Musée des arts traditionnels de Sakai
Les couteaux japonais à l’honneur
Le Musée des arts traditionnels de Sakai est situé au sud d’Osaka, dans le Kansai. Il met à l’honneur les savoir-faire artisanaux de la ville de Sakai, particulièrement en matière de coutellerie japonaise. Plus qu’une simple exposition, l’établissement propose des ateliers pratiques ainsi qu’un espace boutique, idéal pour acheter un produit artisanal réalisé dans la plus pure tradition japonaise.
Facilement et rapidement accessible en train 🚅 depuis Osaka, la petite ville périphérique de Sakai est dotée d’un patrimoine artisanal riche qu’elle continue de préserver. Parmi les savoir-faire traditionnels les plus réputés, on retient :
- La coutellerie : Sakai est largement connue comme le berceau des lames japonaises et nombreux sont les chefs de cuisine qui viennent trouver ici les meilleurs couteaux japonais ;
- Le vélo 🚲 : les forgerons de Sakai, qui ont développé une grande maîtrise de la métallurgie avec entre autres la fabrication de fusils, mettent ensuite cette expertise au service de la bicyclette, à partir du début du XXe siècle ;
- Les tapis dantsu qui sont tissés à la main depuis le milieu de la période Edo (1603 - 1868) ;
- Les carpes koinobori 🎏, symbole de la fête des garçons en mai, qui sont encore entièrement fabriquées et peintes à la main ;
- Et l’algue kombu qui est séchée et râpée finement avec un couteau spécial (Oboro kombu) à Sakai après être arrivée par la mer depuis Hokkaido.
La ville met en avant l’ensemble de son artisanat au sein du Musée des arts traditionnels de Sakai. Regroupés en un collectif, différents artisans de la ville exposent à tour de rôle leurs produits et font des démonstrations de leur savoir-faire. En une seule adresse, on peut donc :
- Retracer l’histoire de l’artisanat de Sakai ;
- Rencontrer des artisans locaux et découvrir leur métier ;
- Acheter en vente directe un produit artisanal homologué par le musée.
Le musée des couteaux japonais
Le musée est particulièrement conseillé pour découvrir l’art de coutellerie au Japon. Les premières techniques coutelières de Sakai remontent au Ve siècle. Ensuite, pendant la période Heian (794 - 1185), la ville se met à produire des sabres pour répondre aux besoins d’armement du pays, face à l’éclatement de nombreux conflits intérieurs. Au XVIe siècle, les artisans de Sakai élargissent leur éventail de production à des lames pour différents usages. Ainsi, lorsqu’une longue période de paix s’installe dans l’archipel avec l’époque Edo (1603 - 1868), les forgerons mettent leur savoir-faire au service de la coutellerie. Cette réputation n’a cessé de grandir depuis et les couteliers de Sakai sont aujourd’hui reconnus comme de véritables experts au niveau national et mondial.
Le deuxième étage du bâtiment est consacré à l’exposition sur les couteaux de Sakai. Il est intéressant de voir les vitrines où sont exposées les différentes formes de lames qui servent à la cuisine japonaise. La taille de certaines se montre d’ailleurs impressionnante, comme celle de la lame maguro-bocho réservée à la découpe du thon, qui peut mesurer jusqu’à 150 cm. On admire les styles variés allant du couteau polyvalent, comme le bunka qui sert à la base à émincer, jusqu’aux couteaux professionnels, comme le sushi 🍣-kiri destiné la découpe de maki ou encore le hamo hone-kiri qui sert à lever les filets de murène.
Certaines vitrines au centre de la pièce indiquent les prix des couteaux à la vente. Il est en effet possible d’acheter sur place un couteau japonais réalisé par un artisan de Sakai. Le musée se fait même le garant de la qualité du produit en y apposant son label "Certified Traditional Seal". Un deuxième avantage réside dans le prix puisque la vente s’effectue en direct, à un tarif fixé par l’artisan, soit en moyenne 20 à 30% moins cher que dans une boutique de revendeurs. Le personnel du musée, composé d’artisans, est vraiment là pour faire découvrir son savoir-faire et fait en sorte de conseiller à chaque visiteur un couteau adapté à ses besoins. Un espace est également réservé à l’aiguisage de couteaux, où il est possible de venir avec son propre couteau pour le faire aiguiser par un professionnel.
À noter que durant la pandémie de Covid 🦠, l'aménagement intérieur du musée a entièrement été repensé et modernisé ; les photos illustrent l'ancienne ainsi que la nouvelle exposition.
La rencontre avec les artisans Sakai-Tohji
Non loin de la gare de Shimmeicho, on découvre une belle bâtisse en bois du XVIIe siècle qui héberge le petit musée du couteau Sakai-Tohji (Izumi Riki Seisakusho). La grosse faux accrochée devant la porte indique que l’établissement est ouvert et c’est avec une réservation au préalable que l’on peut le visiter, en complément du Musée des arts traditionnels de Sakai.
Sur place, on découvre une exposition bien détaillée en japonais et en anglais sur le processus de fabrication des couteaux de Sakai. Différents modèles de lames, dont certains originaux ou très rares, sont également visibles comme des couteaux à tabac, mais également des fusils à mèche et d’anciens sabres.
On termine la visite avec un atelier pour apprendre à enfoncer le manche d’un couteau. Pour 15.000¥ (~90,49€), on achète ainsi un couteau japonais que l’on aura soi-même assemblé avec l’aide d’un artisan professionnel. Il est également possible de s’entraîner à graver sur une lame et à aiguiser des couteaux sur une pierre.
Pour ceux qui le souhaitent, le quartier regroupe également des forges et d’autres ateliers d’artisanat, que l’on peut découvrir en compagnie d’un guide-interprète pour les non-japanophones.