Kodomo no Hi
đ Le jour des garçons et Koinobori au Japon
Kodomo no hi, littĂ©ralement, le "jour des enfants" est un jour fĂ©riĂ© au Japon qui a lieu le 5 mai, en clĂŽture de la semaine de vacances nationales, la Golden Week. Cette fĂȘte dâorigine chinoise a subi de nombreuses Ă©volutions pour aujourdâhui cĂ©lĂ©brer les enfants, et en particulier les garçons, dans le cadre familial. Ses symboles les plus connus sont la carpe cerf-volant koinobori et les miniatures dâarmure et de casque de samouraĂŻ qui ornent les maisons oĂč vivent des garçons.
La journĂ©e du 5 mai, Kodomo no hi, est l'une des cinq fĂȘtes sekku (çŻć„) marquant le passage des saisons, avec :
- le 1er janvier (nouvel an) ;
- le 3 mars (Hina Matsuri, la fĂȘte des poupĂ©es ou fĂȘte des filles) ;
- le 7 juillet (Tanabata, la fĂȘte des Ă©toiles) ;
- et le 9 septembre (Kiku no sekku, la fĂȘte des chrysanthĂšmes).
Cette fĂȘte originaire de Chine, trĂšs rĂ©pandue en Asie, Ă©tait appelĂ©e tango no sekku (ç«ŻćăźçŻć„) jusquâen 1948 avant quâelle ne devienne un jour fĂ©riĂ© et ne prenne son nom actuel. Tango signifiait "premier jour du cinquiĂšme mois" dans lâancien calendrier lunaire chinois. Le cinquiĂšme mois de lâannĂ©e Ă©tait considĂ©rĂ© comme nĂ©faste, mais câĂ©tait Ă©galement celui oĂč lâon procĂ©dait au repiquage des plants de riz, une tĂąche cruciale dĂ©volue aux femmes.
Des rites Ă base de plantes odorifĂ©rantes comme lâacore odorant, une sorte de roseau dont le nom japonais est shobu (èèČ), Ă©taient alors pratiquĂ©s afin de protĂ©ger la communautĂ©, et en particulier les femmes, du malheur. Ainsi, le premier jour du cinquiĂšme mois de lâannĂ©e, les femmes Ă©taient regroupĂ©es et confinĂ©es dans une maison au toit balayĂ© avec des acores. CâĂ©tait donc Ă lâorigine une cĂ©lĂ©bration destinĂ©e Ă protĂ©ger les femmes.
Lâimportance du roseau dans cette fĂȘte lui donna son autre nom en japonais : shobu no sekku (èèČăźçŻć„).
Une fĂȘte dont le sens a Ă©voluĂ© Ă travers les Ăąges
Un rite de protection global
Tango no sekku a Ă©tĂ© introduite au Japon durant la pĂ©riode de Nara (710 - 794) et dâabord pratiquĂ©e Ă la cour impĂ©riale. Les dignitaires ornaient leur coiffure dâacores et se rassemblaient pour recevoir des kusudama (èŹç), des enveloppes de papier sphĂ©riques contenant des herbes mĂ©dicinales offertes par lâempereur. CâĂ©tait alors une pratique courante au sein de lâaristocratie que de confectionner des sachets dâherbes mĂ©dicinales pour se les offrir.
Câest Ă cette pĂ©riode Ă©galement que la fĂȘte a commencĂ© Ă ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©e le cinquiĂšme jour du cinquiĂšme mois, peut-ĂȘtre en raison de lâhomonymie du son "go" de tango avec le chiffre 5 qui se dit "go".
Association à la protection des garçons
DĂšs lâĂ©poque de Heian (794 - 1185), les familles de guerriers ayant un fils se distinguaient en disposant Ă lâentrĂ©e de leur maison une perche nobori (ćč) et un Ă©tendard vertical (hata sashimono ææç©) Ă lâapproche de tango no sekku.
