Horyu-ji (Ikaruga), Grande porte principale Nandaimon

Horyu-ji

Le temple impérial de l’Antiquité japonaise

L'avis Kanpai
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Horyu-ji est un temple bouddhiste situé dans la ville d’Ikaruga, district d'Ikoma dans la préfecture de Nara. Premier site japonais Classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1993, il abrite plusieurs constructions en bois de la fin du VIIe siècle, ainsi que de nombreuses sculptures anciennes classées Trésors Nationaux.

Les origines du temple Horyu-ji remontent à l’époque de l’introduction du bouddhisme au Japon. Le premier monastère est fondé en 607 à l’initiative de l’impératrice Suiko (554 - 628) et de son régent Shotoku Taishi (574 - 622), près du palais de ce dernier à Ikaruga. Un incendie le détruit complètement en 670 mais il est reconstruit peu plus au nord-ouest, à son emplacement actuel, avant la fin du VIIe siècle. Une extension vers l’est est construite vers le milieu du VIIIe siècle, à l’emplacement du palais, et d’autres édifices y sont adjoints au fil des siècles.

Bénéficiant de la protection impériale dès ses débuts et relancé par le développement du culte de Shotoku Taishi au XIIe siècle, le monastère nous est parvenu largement préservé malgré un incendie en 1949 qui a endommagé des peintures anciennes. Horyu-ji est classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1993 en raison de la richesse des œuvres et édifices qu’il conserve depuis l'Antiquité japonaise : environ 3.000 Trésors Nationaux ou Biens Culturels Importants.

Aujourd’hui, le complexe monastique s’étend sur une superficie de 14,6 hectares au cœur de la ville d’Ikaruga. Une allée bordée de pins japonais mène à la porte principale Nandaimon ouvrant sur une enceinte délimitée par des murs de terre.

Architecture préservée de l’époque d’Asuka

Une large allée pavée conduit à la partie ouest du complexe, Sai-in Garan, qui est aussi la plus ancienne. Horyu-ji a en effet la particularité de préserver les constructions de bois les plus anciennes au monde, édifiées lors de l’époque d’Asuka (538 – 710) dans un style architectural caractéristique :

  • le cloître à galeries couvertes et sa porte centrale Chumon ont été achevés en 693 ;
  • la pagode de 5 étages, haute de 32 mètres, date de la même année ;
  • et le pavillon Kondo a été achevé en 679.

Horyu-ji (Ikaruga), Pagode de 5 étages dans le cloître Sai-in Garan

L’ensemble perpétue les techniques de construction des artisans coréens introduites au Japon à l’initiative de Shotoku Taishi et des promoteurs du bouddhisme. À noter que la pagode inaugure une technique de construction anti-sismique reposant sur un pilier central, encore employée de nos jours dans les bâtiments les plus modernes comme Tokyo SkyTree.

À l’opposé de la porte centrale du cloître se trouve le pavillon Daikodo, achevé en 990. Il abrite une triade dédiée à Yakushi Nyorai, un ensemble statuaire datant de la même période. Il est interdit de photographier la plupart des statues bouddhiques.

Salle des trésors et hommage à Shotoku Taishi

À la sortie du Sai-in, les visiteurs sont dirigés vers un bâtiment plus moderne datant de 1998, nommé Daihozo-in, dont les toits de tuiles aux rebords légèrement incurvés et les structures de bois peintes en vermillon rappellent l’architecture ancienne dans le style de l’époque de Heian. Il s’agit d’une salle des trésors où sont exposées notamment des pièces majeures de la statuaire bouddhiste japonaise, y compris le sanctuaire miniature Tamamushi no zushi. Un parcours fléché circule parmi les Trésors Nationaux et autres Biens Culturels Importants glanés au fil du temps.

En 1878, le Horyu-ji a donné 300 autres œuvres au Musée National de Tokyo, qui sont aujourd’hui exposées dans sa Galerie des trésors du Horyu-ji, dans un édifice au style contemporain épuré.

Une longue allée pavée mène ensuite à la partie orientale du site : To-in Garan. Son édification a débuté au VIIIe siècle, à l’ancien emplacement du palais d’Ikaruga. La pièce maîtresse de cette zone est le pavillon octogonal Yumedono (le "pavillon des rêves") construit en 739 en hommage à Shotoku Taishi. On y trouve également un impressionnant clocher Shuro surmonté d’un lourd toit de tuiles datant de l’époque de Kamakura.

Horyu-ji (Ikaruga), Enceinte du temple entre Sai-in Garan et la salle des trésors

Calme et sérénité

L’enceinte est suffisamment vaste pour que les visiteurs puissent circuler avec aisance. Le site est plat et présente peu de dénivelés importants, qui sont souvent compensés par l’aménagement de plans inclinés. Tous les bâtiments historiques ou classés ne sont pas accessibles, mais ils sont signalés au gré du parcours. Il faut d’ailleurs veiller à bien conserver son ticket jusqu’à la fin de la visite : il est en effet vérifié à l’entrée de chaque zone car le monastère est connecté à la ville par des voies publiques le traversant.

Le site dispose de 2 "aires de repos" avec toilettes 🚽, aménagées en début et en milieu de parcours, où l’on peut s’asseoir et s’approvisionner auprès de distributeurs automatiques. Ces pauses peuvent être bienvenues, en particulier les jours de forte chaleur, car la végétation fournit peu d’ombre.

Horyu-ji et ses alentours peuvent occuper une journée de visites, à compléter avec le Chugu-ji, un ancien couvent situé dans sa partie est, ou si l’on rejoint les temples Hokki-ji (construit au VIIe siècle) et Horin-ji, voire le sanctuaire Ikaruga-jinja.

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Par Kanpai Mis à jour le 16 juillet 2024 Horyu-ji