Ohara
Le pèlerinage bouddhiste Tendai au nord de Kyoto
Ohara est un petit village rural et montagneux situé dans l'arrondissement de Sakyo, au nord-est de Kyoto au Japon. Il abrite plusieurs temples bouddhistes (tous issus de la branche Tendai) dont Sanzen-in, considéré comme le complexe principal. Relativement calme, Ohara est particulièrement populaire pour ses couleurs automnales pendant les momiji en novembre.
Les montagnes du nord de Kyoto ne cessent de dévoiler leurs trésors ; le verdoyant site d’Ohara fait bien évidemment partie de la liste. Ce village pentu s’étend le long de la rivière Takano pour s’enfoncer de part et d’autre dans la forêt de cèdres où se cachent plusieurs complexes bouddhistes :
- du côté est, on retrouve le temple principal Sanzen-in, et ses voisins Hosen-in, Shorin-in, Jikko-in et Raigo-in ;
- sur le flanc ouest opposé, on visite le deuxième lieu important, Jakko-in.
Sortie nature et spirituelle par excellence, Ohara bénéficie d’un climat plus frais à l’ombre des arbres qui garantissent un paysage végétal magnifique en toutes saisons. En été, la vue sur les rizières est intéressante. La période automnale des érables 🍁 rouges à la mi-novembre attire particulièrement les visiteurs.
Les allées avant l’entrée dans les temples sont ponctuées par des échoppes et autres boutiques de souvenirs ; leurs devantures joliment décorées attirent les passants. De même, l'on peut dénicher en arrière de vitrine ou à l'étage des petits restaurants qui servent une cuisine locale de saison, principalement à base de légumes et à petits prix.
Sanzen-in
Érigé au début de la période Heian (794 - 1185) par le moine fondateur Saicho, Sanzen-in appartient à la branche Tendai du bouddhisme japonais. Haut lieu religieux, il accueillit des membres de la famille impériale et compte ainsi parmi les cinq temples Monzeki de Kyoto.
Il s’agit d’un grand complexe au sein duquel les différents pavillons et espaces verts s’accordent en toute quiétude. Son jardin de mousses autour d’un plan d’eau Shuheki-en rappelle la beauté du Kokedera. Relativement grand, on peut l’admirer sous plusieurs angles en faisant un tour en intérieur et sur plusieurs niveaux. L’on croise également les jardins Yusei-en avec ses petits buis taillés en boule et Ajisai-en, qui déploie ses charmes en juin lors de la floraison des hortensias.
Tout au long du parcours, plusieurs statues de pierre habitent les lieux, notamment les fameuses et mignonnes statuettes de Warabe-jizo qui prennent la pose tels des enfants espiègles. Trois bâtiments abritent chacun les divinités vénérées : Bouddha Amida, Fudo Myoo et Kannon abritée dans le pavillon situé au fond de la zone.
Le petit plus de la visite consiste à se rendre non loin du Konjiki-fudo-do où l’on se fait offrir une tasse de thé au shiso, agrémenté de petites paillettes d’or, à déguster sur place pour profiter de la vue sur Ajisai-en.
Raigo-in
Hors des allées les plus fréquentées, Raigo-in affiche une taille modeste et constitue ainsi une balade courte mais agréable. La visite du pavillon principal permet d’admirer trois représentations de Bouddha Amida.
Datant du IXe siècle, le temple reprend des couleurs lorsque le moine Ryonin, fondateur de l’école Yuzu Nembutsu-shu appartenant à la secte bouddhique de la Terre pure, dédicace ce lieu aux chants des moines ; sutras que l’on peut encore écouter actuellement. Un peu plus loin, l’on croise sur le sentier une grosse cloche noire qui date de l’époque de Muromachi (1333 – 1573).
Otonashi No Taki
Nichée au fond de la forêt, la cascade se dévoile au bout d’un chemin de terre qui grimpe. Elle coule à même la pierre, ce qui la rend étrangement muette. Surnommée "la cascade silencieuse", elle se serait tue en rentrant en communion avec les magnifiques chants du moine Ryonin qui venait y prier.
Le lieu requiert le silence pour espérer reconnaître à travers la chute d'eau, les chants bouddhistes.
Jakko-in
Situé à l’opposé des premières visites de la ville, il faut marcher une vingtaine de minutes à travers la ravissante campagne japonaise pour accéder au complexe ; le point de départ se situe à l'arrêt de bus principal. Attention, il n’y a pas d’indication en anglais, les visiteurs doivent retenir le nom du temple en japonais (寂光院) ou bien se diriger avec un GPS personnel. Sinon l'on peut suivre la route principale.
Ancien couvent bouddhiste dont la construction a été encouragée par le prince Shotoku, le temple Jakko-in date de la fin du VIe siècle. Planté au milieu des arbres, il a subi un important incendie en 2000 qui a abîmé plusieurs de ses édifices, de même qu’un vieux pin dont il ne reste que le tronc aujourd’hui. Ainsi, le bâtiment principal détonne par la modernité de ses matériaux tout en respectant l’architecture traditionnelle. Pour terminer le tour, un petit musée gratuit présente quelques reliques, manuscrits et autres objets de l’Antiquité.
Jakko-in est aussi connu pour être l'ultime résidence de Kenreimon-in, dernière membre du clan impérial Taira qui domina le Japon jusqu’en 1185. N’arrivant pas à mourir suite à la défaite de sa famille, elle se retira comme religieuse et finit sa vie en priant notamment pour son fils, l’empereur Antoku noyé à 6 ans ; d’où la présence d'une statue de Jizo, protecteur des enfants.
À noter que les temples Sanzen-in et Jakko-in sont partiellement "visitables" sur Google Street View.