Mont Yoshino

Il existe bien entendu une foule de lieux répartis dans tout le Japon pour admirer la floraison des cerisiers. Ceux qui sont généralement arpentés par les étrangers restent principalement urbains et ils permettent d’apprécier une vision relativement codifiée : entre amis ou entre collègues, installés avec de la bière 🍺 sur des bâches bleues, dans les parcs sous les sakura 🌸. Mais ohanami signifie avant tout la contemplation des fleurs de cerisiers et c’est une notion qui semble parfois presque écartée de ces rendez-vous.

Les Japonais ont d’autres coins dédiés que les guides touristiques occidentaux listent bien moins souvent. Parmi ceux-là, Yoshino est vraisemblablement le plus célèbre et, avec ses 30.000 sakura (particulièrement ceux de type yama-zakura avec leurs feuilles couleur cuivre), d'aucuns aiment à affirmer qu’il s’agit du meilleur endroit au Japon pour les contempler. Du coup, il n’est pas surprenant que la visite soit extrêmement courue des Nippons et que, dans le même temps, elle accueille aussi peu d’étrangers même Asiatiques. En mars / avril, la foule y est très dense, bien plus encore que pendant la saison des momiji 🍁 qu'elle héberge également à l'automne.

Yoshino-yama est notamment accessible depuis Kyoto ou Osaka (Abenobashi dans le quartier de Tennoji) via la compagnie ferroviaire Kintetsu. En période de floraison, il est fortement suggéré de réserver son siège car les trains 🚅 qui s’y rendent, en particulier les express, sont pleins à craquer le matin. De plus Kintetsu fonctionne à l'ancienne, avec cinq voitures 🚙 seulement pour les passagers, dont une fumeur.

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Cerisiers à perte de vue

Une fois à la gare de Yoshino, il est possible de monter dans le téléphérique (cable car) pour s’épargner la première partie de la randonnée. Ce terme n'est pas choisi au hasard puisque, si les premières centaines de mètres sont des routes piétonnes bordées d'innombrables magasins et restaurants, la fin de la balade ne sera certainement pas de tout repos avec ses interminables serpentins beaucoup plus dénivelés.

En cause, une cartographie pour le moins hasardeuse qui ne distille ses panneaux indicatifs que trop rarement, parfois presque cachés, et semble prendre un malin plaisir à ne pas utiliser les mêmes terminologies de lieux que sur la carte fournie à la gare à l'arrivée. Si vous ne parlez pas japonais, nous vous conseillons d’imprimer votre propre carte avant de partir, sans quoi vous êtes bien partis pour vous fourvoyer et rater les spots les plus intéressants par manque de temps ou de courage.

Car le mont Yoshino est divisé en trois paliers sur plusieurs versants (Shimo, Naka et Kami-senbon) jusqu’à son "intérieur" (Oku-senbon). Il est ainsi théoriquement impossible d'admirer tous les niveaux à pleine ouverture en même temps ; l'avantage qui en découle est que la période de visite s'avère relativement longue, grâce à une floraison qui s'étale sur plusieurs semaines, généralement en avril. La randonnée est jonchée de sanctuaires et de points de vues incroyables, qu'il ne faut pas hésiter à dénicher. L'on conseille en particulier :

• Yoshimizu-jinja, assez bas et dont la vue printanière est payante depuis 2023 ;
• ainsi que Hanayagura beaucoup plus haut.

En fin de parcours, vous pourrez attraper un bus pour redescendre tranquillement jusqu'à la gare.

Si vous prévoyez un voyage au Japon en période de sakura, Yoshino est absolument à caler dans votre planning. Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, elle se révèle être une sortie parfaite sur une journée. Pour peu qu'on se donne la peine de préparer sa visite et d'aller un peu plus loin que la balade entre les magasins, la montagne offrira des paysages extrêmement gratifiants.