Ikuno Ginzan
L'impressionnante mine d'argent de Hyogo
Ikuno Ginzan est une ancienne et importante exploitation minière japonaise située dans le village d’Asago, dans la préfecture de Hyogo. Grâce à sa reconversion en musée, les visiteurs se retrouvent plongés au cœur du travail des mineurs sur un kilomètre de galeries souterraines, comme à l’époque de son activité. La mine d’argent d’Ikuno est la propriété du groupe Mitsubishi depuis 1896.
Découverte en 807, l’exploitation de la mine ne démarre qu’en 1542. L’extraction des minerais, dont l’argent principalement, dure jusqu’à l’épuisement des ressources en 1973. Ikuno Ginzan s’étend alors sur 350 kilomètres de souterrains et descend jusqu’à 880 mètres de profondeur.
Source incontestée de revenus, elle a toujours été contrôlée par le pouvoir en place, à commencer par de grands seigneurs shogun comme Nobunaga Oda, Hideyoshi Toyotomi ou encore Ieyasu Tokugawa. Puis, l’époque d’Edo voit le gouvernement unifié du Japon prendre les rênes de la mine. C’est à la famille impériale que revient la gestion en 1889 sous l’ère Meiji (1868 - 1912) et la restauration du statut de l’Empereur.
En octobre 1868, un ingénieur français minier du nom de Jean-Francois Coignet procède à une grande modernisation du site ; on trouve d’ailleurs un buste à son effigie à l’entrée de la mine. Un ascenseur est notamment installé pour faciliter le déplacement des marchandises et des hommes d’un niveau à l’autre.
Un deuxième Français, Léon Sisley, aménage une voie pavée de 49 kilomètres de long qui permet ainsi de transporter une plus grande quantité de minerai sur des voitures 🚙 à cheval. Baptisée "Gin no Basha Michi", la route rejoint Ikuno à la ville de Himeji au sud. Il ne reste aujourd’hui que quelques dizaines de mètres où l’on aperçoit encore les pierres.
Un patrimoine industriel unique
La visite du site de la mine d'argent s’avère saisissante et riche en enseignements. Ikuno Ginzan accueille d'ailleurs régulièrement des écoliers en voyage scolaire. À plusieurs endroits sur le parcours appelé Kanagase, on croise des mannequins ouvriers avec équipement et outils qui, bien qu’un peu kitsch, témoignent parfaitement de la dureté et du danger d’être mineur. On envisage plus facilement leurs conditions de travail comme la ventilation de la mine, le transport de minerai ou encore le système des galeries verticales.
L’ensemble de l’exploitation se trouve encore très bien préservé ; aussi bien les tunnels enfouis que les chemins extérieurs qui proposent une jolie vue panoramique sur les collines environnantes.