Toshogu
La perle des sanctuaires de Nikko
Le Toshogu est un sanctuaire immense et rutilant situé dans le parc national de Nikko, dans la préfecture de Tochigi au nord de Tokyo. Le complexe à la fois shinto et bouddhiste, en rénovation depuis 2007, s'organise autour du mausolée du chef militaire Tokugawa Ieyasu.
Shogun du Japon et figure incontournable de l'Histoire nipponne, Tokugawa Ieyasu (1543 – 1616) est à l'origine du clan éponyme qui régna sur le Japon pendant plus de deux-cent cinquante ans, jusqu'à la restauration de Meiji.
Un lieu de pèlerinage pour honorer Tokugawa Ieyasu
Si certains documents arrêtent une date de construction à 1636, le lieu est développé graduellement autour de ce mausolée par son fils Hidetada dans la première moitié du XVIIe siècle, puis agrandi par son petit-fils Iemitsu. On estime le coût total à 40 milliards de Yens actuels (~244,4 millions d'euros). Plusieurs bâtiments du Toshogu sont inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1999, ou encore reconnus par le gouvernement japonais comme Trésors nationaux et Biens culturels importants.
Des dizaines d'édifices de toutes tailles, tous plus rutilants les uns que les autres, sont égrenés dans cet immense complexe au cœur de la forêt du Parc National de Nikko. Le syncrétisme entre sanctuaires shinto et éléments bouddhistes offre une dimension grandiose à une architecture shintoïste qui n'y est généralement pas habituée. Ainsi, faute de style épuré, on retrouve ici une explosion de couleurs et de détails, dont les habillages en feuilles d'or pourront surprendre le visiteur attentif.
On citera notamment, parmi les bâtiments de Tosho-gu les plus connus et impressionnants :
- cet accès par un premier torii ⛩️ immense (Ishidorii) placé au bout de la vaste allée toute droite et montante ;
- la pagode à cinq étages qui se dévoile dès l'entrée (Gojunoto) ;
- trois autres portes successives à mesure que l'on s'enfonce dans le sanctuaire (Omotemon, la célèbre Yomeimon et enfin Karamon) ;
- les trois magnifiques entrepôts sacrés (Sanjinko).
Dans cette effusion architecturale, on reconnaîtra même une des représentations originales des trois singes 🐒 de la sagesse (Sanzaru).
Le grand chantier de rénovation de l’ère Heisei
Les dernières rénovations d’ampleur datent du milieu des années 1980. Malgré des travaux d’entretien réguliers, de nouvelles restaurations se sont avérées nécessaires pour conserver la magnificence du site, notamment après son classement au Patrimoine mondial de l’humanité.
Lancée en 2007 (l’an 19 de l’ère Heisei) et prévue pour durer jusqu’en 2024, la quatrième grande restauration du site va permettre la remise en état de plusieurs bâtiments emblématiques au cours de plusieurs tranches successives. Les actions concernent principalement les sculptures, dorures et laques, ainsi que la réparation de structures en bois qui le nécessiteraient.
Les bâtiments rénovés jusqu’en 2019 sont Haiden, Honden, Ishi no ma et la porte Yomeimon. Les derniers travaux concernent notamment Shimojinko (un des entrepôts sacrés), le mur Sukibei, une partie de la porte Kara-mon, de Omote-mon, et l’écurie sacrée, où se trouve la sculpture des 3 singes.
Ce chantier est aussi l’occasion de commémorer les 400 ans de la mort d’Ieyasu.
Une visite incontournable au Japon
Malgré une certaine foule lors de la visite, il faut reconnaître à Toshogu une atmosphère saisissante qui vaut bien le cher ticket d'entrée. Quelques centaines de Yens supplémentaires ouvrent les portes de la maison des trésors et du musée d'art, construits beaucoup plus récemment.
Le nom Toshogu signifie "le sanctuaire de Tosho", Tosho étant le nom posthume de Tokugawa Ieyasu. Il est honoré dans une vingtaine d’autres sanctuaires répartis dans tout le Japon, dont :
- Kunozan Toshogu à Shizuoka (le premier) ;
- Ueno Toshogu dans le parc de Ueno à Tokyo ;
- Kishu Toshogu à Wakayama dans le Kansai ;
- Senba Toshogu à Kawagoe dans la préfecture de Saitama.
Cependant, le Toshogu de Nikko est le plus célèbre et probablement le plus spectaculaire. On trouve même désormais des hôtels 🏨 tout à fait modernes pour héberger les visiteurs de Nikko, dans des chambres de style japonais ou occidental, jusqu’à l’entrée du site sacré, preuve de l'explosion touristique des lieux depuis le début des années 2000.