Saga Arashiyama Museum of Arts & Culture
Le musée poétique au nord-ouest de Kyoto
Saga Arashiyama Museum of Arts & Culture (SAMAC) est un musée littéraire et artistique situé à Arashiyama, à l’ouest de Kyoto. Depuis 2006, sa collection permanente retrace l’histoire de l’anthologie poétique Hyakunin Isshu et du jeu de cartes qui en est dérivé. Son bâtiment moderne inspiré de l’architecture traditionnelle présente également des expositions temporaires d’œuvres inspirées par la poésie japonaise.
Le musée des arts et de la culture de Saga-Arashiyama est un établissement discret, situé sur la rive nord de la rivière Katsura (Oi) à Arashiyama, à quelques centaines de mètres du pont Togetsukyo. En 2006 Hiroshi Yamauchi, alors président de Nintendo, fonde le musée Ogura Hyakunin Isshu-do, Shigureden, consacré aux jeux de cartes japonais, le premier commerce de Nintendo, et en particulier au plus populaire d’entre eux : Hyakunin Isshu. Le musée prend son nom actuel de Saga Arashiyama Museum of Arts & Culture en 2018, après rénovation.
Le jeu des 100 poèmes Hyakunin Isshu
Le lieu choisi au pied du mont Ogura est celui où l’anthologie poétique Hyakunin Isshu ("100 poèmes par 100 poètes") aurait été compilée en 1235. Elle regroupe 100 poèmes écrits par 100 poètes ou poétesses japonais ayant vécu entre le VIIe et le XIIIe siècle, parmi lesquels on trouve empereurs et impératrices, moines, aristocrates, hauts fonctionnaires et dames de la cour comme Ono no Komachi ou Murasaki Shikibu.
Initié à la Cour et d’abord pratiqué par les élites de la société, le jeu s’est popularisé au fil des siècles, en particulier à l’époque Edo, pour devenir l’un des divertissements favoris des réunions de famille, notamment au Nouvel An. Le principe est de reconstituer les poèmes de l’anthologie en formant une paire de cartes. Celles-ci sont divisées en 2 séries de 100 cartes, dont une représente le début du poème et son auteur, et l’autre porte la fin du poème. Une carte de la 1ère série est tirée au hasard et les joueurs doivent retrouver sa jumelle dans l’autre série étalée devant eux.
Une construction à l’esprit traditionnel
Le SAMAC est abrité dans un édifice affichant les codes modernisés de l’architecture traditionnelle japonaise. Ainsi la toiture prononcée offre une protection face aux éléments, et les baies vitrées qui constituent une partie du rez-de-chaussée assurent une luminosité naturelle et douce. À l’étage, le filtrage de la lumière est assuré par des stores en bambous sudare et des pare-soleils. Les murs extérieurs en terre, ainsi que la couverture de bardeaux du musée et de son portillon d’accueil, évoquent le style sukiya de l’époque Edo.
À l’intérieur, les espaces d’expositions sont divisés comme suit :
- au rez-de-chaussée (1F), la collection permanente retrace l’histoire de Hyakunin Isshu avec une exposition de jeux de cartes anciens, de figurines représentant les poètes et de peintures sur paravents et kakemono. Cet espace est caractérisé par sa pénombre, destinée à préserver les œuvres, qui sont présentées par rotation.
- au 1er étage (2F Tatami Gallery) se tiennent les expositions temporaires dans une grande salle à l’éclairage zénithal, où le bois clair procure une ambiance apaisante. Les œuvres sont exposées sur le pourtour et peuvent être admirées assis sur le sol couvert de tatamis.
Le musée dispose d’un jardin dans le prolongement de la terrasse de son café Omokage Terrace : son premier plan est un jardin sec de style contemporain au motif de lignes de béton parallèles, adouci par la végétation foisonnante d’Arashiyama en arrière-plan.
Les expositions temporaires sont renouvelées au fil des saisons, environ tous les 3 mois, et sont parfois tenues en collaboration avec le Fukuda Art Museum voisin. La Tatami Gallery accueille aussi régulièrement des tournois de karuta (jeu de cartes japonais).
Dans cette zone très touristique et riche en découvertes qu’est Arashiyama, le SAMAC ne se pose pas en incontournable. Cependant, il peut attirer les fans de Nintendo pour un pèlerinage historique et les amateurs d’arts et de littérature japonais pour une visite plus calme, accessible grâce aux explications en anglais. À noter que les photos (sans flash) sont autorisées la plupart du temps.