akira

Akira

Critique du film d'animation

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Considéré comme culte pour nombre d'amateurs de japanimation lors de ses premières armes en France, il semble qu'Akira de Katsuhiro Otomo souffre malheureusement de ce complexe fatiguant du "c'était mieux avant", là où intrinsèquement il ne risque pas de faire l'unanimité. Car face à des poids lourds fédérateurs comme la japanimation peut se targuer d'en posséder, Akira répond à la recette miracle du "Petit Business en trois points" que toute boîte de production dans le monde aura lu dans son Capital local.

Globalement, cela donne :

  1. Prenez un concept en vogue,
  2. Remixez celui-ci sur un autre support,
  3. Faites-y participer un grand nom du-dit support.

D'un point de vue général, c'est une réussite complète pour Akira qui réalise non seulement de très belles entrées au Japon comme par chez nous (merci le fer de lance de l'animation japonaise et son abattage médiatique "sont pas comme nous les Japonais mais c'est quand même bien", tout ça...) et impressionne également tous types de public, jusqu'aux plus connaisseurs par son hallucinante maîtrise, pour l'époque, du dessin et de l'animation. Malgré quelques rares petits cafouillages, notamment dans l'intégration des personnages sur certains décors, c'est un projet technique très ambitieux qui a été mené à bien avec ce film.

Mais basculer le scénario d'Akira dans un film de deux heures, c'est également en perdre irrémédiablement la complexité et le confondre dans une histoire absconse noyée sous cette tendance philosophico-mystique fatigante dans la deuxième moitié. Plus bassement : sans avoir acheté la collection complète du manga, d'où le double intérêt marketing relaté en début de texte, vous n'y piperez que peu voire prou. Au spectateur de choisir son propre Akira : bonbon élégiaque pour les fans absolus de la version papier, ou vitrine technique ahurissante de la japanimation pré-années quatre-vingt dix.

Mis à jour le 29 juillet 2020