Tekken 6 : le test
Je crois que Tekken restera toujours Tekken : son scénario capillotracté, ses personnages hauts en couleurs parfois à la limite du grotesque, ses combos dantesques et son absence de précision technique face à des poids lourds comme les Street Fighter ou les Virtua Fighter. Imprécisions masquées peu élégamment par des gros macarons de couleur balancés à l’écran au moment des coups. Plus de 5 ans après Tekken 5, et quelques années également après sa version arcade, le sixième opus débarque enfin sur PS3.
Techniquement, si le gap est évidemment présent depuis la PS2, Tekken 6 n’arrive cependant pas à la cheville des poids lourds de la console tels qu’Uncharted 2. Et sur le plan de l’optimisation, le travail est tout simplement bâclé, en témoignent les temps de chargement insupportables, pour simplement afficher l’écran de versus avant un combat. Tout aussi irritante est la bande sonore, qui alterne entre j-pop dégoulinante et techno des années ’90. Tout cela est très certainement ringard et représentatif de l’utilisation par les Japonais des nouvelles générations de console.
Un autre point central des Tekken est cette galerie de protagonistes, dont le character design en forme de montagnes russes confine jusqu’à une petite tout droit sortie de L’Arme Ultime. Beaucoup de personnages sont présents, 40 en standard, mais parmi eux se trouvent évidemment de nombreux doublons (les fameuses « skins »). Les habitués retrouveront leurs vieux persos datant déjà des plus vieux Tekken, il y a déjà 15 ans.
Le mode combat reste solide mais tous les modes annexes sont en retrait : on n’a ainsi pas de coopération hors-ligne, un mode histoire assez pénible et un reste de choix finalement très classique. Et puis Tekken 6 conserve son gameplay bourrin soumis au matraquage de boutons des néophytes, et l'issue du combat dépendra pour partie de la chance et de timings de combos parfois aléatoires. Pour un jeu de baston pure, ce penchant simpliste trouve vite ses limites et ne risque donc pas encore d’élargir son public. Les fans de la série, eux, resteront aux anges et en auront toutefois pour leur argent.