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Yakuza 3 (test)

PS3 Ryû ga Gotoku 3

⏱ 4 minutes

Les soldes, ça a souvent du bon. Comme par exemple trouver ce pauvre Yakuza 3, esseulé au fond d’un bac qui n’attendait que moi. Il faut dire qu’avant son lancement, j’étais très motivé à soutenir le demi-effort fait par Sega pour nous sortir cette version au contenu quelque peu amputé sous nos latitudes. Et puis la démo est arrivée et c’est un peu refroidi que j’ai préféré attendre.

Comme Gael, si la première heure de jeu m’ennuie, il n’y aura que peu de chance que je revienne à un jeu. Et ce dur syndrome m’a, ma foi, touché lors de mes premières parties de Yakuza 3. Ne voyez donc pas là un test complet, mais plutôt un ressenti de ces premiers instants de jeux, qui avaient pourtant tout pour s’avérer agréables.

Car au final, la série des Yakuza, c’est un peu le substitut de Shenmue offert par Sega aux pauvres fans attendant sans pour autant se faire d’illusions l’épilogue du jeu gouffre financier de Yu Suzuki. S’il y a des similitudes (promenade au Japon plutôt crédible, combats de rue, etc.), il ne faudrait pas se méprendre non plus. Ce Yakuza 3, pourtant sorti sur une console autrement plus puissante qu’une Dreamcast, donne le sentiment de ne pas avoir été conçu avec le même soin, ou les mêmes ambitions.

En préambule, j’ai ingurgité les résumés des deux premiers volets proposés sur le blu-ray. Chaque scénario était assez intéressant, quoique parfois un peu grandiloquent, et c’était avec une impatience non dissimulée que je me suis lancé dans le troisième opus. Après une cinématique de bonne qualité, doublée en japonais, sous-titrée anglais j’ai vite déchanté... Le choc brutal de passer du doublage au silence, agrémenté d’un atroce bruit de machine à écrire numérique qu’on avait plus entendu depuis le début des années 90 lorsque le texte s’affiche m’a vite fait comprendre que ce jeu sentirait bon les économies de bout de chandelles. On peut tolérer le fait que le jeu date de début 2009, période à laquelle les développeurs japonais peinaient encore à maîtriser la génération actuelle. On peut comprendre le choix de ne pas mettre de doublages partout. Mais était-ce vraiment si difficile de trouver un autre son, ou ne pas mettre de son du tout quand le texte s’affiche ?

Passé cette mauvaise surprise, on prend en main Kazuma. Il se manie plutôt bien, mais souffre du syndrome animation bon marché à grand renfort de balais dans le fondement. Là encore, le décalage entre cinématiques et scènes de jeu est flagrant. Heureusement, les rues de Kamurocho ou d’Okinawa fleurent bon le dépaysement et dans l’ensemble, l’immersion fonctionne très bien. Quand on a connu le Japon, on a des odeurs, des impressions ou des sons pas désagréables qui reviennent à l’esprit rien qu’en dirigeant Kazuma. Et là, c’est clairement le pied, surtout par les temps qui courent, où les média s’entêtent à nous décrire un Japon en pleine apocalypse nucléaire.

Malgré tout, je n’adhère que peu à la routine bla-bla / baston / bla-bla / baston. Le côté daté de l’animation et de toute la partie graphique hors cinématique peine également à me faire rester dans l’histoire, qui pourtant s’annonce plutôt intéressante. La mauvaise impression de la démo se confirme sur le jeu complet et c’est assez dommage. Ou peut-être n’ai-je tout simplement plus la patience d’apprécier un jeu au rythme assez lent où par heure, il y a plus de bla-bla que de véritable jeu. En tout cas, ce n’est pas un jeu que je ne recommanderais pas, surtout à bas prix. Il ne s’adresse juste pas à tout le monde et pas à tous les budgets temps disponible.

Mis à jour le 29 mars 2015