Lâautre nom de cette fĂȘte, shobu no sekku, en rĂ©fĂ©rence Ă lâacore, permit de lâassocier Ă shobu (ć°æŠ) signifiant "les valeurs guerriĂšres", en jouant sur lâhomonymie des deux mots. La classe des guerriers prenant lâascendant sur la sociĂ©tĂ© Ă partir de lâĂ©poque de Kamakura (1185 - 1333), le sens martial se gĂ©nĂ©ralisa et la fĂȘte commença donc Ă ĂȘtre associĂ©e spĂ©cifiquement aux garçons.
Tango no sekku devint ainsi largement fĂȘtĂ©e parmi les familles de guerriers. Câest Ă la mĂȘme pĂ©riode que dĂ©bute la coutume dâorner une piĂšce avec un casque de samouraĂŻ ou une armure. Cette dĂ©marche faisait Ă©cho Ă la coutume des guerriers de consacrer de tels Ă©quipements au sanctuaire afin de demander la protection divine au combat.
La fĂȘte Ă©tait lâoccasion de prier pour que lâhĂ©ritier grandisse en bonne santĂ© et pour la prospĂ©ritĂ© du clan. Lâarmure et le casque reprĂ©sentaient le souhait dâĂ©lever des fils forts et puissants, mais symbolisaient aussi avant tout le souhait de protĂ©ger lâenfant.
Entre autres rites, des batailles de pierres Ă©taient Ă©galement organisĂ©es jusquâĂ lâĂ©poque dâEdo (1603-1868) oĂč elles furent interdites en raison des blessĂ©s et des morts occasionnĂ©s. Elles furent remplacĂ©es par des batailles de shobu, dont la forme des feuilles Ă©voque celle dâune lame.
Câest aussi durant cette pĂ©riode que la sĂ©paration nette entre la fĂȘte des filles (le 3 mars) et celle des garçons (le 5 mai) sâest Ă©tablie. Au chĂąteau đŻ dâEdo, on prit l'habitude d'exposer un casque Ă l'occasion de la naissance de chaque fils du shogun. Le peuple reprit cette coutume en confectionnant un casque et une armure de papier pour cette occasion, qui se sont progressivement miniaturisĂ©s jusquâĂ leurs dimensions actuelles. Au 18e siĂšcle, la classe des commerçants et artisans a commencĂ© Ă fĂȘter tango no sekku avec le symbole de la carpe.
Introduction du koi nobori Ă lâĂ©poque dâEdo
Le koi nobori (éŻăźăŒă), la perche surmontĂ©e de carpes flottant au vent, sâest dĂ©veloppĂ© dans la classe des marchands et artisans de lâĂ©poque dâEdo et principalement Ă Edo (ancien nom de Tokyo) et dans le Kanto. La symbolique de la carpe est trĂšs forte : câest un poisson đ capable de vivre aussi bien dans des eaux limpides que dans un Ă©tang ou dans des marais et il renommĂ© pour sa vigueur et sa persĂ©vĂ©rance, car il peut remonter les courants.
Ce poisson a aussi Ă©tĂ© choisi en rĂ©fĂ©rence Ă une lĂ©gende chinoise selon laquelle une carpe est devenue un dragon et s'est envolĂ©e vers le ciel en remontant la cascade Ryumon (ç«é "porte du dragon"), ce qui a donnĂ© lieu Ă lâexpression toryumon (ç»ç«é) "la porte du succĂšs".
La carpe symbolise le souhait de rĂ©ussite de lâenfant dans nâimporte quel environnement et quelles que soient les circonstances.
Comment fĂȘte-t-on Kodomo no hi ?
