Killzone 2
J’ai beau ne pas du tout courir après les FPS, je dois avouer que c’est avec une certaine impatience que j’ai téléchargé et installé la Beta de ce Killzone 2. Pourquoi ? Tout simplement parce que rarement un jeu n’aura autant fait débat, pour ne pas dire polémique avant que quiconque n’ait pu mettre la main sur un pad et le tester. La faute à une vidéo pipeau de l’E3 2005 et un certain consensus généralement hostile à Sony bien décidé à en faire tout le symbole de l’accouchement difficile de la PlayStation 3. Tour à tour, prétendus experts se seront succédés pour dire que jamais la machine ne pourrait afficher ça, et faire des commentaires subtiles type “bouh, les méchants menteurs” sans laisser la moindre chance au jeu.
Pourtant, petit à petit, le jeu s’est dévoilé et le fossé qui était supposé le séparer de cette vidéo cible n’a fait que s’amenuiser pour s’en approcher de manière plus que satisfaisante. Et le constat que l’on peut faire, en posant ses yeux sur cette Beta multijoueurs, c’est que le rendu graphique se situe bel et bien dans le haut du panier des productions du genre sur console. Dans l’ensemble, c’est super propre, avec très peu d’aliasing, les effets de lumière sont bien foutus et les textures plus qu’honnêtes et variées. Malgré la débauche d’effets graphiques, le frame rate reste bien stable. Alors quand en plus on parle finalement d’un mode multijoueurs, sur un build plutôt ancien, je n’ai aucune peine à imaginer que les graphismes du mode solo rempliront parfaitement leur contrat, à savoir clouer le bec à pas mal de monde en proposant un des titres (si ce n’est le titre) les plus abouti visuellement sur console (sans pourtant égaler la vidéo de 2005, je ne suis pas naïf non plus). Avec le luxe d’avoir de plus une bande son qui s’annonce épique (rien que celle du menu est géniale) et des effets sonores percutants.
Côté gameplay, ce n’est pas Killzone 2 qui va réinventer la roue. Ça se joue par contre juste super bien, avec des contrôles précis et un côté un peu réaliste pas désagréable. Le personnage se déplace de manière assez réaliste pour un jeu de ce genre. Certains pourront dire mollement, ou lentement, mais j’avais vraiment cette sensation de diriger un être humain, qui fait son poids et pas une caméra à réaction avec un flingue attaché à l’objectif. Après, n’étant pas un grand fan de FPS compétitif, je ne vais pas me risquer dans des terrains où je ne suis pas maître. Mais je me suis plutôt bien amusé, même si j’ai eu beaucoup de mal à survire dans le chaos environnant.
En tout cas, une chose est sûre, Killzone 2 m’a laissé de bonnes impressions ludiques et visuelles. Au point que je vais garder plus qu’un œil dessus d’ici sa sortie en début d’année prochaine. Assurément un des titres forts de 2009, n’en déplaise à certains rabat-joies encore coincés en 2005.
NB : Cet article a été rédigé courant novembre 2008, suite au test de la version Beta de Killzone 2 sous NDA. Une démo du jeu sera disponible jeudi 5 février sur le PlayStation Store, et Killzone 2 en version complète sortira en magasin le 25 février.
Test version finale
Ajout de Gael le 12.03.2009
Dès novembre 2008, Julien avait pu poser ses mains sur la beta de Killzone 2. Après une attente de 3 ans et demie, il a pu enfin tordre le coup à la mauvaise réputation traînée par le jeu depuis sa vidéo précalculée de l’E3 2005. Quelques semaines après sa sortie officielle, je me propose de revenir sur l’impact réel de Killzone 2 longtemps considéré, à l’instar de Metal Gear Solid 4, comme le blockbuster qui devait renverser la pression de la guéguerre des consoles.
Inutile de dire que ce « contrat moral » tant attendu par les fans de PS3, n’a pas trouvé l’écho désiré. Pas honteux en termes de ventes, et encore moins dans la masse de FPS dont il sait tirer une belle épingle des jeux, l’effet Killzone 2 n’aura finalement été qu’un sursaut dans les ventes de la machine, preuve qu’une exclu, aussi médiatisée soit-elle, n’a pas que la gueule pour plaire. Le genre FPS est peut-être justement ce qui a desservi KZ2 : noyé dans la masse des titres du genre qui débarquent chaque mois, celui-ci n’en est, d’autre part, pas plus attirant pour les Japonais.
Alors, après Little Big Planet, une nouvelle erreur de stratégie de la part de Sony ? Pas forcément, car Gears of War 2, globalement du même appareil qualitatif, a su, lui, trouver une réponse bien plus forte de la part des joueurs : 4,7 millions d’exemplaires écoulés contre 1 seul pour Kill Zone 2. Et si la mauvaise réputation à inculper était celle, plus simplement, de la machine ? À moins qu’on ne soulève la mauvaise foi des gamers…
Ça n’empêchera pas Killzone 2 de rester, pour quelque temps encore, l’un des plus beaux jeux ainsi qu’un FPS passionnant des consoles de dernière génération. Si certains veulent bouder leur plaisir, ça les regarde !