Koyo Seiga
La manufacture de tuiles Ibushi à Himeji
Koyo Seiga est une fabrique japonaise de tuiles traditionnelles Ibushi localisée dans le quartier de Funatsu, au nord-est de Himeji dans la région du Kansai. En céramique et de couleur argentée, les toits "Ibushikawara" témoignent de l'héritage architectural du Japon à l'ère des châteaux et des seigneurs féodaux.
La préfecture de Hyogo abrite le fameux château 🏯 de Himeji, l’un des rares monuments fortifiés du Japon ayant survécu aux incendies et aux guerres. Les grands travaux de rénovation effectués entre avril 2010 et mars 2015 permettent désormais aux visiteurs de profiter à nouveau de la blancheur divine de ses murs et de ses tuiles Ibushi aux reflets argentés, éclatantes au soleil.
Aujourd'hui, il ne reste qu’une des quarante manufactures Ibushikawara que comptait la ville de Himeji. C'est donc à Koyo 🍁 Seiga, petite entreprise de dix employés créée dans les années 1920, que la tâche de fabriquer les tuiles pour la restauration du château a été confiée. 75.000 tuiles sur les 80.000 qu'il compte au total ont ainsi été remplacées.
Entre les matériaux naturels et la fabrication qui prend un mois et demi, la conception des Ibushi n'est pas compétitive face à la concurrence industrielle. Par le passé, les maisons étaient construites pour tenir dans la durée et par tous les temps, afin d'être transmises de père en fils. De nos jours, il n’est plus utile de prévoir des tuiles pouvant résister plus d’un siècle ; les industrielles construites pour une vingtaine d’années semblent suffisantes à la majorité des Japonais. Et c’est sans même parler de la demande en chute libre.
Fabrication artisanale
Koyo Seiga fabrique toutes ses tuiles de manière artisanale à partir d'une argile sélectionnée avec soin et qui, mélangée avec de l’eau, devient une pâte prête à être moulée. Une fois la forme de la tuile réalisée, il faut compter deux semaines de repos avant la cuisson. Contrairement à la majorité des potiers qui chauffent leurs tuiles pendant un à deux jours, ici le processus de cuisson prend quatre jours, avec une température du four atteignant 1.165°C. Le refroidissement, lui aussi naturel, intervient en fin de fabrication.
La cuisson puis le refroidissement assurent l’oxydation de la surface, ce qui donne ainsi à la tuile cette couleur argentée naturelle censée durer plus de cinquante ans. Les toits traditionnels de châteaux et temples japonais ne sont donc pas peints.
Durant le processus de cuisson, la taille des tuiles réduit de 4%. Le maître tuilier doit alors bien calculer ses moulures ; pour un monument classé par exemple, une simple erreur de plus de cinq millimètres impliquerait de tout recommencer !
Pour ceux qui restent plus d'une journée sur Himeji, la visite de l'entreprise peut valoir le détour pour son savoir-faire artisanal. Néanmoins, pour avoir les explications en anglais, il est indispensable de réserver à l'avance.
De plus, il est possible de se faire fabriquer gratuitement une tuile avec son empreinte de main. Celle-ci est ensuite exposée dans la rue devant Koyo Seiga ; une manière originale de laisser sa trace dans l'histoire du Japon.