Kodomo no hi, ou tango no sekku, est cĂ©lĂ©brĂ© le 5 mai, mais les agapes peuvent commencer dĂšs la veille. Câest une rĂ©union familiale favorisĂ©e par une succession de jours fĂ©riĂ©s dans le cadre de la Golden Week. Comme toute cĂ©lĂ©bration traditionnelle, celle-ci ne dĂ©roge pas Ă la rĂšgle dâavoir ses spĂ©cialitĂ©s culinaires. En famille et avec les amis, on dĂ©guste ainsi :
- des plats Ă base de carpe et de chĂątaignes ;
- le chimaki (çČœ), un gĂąteau Ă base de riz gluant salĂ© que l'on peut aussi trouver emballĂ© dans une feuille de bambou ;
- le kashiwa mochi (æăăĄ), un gĂąteau de riz gluant fourrĂ© aux haricot rouges sucrĂ©s, enveloppĂ© dâune feuille de chĂȘne mĂąle du Japon (Kashiwa).
La coutume de manger des kashiwa mochi est spécifique au Japon. Elle se base sur le fait que l'arbre qui donne son nom à la friandise ne perd pas ses anciennes feuilles tant que les nouveaux bourgeons ne sont pas apparus. Il symbolise ainsi la continuité entre les générations.
Persistance des rites anciens
Tango no sekku est aussi indissociable des acores, ou shobu (èèČ), rĂ©putĂ©s pour Ă©loigner les esprits malins. Cette plante fait lâobjet de nombreux usages Ă cette occasion :
- infusĂ©e dans le sakĂ© (shobuzake èèČé ) que lâon boit ensuite pour se garantir des maladies ;
- plantée dans le toit ou les avant-toits des maisons pour protéger ses habitants ;
- constituĂ©e en oreiller (shobumakura èèČæ ) pour protĂ©ger le sommeil ;
- trempĂ©e dans lâeau du bain (shobuyu èèČæčŻ), elle permet d'Ă©viter les maladies.
Et bien sĂ»r, la maison est dĂ©corĂ©e des diffĂ©rents attributs de cette fĂȘte : koinobori đ Ă lâextĂ©rieur et casque et armure de samouraĂŻ Ă lâintĂ©rieur.
Le premier Kodomo no hi
Le premier tango no sekku d'un garçon est le plus important et se fĂȘte alors quâil est encore un bĂ©bĂ©, câest le hatsu sekku (ćçŻć„) (premier sekku), un rituel qui se pratique depuis lâĂ©poque dâEdo pour que lâenfant grandisse fort et en bonne santĂ©.
Il est de coutume dâoffrir une poupĂ©e de guerrier et / ou un casque de samouraĂŻ. Câest en gĂ©nĂ©ral la responsabilitĂ© des grands-parents, normalement du cĂŽtĂ© maternel de lâenfant, mais aujourdâhui les deux familles peuvent se partager la charge du cadeau.
Les autres membres de la famille ou les amis offriront plutÎt une poupée de Kintaro, de Momotaro ou un koi nobori.
Dans certaines rĂ©gions, on fait aussi voler un cerf-volant (tako age ć§ăă).
Quelles sont les différentes décorations et leurs significations ?
Le koinobori
AppelĂ© aussi satsuki nobori (çćč) ou koi no fukinagashi (éŻăźćčăæ”ă), le koi nobori consiste en une perche plantĂ©e dans le jardin Ă proximitĂ© de la maison, dĂ©corĂ©e de formes de carpes. Celles-ci peuvent ĂȘtre en papier ou en tissu, selon les Ă©poques, et flottent au grĂ© du vent.
Il existe aussi des modĂšles destinĂ©s Ă orner lâintĂ©rieur, on parle alors de kazarikoi (éŁŸăéŻ), les carpes dĂ©coratives.
Un koi nobori est typiquement composé, de haut en bas :
- d'un kaitenkyu (ćè»ąç) ou kagodama (ăăç), des sortes de sphĂšres placĂ©es au bout de la perche ;
- d'un yaguruma (çąè»), une sorte de moulin Ă vent ;
- d'un fukinagashi (ćčæ”ă), sorte de manche Ă air composĂ©e de 5 couleurs (goshiki fukinagashi äșèČćčæ”ă). Il peut aussi ĂȘtre ornĂ© de motifs porte-bonheur : dragon volant, nuages ou carpes (gara mono fukunafashi æç©ćčæ”ă) ;
- de la grande carpe noire magoi (çéŻ), prĂ©sente dĂšs les dĂ©buts de cette tradition ;
- de la carpe rouge et jaune higoi (ç·éŻ), ajoutĂ©e Ă partir de lâĂšre Meiji ;
- et de la petite carpe bleue kogoi (ćéŻ ou seigoi ééŻ), ajoutĂ©e au dĂ©but du XXe siĂšcle pour que lâensemble symbolise une famille.
