Anecdotes du Japon [v2]
Impressions de voyage au Japon
Lors de mon premier voyage au Japon, nous vous avions livré quelques anecdotes amusantes ou intéressantes glanées au gré de la vie sur place. Nous n’avions pas réitéré ce genre de compte-rendu à la suite de notre voyage à Okinawa, donc nous vous proposons quelques nouvelles histoires courtes.
Toutefois, nous nous sommes fait une constatation : plus nous allons au japon, plus ce qui était anecdote avant, l'est de moins en moins... On s’habitue au pays et à la culture, puis l’œil perd graduellement de sa fraîcheur sur ce qui pouvait être surprenant auparavant. Alors, est-ce notre dernier article de ce genre ?
De la précision pendulaire des administratifs japonais sur les transports en commun
On connait tous la réputation justifiée de ponctualité légendaire des trains au Japon 🚅. En voici trois nouveaux exemples :
- À Kyoto, habitué à prendre le bus, nous descendions pour la première fois dans le métro. Il devait être 22h bien tassées et, connaissant le système couche-tôt des transports à Kyoto, nous avons préféré nous rendre immédiatement au guichet pour ne pas perdre de temps à vérifier nos changements. La personne à l’accueil nous a donné un plan, qu’elle a complété par des annotations à la minute près sur les départs et arrivées des différents changements, complétées elles-mêmes par des indications sur les escaliers à prendre pour perdre le moins de temps possible.
- Dans le Shinkansen entre Tokyo et Kyoto, nous avons demandé au contrôleur à quelle heure on pourrait voir le Fuji-san dans les meilleures conditions. Il nous répond « 12:54 ». Effectivement, on a pu le voir dès 12:50, mais la meilleure vue était encore une fois connue à la minute.
- Dans les guichets verts « Midori no Madoguchi », où l’on réserve ses billets de train (bien pratique pour les possesseurs de Japan Rail Pass), les guichetiers sont non seulement impeccables de rapidité et de service, mais ils peuvent même vous donner la voie depuis laquelle partira votre train, 3 jours à l’avance !
- Et un petit bonus, moins sur les horaires mais toujours dans les transports. On était en fin de voyage, prêts à rentrer à l'aéroport de Narita par le Skyliner depuis Asakusa, mais on avait un changement à faire dans une petite ville de banlieue pour payer moins cher. Un peu dans le gaz, on prend une mauvaise correspondance et l'agent du quai s'en rend compte juste avant que les portes ne se ferment, court littéralement sur nous pour nous prévenir de notre erreur, juste à temps pour que l'on sorte. Parlez d'une conscience professionnelle !
De la perversité japonaise sur iPhone et appareils photos
Au Japon, la perversité est pour certains un sport national. Ces mêmes certains à cause desquels le métro 🚇 de Tokyo a initié les wagons réservés aux femmes. Car dans certains rassemblements publics, y compris le cosplay, des petits malins s’amusent à prendre en photo sous les jupes des filles. C’est une des raisons pour lesquelles tous les appareils photos 📷 et téléphones 📱 équipés d’APN ont un bruit de déclencheur obligatoire lors de la prise de vue. Partout ailleurs dans le monde, si on met l’iPhone sur vibreur, il ne fait plus de bruit ; au Japon, si !
Du Français en vacances qui fait chier tout un train
Dans certains Shinkansen, on attribue à un des wagons le statut de voiture 🚙 silencieuse. Cela signifie qu’aucune annonce vocale n’y sera faite et qu’évidemment, la plus grande discrétion est de mise. Nous voyagions dans un de ces wagons (de mémoire, entre Hiroshima et Tokyo) et je m’étais assoupi. Malgré un sommeil lourd, j’ai réussi à être réveillé par un groupe d’une dizaine de Français quadragénaires situés à l’autre bout du wagon, qui pavanaient à tue-tête autour leurs connaissances sur le Japon. De tellement bonnes connaissances qu’ils ne connaissaient pas ce système de « silence car ». Nous ne vous racontons pas leur tête, et la queue entre les jambes, lorsqu'ils ont été remis à leur place…
De la réparation de son vélo par un inconnu en pleine rue
À force de faire l’andouille sur les vélos 🚲 lors d’une balade à Kyoto, il fallait bien que l’un de nous déraille. À peine le temps de s’arrêter sur un trottoir pour remettre la chaine d’aplomb qu’un jeune Japonais en scooter s’arrête (en laissant son moteur tourner avec la clé dessus, évidemment), nous lâche un petit « Hallo ! » et rembraye la chaine en 3 secondes chrono. Merci l’ami !
Du vol de parapluie dans les ryokan
On arrivait en fin de voyage et, après être passés par pas mal de villes, il n’était plus possible de louer des maisons pour si peu de temps. Le choix des ryokan (hôtels 🏨 traditionnels japonais) était donc tout naturel. Et comme tout le monde, en fin de voyage au Japon, on affine ses choix de parapluie(s) pour se rapporter ça au pays, ou les offrir à ses proches. Nous étions notamment fixé sur le combo « petit au manche blanc avec la cloche transparent + grand au manche noir avec la toile transparente ». La classe internationale.
Un petit conseil, donc, par retour d’expérience : bien qu’il soit généralement interdit de remonter les parapluies dans sa chambre en ryokan, réfléchissez à le faire quand même. Car même dans les établissements un peu classes, il y a de fortes chances pour que votre beau parapluie se fasse voler dans le bac à l’entrée. Vous allez dire, ce n’est pas pour ce que ça coûte (un petit tour en 100¥ shop du coin et c’est réglé, quoi qu’on n’y trouve pas toutes les sortes)… Mais c’est comme si les parapluies transparents n’étaient pas considérés comme une propriété personnelle au Japon.
De l’omniprésence de l’homme-sandwich et du métier « inutile »
Nous vous avions déjà parlé du nombre de rôles professionnels qui peuvent nous paraître « inutiles » ou exagérés. Par exemple, lorsqu’il y a des travaux de voirie à faire de nuit au Japon, il y a autant, sinon plus de personnes fluorescentes à agiter des néons pour la circulation, que d’intervenants effectifs pour la réfection.
Un autre métier du genre, que l’on croise pas mal au Japon, c’est celui d’homme-sandwich. Au-delà même du rabatteur dans les quartiers animés des grandes villes, on trouve pas mal de personnes payées pour simplement porter un panneau sans rien dire, là où dans la plupart des autres pays, on pose simplement le panneau par terre à l’endroit souhaité. Certes, c’est un remède comme un autre à la crise et au chômage…
Allez, c’est tout pour cette fois. On se retrouve une prochaine pour d’autres anecdotes ?