Gio-ji
Le jardin de mousses sous les érables d'Arashiyama
Gio-ji est un petit temple bouddhiste situé dans le quartier d'Arashiyama, au nord-ouest de Kyoto. Il est connu pour son jardin aux dix-sept espèces de mousses qui resplendit sous de grands érables. En automne, les couleurs orangées et rouges des feuilles ajoutent un charme particulier à cet écrin de verdure.
Le temple est fondé d'abord sous le nom de Ojo-in par la secte bouddhique Jodo-shu (ou "École de la Terre pure"). Puis, selon le recueil épique Le Dit des Heike, il est rebaptisé Gio-ji en référence à la tragique histoire d'amour d'une danseuse traditionnelle "Gio". Éconduite par le commandant militaire Taira no Kiyomori (1118 - 1181), Gio finit sa vie recluse dans ce temple devenu couvent.
Dans un Arashiyama résidentiel, à l'écart de la majorité des touristes, Gio-ji attire les curieux à la recherche d'un petit coin de forêt vierge qui pourrait sortir tout droit d’une création de Hayao Miyazaki. Passé le portique rustique au toit de chaume, on accède rapidement au jardin du temple : le principal et unique intérêt de la visite.
Un spot d'automne perdu dans Arashiyama
Une ravissante et mystique étendue de mousses s'étend au pied de la montagne vallonnée. La première envie serait de retirer ses chaussures et de marcher pieds nus sur ce tapis naturel qui semble si agréable à appréhender. Mais seuls les yeux ont le droit de toucher ce chef-d’œuvre vivant, où se dressent de nombreux érables japonais momiji 🍁 qui apportent l'ombre nécessaire au bon développement de ces plantes miniatures.
Ainsi, à l'automne, le parterre se métamorphose en une toile multicolore, contrastée de jaune, d'orange, de rouge et de vert. Pendant cette période flamboyante des koyo, en général vers la fin novembre, le site devient encore plus féerique mais également un peu plus fréquenté. Le temps chaud et humide, au début de la période estivale, se montre également propice à la contemplation en toute sérénité des dégradés de vert.
Au bout de la promenade, on retrouve, disposés dans de petits pots de terre, les échantillons des dix-sept variétés de mousses qui composent le jardin. Le moment est alors venu d'observer cette nature avec un œil plus scientifique et de se prendre volontiers au jeu de piste pour reconnaître toutes les espèces botaniques. Par ailleurs, on remarque, autour du temple, une jolie forêt de bambous qui ajoute encore au charme et à l'originalité de ce paysage zen.
Gio-ji ne comprend qu'un seul modeste pavillon traditionnel, à l'intérieur duquel il est possible de faire une pause sur des tatamis mais où les photos sont interdites. À noter que le temple est en partenariat avec Daikaku-ji, un confrère situé à une vingtaine de minutes à pied, pour la vente de tickets combinés.