La carpe noire pouvait ĂȘtre aussi ornĂ©e du motif dâun petit garçon au corps rouge qui la tient fermement, en rĂ©fĂ©rence Ă la lĂ©gende de Kintaro.
Avant la Seconde Guerre mondiale, la carpe magoi et la carpe higoi reprĂ©sentaient respectivement le pĂšre et le fils. Câest Ă partir des annĂ©es 1950-1960 et lâĂ©volution de la famille que la carpe higoi a commencĂ© Ă reprĂ©senter la mĂšre, et que la carpe bleue est devenue celle de lâenfant. Plus rĂ©cemment encore, des petites carpes kogoi de couleurs vives sont venues sâajouter pour reprĂ©senter tous les membres de la fratrie, filles comme garçons.
Cependant, le phénomÚne de dénatalité qui touche le Japon, combiné à la propension de plus en plus grande de vivre en immeuble sans jardin, tend à faire disparaßtre la coutume du koi nobori.
Ă noter que la tradition reste particuliĂšrement forte Ă Kyushu et Shikoku, mĂȘme si elle y est plus rĂ©cente.
Les gogatsu ningyo
Gogatsu ningyo (äșæäșșćœą, littĂ©ralement "poupĂ©e du cinquiĂšme mois") dĂ©signe initialement la poupĂ©e ou le casque miniature offerts Ă lâenfant pour tango no sekku. Lâusage de ce terme tend Ă recouvrir Ă prĂ©sent lâensemble des objets ou des dĂ©corations exposĂ©s pour cette fĂȘte, y compris parfois le koinobori.
Les poupĂ©es font lâobjet dâautant de soins que celles de Hina Matsuri đ, et peuvent ĂȘtre exposĂ©es sur un prĂ©sentoir de trois marches, sandai (äžć°) que seules les familles les plus aisĂ©es peuvent se permettre de possĂ©der.
Sur la marche la plus élevée sont disposés :
- Au centre, le casque de samouraĂŻ (kabuto ć ) et / ou lâarmure (yoroi é§). Ils ont conservĂ© leur fonction de protection symbolique contre des dangers plus contemporains, comme les accidents de la circulation. Ils sont censĂ©s recevoir les malheurs Ă la place de lâenfant.
- Le kabuto sashi (ć ć·ź , "personnage casquĂ©") peut remplacer ou accompagner les prĂ©cĂ©dents. Il sâagit dâune poupĂ©e de petit garçon portant le casque et / ou dĂ©guisĂ© en gĂ©nĂ©ral. Ces Ă©lĂ©ments sont offerts par la famille ou les proches pour le hatsu sekku.
- Ă droite, lâarc et les flĂšches destructrices de dĂ©mons (hamaya ç Žéçą), issus de la lĂ©gende de Shoki, une divinitĂ© guerriĂšre chinoise. Ă lâĂ©poque de Kamakura, on offrait de telles flĂšches Ă une famille de guerriers oĂč un garçon venait de naĂźtre, comme ornement de bon augure.
- Ă gauche, un sabre (tachi ć€Șć), qui nâest pas destinĂ© au combat, mais Ă faire fuir les dĂ©mons par son Ă©clat, car ceux-ci craignent la lumiĂšre. Ă lâorigine il Ă©tait utilisĂ© lors de rituels avant de devenir un ornement pour cette fĂȘte.
