Saiho-ji

Le temple des mousses n'est pas la moins connue des visites de Kyoto, mais compte tenu de la relative difficulté à s'y rendre, peu sont les visiteurs occidentaux dans l'ancienne capitale japonaise à en fouler le sol. Pourtant, impossible pour Kanpai de ne pas vous préciser que le jeu en vaut clairement la chandelle.

En soi, visiter le Koke-dera (ou Saiho-ji de son véritable nom) ne représente pas une épreuve insurmontable, mais cela réclame une certaine préparation en amont, et de l'organisation pour arriver correctement au rendez-vous. Car depuis 1977, pour préserver les mousses, le Koke-dera n'est accessible que sur réservation préalable, comme la villa Katsura.

Attention également : depuis le printemps 🌸 2019, les enfants de moins de 12 ans ne sont plus acceptés.

Processus de réservation en amont

Historiquement, cette réservation devait être effectuée par courrier postal. Il fallait rédiger (plusieurs semaines voire plusieurs mois à l'avance) une lettre manuscrite avec le nom du chef de groupe, le nombre de personnes qui le constituent, ainsi que le jour prévu de votre visite, puis l'envoyer avec une enveloppe retour affranchie pour recevoir le coupon d'invitation. Y étaient indiqués la date et l'heure où l'on devait se présenter à l'entrée du temple (cf. photo) puis s'acquitter des frais d'entrée de 3.000¥ (~18,60€) en liquide.

Depuis le 1er novembre 2023, la réservation et le paiement en ligne sont possibles sur un site officiel dédié : Into Saihoji. Il faut créer un compte et la réservation est possible à la date souhaitée pour 2 voyageurs maximum, au prix de 4.000¥ (~24,81€) par personne, jusqu'à 2 mois à l'avance.

Notre conseil : arrivez à l'heure le jour du rendez-vous ! Cinq minutes après l'heure, "c'est plus l'heure" et il y a de très fortes chances pour que les portes du temple soient alors déjà refermées, faisant s'envoler les chances de visiter le Koke-dera au moins pour ce voyage au Japon.

Une fois à l'intérieur, la visite va démarrer par une cérémonie un peu particulière.

Déroulement de la visite une fois sur place

Avant de pouvoir profiter des extérieurs incroyables, il est demandé aux visiteurs de participer à une cérémonie bouddhiste au cours de laquelle les moines récitent une prière. Pendant ce temps, les visiteurs doivent recopier la calligraphie d'un sûtra (un écrit des enseignements de Bouddha) intégralement constitué de kanji. N'ayez pas peur si vous ne maîtrisez pas la langue japonaise, il s'agit simplement de tracer des caractères pré-remplis.

En revanche si vous le souhaitez, et pour vous habituer avant votre voyage, vous pouvez vous entraîner à utiliser un pinceau de calligraphie et une pierre à encre (trouvables en papeterie). Au terme de la recopie, il est demandé à chaque visiteur d'inscrire une prière personnelle sur le document. Encore une fois, pas d'inquiétude, les Occidentaux peuvent l'écrire dans leur propre langue.

Toute cette phase cérémonielle nous paraît extrêmement importante pour se plonger dans l'ambiance du Koke-dera et, malgré tout, elle est souvent expédiée par les visiteurs étrangers peu disciplinés et supportant mal la position seiza. Notre conseil : respectez le calme et l'interdiction de prendre des photos, admirez le sérieux de vos voisins japonais qui semblent presque passer un JLPT, et prenez votre temps. En ne sortant qu'au bout d'une heure, tous les visiteurs pressés seront déjà au bout de leur balade, et le sublime jardin zen vous autorisera une visite quasiment privée !

Parfois, au lieu de cette longue recopie de sutra appelée shakyo, les moines distribuent une simple latte de bois appelée gomagi pendant la cérémonie et le chant. Sur celle-ci, les visiteurs doivent simplement écrire un vœu. Le temps d'écriture n'excède alors pas cinq minutes.

Nous souhaitons insister sur le caractère extrêmement pur et magnifiquement conservé du jardin, dont la nature parfaitement organisée offre une balade réjouissante de calme. Les paysages magnifiques du temple des mousses rappelleront à certains les plus beaux décors de certains films de Miyazaki, en particulier Princesse Mononoke.

Nous tenons à préciser que nos piètres qualités de photographes ne rendent pas hommage à la beauté incroyable du lieu (visité le 5 décembre 2012), c'est pourquoi nous vous encourageons absolument à faire cet effort de réservation pour voir le temple des mousses de vos propres yeux !

À notre avis, le Koke-dera est un indispensable de tout voyage à Kyoto, d'ailleurs logiquement inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Dommage qu'il soit si difficile d'accès.