Japonais cigarette à la bouche dans la rue

Fumer au Japon

🚬 Les Japonais et la cigarette

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Beaucoup de voyageurs au Japon se font la remarque : les Nippons s'avèrent étonnamment nombreux à fumer. Ce qui semble passer pour une vue de l'esprit ne l'est a priori pas tant que ça. Sur un plan exclusivement statistique, la dernière étude de la très sérieuse organisation "Japan Tobacco" a certes montré des chutes drastiques du nombre des fumeurs au fur et à mesure des décennies : de 36,5% en 1995 (et même jusqu'à 83,7% des hommes en 1966 !), ils n'étaient plus que 21,7% des adultes (et 10% chez les femmes) en 2011, puis 17,7% en 2018 (29,4% des hommes et 7,2% des femmes). En 2022, les chiffres continuent d'être à la baisse avec 25,4% des hommes et 7,7% des femmes qui fument au Japon.

Évidemment, l'augmentation retentissante en 2010 de plus de 30% sur le prix chaque paquet a bien aidé cette dynamique (et, avec 65% de taxes, ajouté 200 milliards de Yens / ~1,2 milliards d'euros chaque année dans les caisses de l'État). L'année suivante, il n'en reste pas moins que 23 millions de Japonais étaient encore accros à la cigarette. Et encore, le rapport ne se fait pas l'écho du tabagisme des mineurs de moins de 20 ans.

Sur l'année fiscale 2020, pour la première fois depuis 1990, il s'est vendu moins de 100 milliards de cigarettes (-16,3% sur cette année Covid 🦠 par rapport à 2019 avec 98,8 milliards d'unités). Le record était détenu en 1996 avec 348,3 milliards de cigarettes. Dans le même temps, il s'écoulait 41,3 milliards de vapoteuses.

En 2019, environ 200.000 Japonais sont morts de maladies liées au tabagisme. Il s'agit du 6è pays au classement des 7,69 millions de décès annuels dans le monde, trusté par la Chine (2,42 millions), l'Inde (1,01 million) et les États-Unis (530.000).

Lieux autorisés et interdits

Car si fumer reste généralement interdit au travail ou dans la rue, de nombreux lieux publics au Japon l'autorisent encore à la surprise des Occidentaux : restaurants, bars, boîtes de nuit, karaoké, pachinko, salles d'arcades... Ailleurs, le fumeur accro traquera les 喫煙所 kitsuensho "smoking areas", des espaces réservés au libre-cours de l'addiction, parfois sous forme de grandes boîtes transparentes aux cendriers remplis et aux extracteurs puissants. Au moins, les rues des villes nipponnes ne laissent apparaître aucun mégot ou presque !

En 2017, de nouvelles règles sont débattues puis appliquées a minima :

  • interdiction de fumer dans les écoles et hôpitaux, malgré des contournements possibles
  • interdiction de fumer dans les restaurants de plus de 100m²

Fin juin 2018, Tokyo fait voter ses propres règles plus dures pour sa municipalité, applicables depuis avril 2020 :

  • interdiction de fumer dans toutes les écoles (de la maternelle au lycée)
  • interdiction de fumer dans tous les restaurants (on trouve des "smoking area" hermétiques mais dans lesquelles il n'est en général pas possible de manger ou boire)
  • les amendes à payer pour les contrevenants s'élèvent jusqu'à 50.000¥ (~305,70€)

Depuis le 1er juillet 2019, l'ensemble du territoire japonais est concerné par la loi contre le tabagisme passif : il est interdit de fumer dans un espace public (école, hôpital, etc.) sous peine d'écoper d'une amende de 300.000¥ (~1.834€).

JR Central annonce que les cabines réservées aux fumeurs à bord des Shinkansen 🚅 sont arrêtées à partir du printemps 🌸 2024 sur la ligne Tokaido qui peut couvrir le trajet de Tokyo à Fukuoka (Hakata).

Cigarette allumée dans un restaurant japonais

Coûts et types

Au Japon, un paquet de 20 cigarettes coute environ 5 à 600¥ (~3,06€ à ~3,67€). Aucune photo d'horreur ne le décore, mais simplement un message textuel informant le fumeur des dangers pour la santé. Il est possible d'en acheter :

  • en konbini (on pourra vous demander une pièce d'identité, ou de valider sur écran tactile pour confirmer votre âge) ;
  • dans des magasins spécialisés (où trouver également les rares cigarettes électroniques pour vapoteurs, qui connaissent des contraintes équivalentes) ;
  • ou encore dans les distributeurs automatiques (pour ces derniers, il faudra au préalable être muni d'une carte Taspo).

On déconseillera aux voyageurs de fumer hors des espaces réservés à la cigarette, puisque les agents municipaux hésitent de moins en moins à passer du simple avertissement au carnet de PV : comptez une amende de 2 à 5.000¥ (~12,23€ à ~30,57€) en général.

Les marques japonaises de clopes les plus connues restent probablement Mevius (anciennement Mild Seven) et Seven Stars. Toutefois, on trouve aussi facilement les (quoiqu'un peu plus chères) marques américaines telles que Marlboro, American spirit, Kool ou encore Black Devil. À noter que les Japonais ont un large choix de saveurs, parmi lesquelles le menthol reste l'un des best-sellers.

Les étrangers peuvent généralement rapporter du Japon jusqu'à deux cartouches sans s'affranchir de taxes à l'importation ; c'est 200 cigarettes maximum pour un Français qui revient chez lui.

Cannabis / haschich

La consommation, le trafic et la possession de cannabis au Japon sont strictement réprimandés. Sur place, les gardes à vues peuvent durer jusqu'à 20 jours. Même pour de très faibles quantités, il n'est pas rare que les jugements appellent de lourdes amendes assorties de plusieurs mois ou années de prison ferme, ainsi qu'une interdiction de séjour parfois définitive sur le territoire.

Nous déconseillons donc le plus vivement le transport et la consommation de drogues douces au Japon. De la même manière, il est suggéré d'éviter le tabac à rouler sur l'archipel car les Japonais y étant peu habitués, le format pourrait induire les autorités en erreur.

Mis à jour le 05 avril 2024 Smoking in Japan