DerriĂšre cet ensemble, on place un paravent (byobu ć±éąš), gĂ©nĂ©ralement dorĂ© afin de mettre en valeur les objets exposĂ©s, mais aussi pour sa fonction prosaĂŻque de sĂ©paration et de protection. Il peut ĂȘtre ornĂ© de plusieurs types de motifs :
- Fujin (éąšç„) ou Raijin (é·ç„), respectivement dieu du vent et dieu du tonnerre, protĂšgent des esprits malins ;
- le dragon attire la chance ;
- le tigre pour une croissance en bonne santé ;
- la carpe pour la vitalité.
Le deuxiĂšme rang est dĂ©volu aux trois objets indispensables lors dâune bataille (sanpin äžć) :
- gunsen (è»æ), lâĂ©ventail de guerre pour diriger lâarmĂ©e ;
- jingasa (éŁçŹ ), le chapeau de fantassin ;
- et jindaiko (éŁć€ȘéŒ), le tambour de guerre pour donner le signal aux troupes.
Enfin le troisiĂšme rang accueille les trois trĂ©sors (sanbo äžćź) :
- heishi (ç¶ć), au centre, sont des contenants Ă sakĂ© dans lesquels on a plantĂ© des tiges de shobu ;
- des kashiwa mochi Ă droite ;
- et des chimaki Ă gauche.
Les familles se contentent en gĂ©nĂ©ral de lâensemble de la premiĂšre marche, ou de la poupĂ©e kabuto sashi, qui peut ĂȘtre complĂ©tĂ© par un Ă©tendard au prĂ©nom du garçon (namae hata ććæ), posĂ© Ă cĂŽtĂ©.
En principe, chaque garçon de la famille devrait recevoir ses gogatsu ningyo, mais en raison du manque de place pour les conserver et de leur coĂ»t, sâest dĂ©veloppĂ©e lâhabitude dâexposer un Ă©tendard par garçon. Au mĂȘme titre que les autres objets, lâĂ©tendard reprĂ©sente la priĂšre dâune croissance en bonne santĂ© destinĂ©e Ă chaque garçon individuellement.
Des poupées à la valeur morale
Dâautres poupĂ©es peuvent ĂȘtre offertes Ă lâoccasion de Kodomo no hi. Elles reprĂ©sentent des personnages rĂ©els ou lĂ©gendaires apprĂ©ciĂ©s pour leurs valeurs guerriĂšres et leur intelligence. Parmi les plus frĂ©quents, on trouve :
- Ushiwakamaru (çè„äžž), le nom de jeunesse de Minamoto no Yoshitsune (1159-1189), rĂ©putĂ© pour ĂȘtre un tacticien de gĂ©nie et un guerrier accompli. MalgrĂ© son enfance difficile, il rĂ©ussit Ă sâĂ©lever jusquâĂ la position de shogun et fonda le bakufu de Kamakura. Il est reprĂ©sentĂ© sous son apparence juvĂ©nile, tenant une flĂ»te Ă la main en rĂ©fĂ©rence Ă sa rencontre avec Benkei.
- Benkei (ćŒæ ¶, 1155-1189) Ă©tait un moine guerrier trĂšs violent. Il devint le vassal de Yoshitsune aprĂšs lâavoir attaquĂ© pour lui dĂ©rober son arme. Sa force nâavait dâĂ©gale que sa loyautĂ© envers son seigneur, et la lĂ©gende veut que son corps soit restĂ© debout mĂȘme aprĂšs sa mort. Il est reprĂ©sentĂ© transportant un paquet dâarmes sur son dos.
- Momotaro (æĄć€Șé), le lĂ©gendaire garçon nĂ© d'une pĂȘche, bien qu'un peu paresseux, Ă©tait rĂ©putĂ© pour sa force extraordinaire. Il chassa les dĂ©mons dâOnigashima avec lâaide dâanimaux quâil avait ralliĂ©s Ă sa cause. Il symbolise la capacitĂ© Ă repousser le mal et Ă fĂ©dĂ©rer. Il est reprĂ©sentĂ© richement vĂȘtu, portant un Ă©tendard oĂč est inscrit æ„æŹäž (nippon ichi) "le meilleur du Japon".
