Swing Girls
Ça commence comme un épisode des Simpson : on nous livre entrée en matière qui n’a pas grand-chose à voir avec le scénario, mais qui sert de point de départ à l’action. Dans Swing Girls, une bande de filles un peu nonchalantes suit les cours de rattrapage du lycée, pendant les vacances d’été. Prof inintéressant et inintéressé, ennui palpable et jalousie face à l’orchestre du lycée qui bénéficie du bus de l’école et de bentô alléchants. Les filles promeneuses et paresseuses vont livrer les repas en prenant leur temps sous le soleil, pour finalement fournir des déjeuners avariés à une fanfare qui tombe malade. C’est donc à Takuo, le seul rescapé, qu’incombe la tâche de reformer un orchestre et mener les délurées au concours musical des groupes de lycée. S’organise donc un Big Bang Orchestra, un groupe de jazz décalé aux personnalités amusantes.
Réalisé par Shinobu Yaguchi en 2004, Swing Girls fait suite au sympathique Waterboys, sorti en 2001 avec la même équipe hors-caméra. Yaguchi a tout simplement relancé l’idée des garçons nageurs synchronisés, avec notre groupe de donzelles jazzeuses. Et ça marche, curieusement, aussi bien voire mieux que le premier film. En plus, on peut voir Swing Girls sans connaître Waterboys et inversement : il n’y a pas de lien temporel ni géographique entre les deux histoires. Seul le caméo de Naoto Takenata rappellera au bon souvenir des longueurs dans la piscine (ainsi qu’à celui de Nodame Cantabile et à cette bouse qu’est First Kiss).
Swing Girls ne s’embarrasse pas de fioritures et s’avère très bon esprit et plein de fraîcheur. Il est, plus encore que son prédécesseur, servi par un montage juste excellent qui met en valeur des situations grotesques et minimise les temps morts. Résultat, SwingGirls est très drôle, il fait preuve d’une vraie autodérision et d’une interprétation parfaitement dans le ton. Je me suis notamment tapé un fou-rire juste mémorable, et de nombreux moments de franche rigolade. À deux ou trois reprises, on craint que la séquence ne vire au sérieux voire sombre dans le sentimental, mais le montage sait se reprendre avec talent pour systématiquement relancer la machine à bonne humeur. Un grand bravo sur ce point !
L’interprétation des minettes est sans doute, avec le travail du monteur, la raison à cette qualité globale. C’est Ueno Juri (alias Nodame !) qui emmène le groupe de jazz avec autant de bonne humeur. À ses côtés, Miho Shiraishi, Yuika Motokariya, Shihori Kanjiya ou encore Yuta Hiraoka (on y aperçoit aussi Chise Nakamura). Les actrices ont toutes joué elles-mêmes les morceaux que l’on entend dans le film, et plusieurs d’entre elles ont d’ailleurs dû prendre des cours intensifs à la Yamaha Music School pour se mettre au niveau. Elles sont alors passées d’une méconnaissance complète de la musique à un final jazzy d’une composition de Space Channel 5. Et comme pour céder aux happy ends de groupe à la Sister Act, les donzelles ont même donné des concerts de promotion du film au Japon et aux USA. Oui oui, dans la vraie vie !
En bref, Swing Girls est d’autant plus à voir que les bonnes comédies japonaises à peu près normales (c’est à dire pas comme Cutie Honey) se font finalement assez rares. Alors n’hésitez pas !