Ruriko-in
La vue mémorable sur le feuillage coloré des érables
Ruriko-in est un temple bouddhiste de la branche Jodo (dite de la Terre pure) situé dans le quartier de Yase, au nord-est de Kyoto. Ouvert récemment au public et victime de son succès sur les réseaux sociaux, il est devenu ces dernières années un lieu de visite très couru des touristes, qui s'extasient devant la jolie vue en miroir de son jardin composé d'érables japonais.
Pendant très longtemps, l'enceinte du Ruriko-in fut fermée au public. Depuis 2013 seulement, le temple a ouvert ses portes aux visiteurs qui viennent contempler son poétique jardin de mousse encadré par une petite forêt d'érables, durant deux saisons phares :
- au printemps 🌸 (entre avril et mai) pour apprécier le vert tendre des nouvelles feuilles ;
- à l'automne (entre octobre et novembre) pour admirer le feuillage rouge des momiji 🍁.
Les dates exactes d'ouverture du temple changent tous les ans en fonction de la météo et du pic de changement de couleurs attendu.
La découverte du quartier de Yase
On accède au Ruriko-in, situé à l'ouest du mont Hiei, en traversant le petit quartier de Yase. Ce dernier est historiquement célèbre pour avoir été le lieu où l’empereur Tenmu (~631 - 686), qui s'appelait encore le Prince O-ama, aurait soigné, dans l'un des bains des environs, sa blessure au dos faite par une flèche. Plutôt bucolique et calme, Yase était également une destination où venaient se détendre les nobles et les samouraïs de haut rang à l’époque Heian (794 - 1185).
Lorsque le nombre de visiteurs par jour est trop important, l'entrée au temple est organisée dès la descente du train 🚅 à Yase sur la ligne Eizan. Il faut d'abord acheter sa place aux comptoirs temporaires installés sous des tentes, qui se trouvent à droite après être sortis de la gare et avoir traversé le pont. Le ticket reçu indique ensuite l'heure de visite réservée et le lieu de rendez-vous exact où il faut se rendre pour débuter la visite. il faut prévoir une à deux heures d’attente en semaine et plus longtemps les week-ends.
En attendant son créneau de passage, on profite pour se promener sur les bords de la rivière Takano. En automne, le chemin, entouré par des érables aux couleurs flamboyantes, constitue déjà un spot de koyo très agréable à regarder et à photographier.
Une ancienne villa devenue un temple
Une fois l’heure venue, un membre du personnel vient chercher le groupe de visiteurs et le conduit jusqu’à la porte principale du Ruriko-in.
Le temple est à l'origine une villa accompagnée de sa maison de thé, baptisée Kikaku-tei et construite par Sanetomi Sanjo (1837 - 1891), un noble éminent du gouvernement de l'ère Meiji (1868 - 1912). Durant l’ère Showa (1926 - 1989), la villa est rénovée et trois jardins y sont ajoutés :
- Ruri-no-niwa, le jardin de mousse principal d’où le temple tire son nom ;
- Yamaroji-no-niwa qui signifie "l'allée de la montagne" ;
- et Garyo-no-niwa dont le plan d'eau représente un dragon allongé.
Lié au temple Komyo-ji dans la préfecture de Gifu, Ruriko-in appartient à la secte bouddhiste Jodo-shu et expose régulièrement des tentures et des tableaux de l'École de la Terre pure.
Sur place, on recommande de prendre le temps de recopier la feuille shakyo fournie à l'entrée et qui sert de prière au temple. En repassant sur chaque caractère kanji, on récite mentalement le sutra pour une pause relaxante bienvenue. On peut également y inscrire son vœu dans la langue souhaitée et laisser la feuille au temple afin de se porter chance.
La symétrie parfaite du jardin et de son reflet
La visite commence directement par le clou du spectacle : situé au premier étage, on profite d’une vue en hauteur et imprenable sur le jardin Ruri, qui symbolise "la Terre pure dans des tons bleutés de lapis lazuli". C'est dans cette salle traditionnelle en tatami que l'on trouve la fameuse table laquée sur laquelle les feuilles d'érables se reflètent, et dont la photo est désormais populaire auprès des médias et sur Internet 📶.
Puis, on redescend au rez-de-chaussée où l'on découvre plusieurs espaces, dont :
- un bain de vapeur kama-buro, celui même où se serait baigné le prince O-ama pour se soigner ;
- une deuxième salle de contemplation du jardin principal, sous l'angle de vue des mousses et des rochers, et où l'on peut également photographier l'effet miroir du jardin sur le sol vernis, le long du couloir engawa qui fait le lien entre l'intérieur et l'extérieur ;
- et l'autel bouddhiste du pavillon principal hondo.
Les meilleures périodes pour visiter Ruriko-in
Ces dernières années, le Ruriko-in est malheureusement victime de son succès. En pleine saison automnale, à la fin du mois de novembre, le jardin Ruri se révèle effectivement splendide mais cette beauté est ternie par la foule qui monopolise la vue pour prendre le cliché idéal. Il faut alors s'armer de patience pour attendre son tour et circuler dans le temple. On a plus souvent l'impression d'une longue file d'attente plutôt que d'une agréable visite spirituelle.
Pour ceux qui souhaitent découvrir toute la beauté du temple dans les meilleures conditions possibles, on préconise de venir en semaine en octobre et début novembre, pour voir les premiers changements de couleur, ainsi qu'en mai, après la Golden Week, pour contempler toutes les nuances de vert du jardin.