- Kintaro (éć€Șé) est le nom de jeunesse de Sakata no Kintoki, un personnage semi-lĂ©gendaire du dĂ©but de lâĂ©poque de Heian, qui servit aussi les Minamoto. ĂlevĂ© dans la montagne par une ogresse, il Ă©tait dâune force herculĂ©enne et dâun courage sans faille. Un Ă©pisode cĂ©lĂšbre raconte comment, enfant, il a maĂźtrisĂ© une carpe plus grosse que lui. Il est reprĂ©sentĂ© en enfant au corps rouge affrontant une carpe, ou vĂȘtu d'un tablier rouge et brandissant une hache.
- Shoki (éŸéŠ) aurait vĂ©cu en Chine entre les VIIe et IXe siĂšcles. Il Ă©tudia ardemment pour devenir fonctionnaire, un poste important Ă lâĂ©poque, mais fut recalĂ© en raison de sa laideur. Il se suicida en guise de protestation et lâempereur, touchĂ© par son histoire, cĂ©lĂ©bra ses funĂ©railles avec compassion. Plus tard, gravement malade, lâempereur rĂȘva dâun grand dĂ©mon en chassant un petit. Il sâagissait de Shoki, venu aider l'empereur en reconnaissance de sa considĂ©ration envers lui. Ă son rĂ©veil, le souverain guĂ©ri ordonna que Shoki soit reprĂ©sentĂ© tel quâil lui Ă©tait apparu. Son image effrayante est utilisĂ©e pour chasser les maladies, mais aussi pour assurer la rĂ©ussite scolaire et professionnelle de lâenfant et prier pour quâil fasse preuve de reconnaissance.
Enfin, le tigre en papier mĂąchĂ© (hariko no tora ćŒ”ćăźè) reprĂ©sente un tigre rugissant dont la tĂȘte est montĂ©e sur un cou plus long que nature, pouvant osciller de haut en bas. Depuis lâĂ©poque dâEdo, on l'offre lors du premier tango no sekku, principalement dans la rĂ©gion du Kansai. Il est placĂ© Ă cĂŽtĂ© du casque de samouraĂŻ pour symboliser lâaffection des parents envers leur enfant et leur volontĂ© de le protĂ©ger comme le ferait une tigresse pour ses petits.
OĂč voir des koinobori au Japon ?
Contrairement Ă Hina Matsuri, Kodomo no hi ne donne pas vraiment lieu Ă des cĂ©lĂ©brations publiques. Le jour des enfants le 5 mai se fĂȘte Ă la maison, en petit comitĂ©. Il est nĂ©anmoins marquĂ© un peu partout au Japon par des sites dĂ©corĂ©s oĂč les familles peuvent se rassembler :
- au bord des riviĂšres : la Sumida Ă Tokyo, la Kamogawa Ă Kyoto, ou encore lâAkuta Ă Takatsuki dans la prĂ©fecture dâOsaka ;
- dans les parcs : Tokyo Midtown ou Tokyo Dome City, entre autres ;
- et autour de certaines attractions touristiques, comme Tokyo SkyTree ou Tokyo Tower.
Au gré des promenades, on peut également apercevoir des carpes cerfs-volants accrochées aux maisons. Certaines enseignes de pùtisserie japonaise de quartier préparent les gùteaux de riz traditionnels.
Les boutiques pour touristes proposent en gĂ©nĂ©ral quelques objets en rapport avec la pĂ©riode, comme des petites suspensions koinobori Ă rapporter en souvenir. Peu de magasins prĂ©sentent les traditionelles gogatsu ningyo dans leurs vitrines. Les meilleurs endroits pour en voir sont les lobbys d'hĂŽtels đš Ă Kyoto par exemple, ou encore les boutiques spĂ©cialisĂ©es dans les poupĂ©es japonaises, un peu partout dans le pays courant avril, ou dans un des musĂ©es qui y sont consacrĂ©s le reste de lâannĂ©e.