pour laisser place à des séquences plus romantiques un peu éculées.
C’est plus ou moins le seul reproche que je ferais à Hanazakari no Kimitachi e : il s’épanche parfois sur des considérations assez mielleuses et qui viendront éventuellement casser un bon rythme. Le premier et les quelques derniers épisodes (notamment la seconde moitié du dernier, juste insupportable) s’emmêlent les pinceaux dans du « ren’ai » baveux destiné aux seules midinettes. Hormis ça, c’est du tout bon : si on a apprécié le genre Nodame Cantabile, il faut foncer sur Hana Kimi.
Hana Kimi SP : le film
J’ai l’impression que 2008 était un peu l’année des films de drama. Car c’est cette même année qu’est sorti le film Hana Yori Dango final (qui conclut enfin HYD après deux douzaines d’épisodes), et qu’a été annoncé le long-métrage terminant Nodame Cantabile. L’avantage de ces adaptations de manga en drama, c’est que les producteurs peuvent les étirer un peu à loisir, en puisant dans ce qu’ils n’ont pas exploité les fois précédentes. C’est un peu ce qui s’est passé avec ce Hanazakari no Kimitachi e SP, un film de quasiment 2h qui revient sur des évènements non abordés dans le premier lot.
C’est un peu déstabilisant d’ailleurs. Car on s’attendait à avoir une suite / fin linéaire sur le plan chronologique, alors que 80% du film consiste en un épisode « 7.5 ». En substance, il part de la Saint-Valentin pour raconter en flash-back ce qui est arrivé à Sano, Ashiya, Nakatsu et tous leurs compères d’Ohsaka Gakuen pendant la dernière semaine des vacances d’été. Ça n’empêchera pas le film de se conclure sur un retour de la petite Mizuki lors de la graduation des senpai, mais on découvrira finalement très peu de choses sur leur vie à tous après son retour aux États-Unis. Vous aussi, vous pensez qu’ils en gardent sous le pied pour un éventuel autre film « final » ?
Dans tous les cas, ce film Hana Kimi est dans une continuité logique au drama. On retrouve toute la bande de loufoques des trois dortoirs, ainsi que les extérieurs : l’infirmier et la photographe, les responsables du lycée, la mascotte labrador, et bien sûr les hilarantes Hibari Four (malheureusement un peu effacées). Notre triangle amoureux répond lui aussi, évidemment, à l’appel : Horikita Maki, Oguri Shun et Ikuta Toma reviennent pour le meilleur. Mais ce film Hanazakari no Kimitachi e SP est aussi l’occasion de découvrir un nouveau personnage, Julia, campé par Minami Bages. Elle joue une blonde Américaine dans le film, alors que dans la vie elle est métis franco-japonaise et a un talent certain pour la photographie (en tout cas plus que pour la comédie).
Les gags sont du même calibre que dans la série originelle : complètement décalés et servis par une mise en scène et une interprétation toujours aussi efficaces. Il y a quelques séquences bien délirantes qui vont arracheront à coup sûr de bons rires. Hanazakari no Kimitachi e SP est certes relativement téléphoné pour qui connaît le drama, mais il ne se moque pas des spectateurs, offre deux heures supplémentaires en compagnie de cette folle brochette et, finalement, s’avère tellement bon qu’on ne s’en lasse pas.