Observatoire Enoura
L’art et la nature à Odawara
L’observatoire Enoura est un musée d'art à ciel ouvert situé au sud de la ville d’Odawara. Construit face à la baie de Sagami, dans une zone escarpée entre mer et montagnes, il est l'œuvre de l'architecte contemporain Hiroshi Sugimoto. Ce dernier a réussi le mariage entre l'art japonais et la nature escarpée du littoral rocheux.
Né à Tokyo en 1948, Hiroshi Sugimoto part aux États-Unis suivre des cours dans les Beaux-Arts, puis s'installe à New York. Il travaille d'abord comme photographe avant de devenir un architecte contemporain à la renommée internationale. Il fonde en 2009 l'organisme Odawara Art Fondation au sein de sa ville japonaise de cœur afin de promouvoir la culture japonaise au delà de ses frontières géographiques.
Il signe en 2017 la conception de l'observatoire Enoura qui s'étend sur une surface de 9.500 m², située en hauteur et à flanc du littoral rocheux. Les visiteurs découvrent le long de son parcours un ensemble de constructions habilement intégrées au paysage sauvage de la côte sud d’Odawara.
On reprend le train 🚅 pour quelques kilomètres depuis la gare JR centrale pour aller visiter ce joli musée contemporain en plein air, avec en prime une vue dégagée sur l'océan.
Architecture orientée selon la course de l’astre solaire
On entre à Enoura pour la porte Meigetsu qui date de l'ère Muromachi (1336 - 1573) et était autrefois située au sein du temple Kencho-ji de Kamakura. Le bâtiment d'accueil du musée se déploie ensuite et l'on apprécie ses parois entièrement vitrées qui laissent passer la lumière naturelle et donnent l'impression d'être toujours dehors. Au centre, on trouve une imposante table réalisée dans un cèdre vieux de plus d’un millénaire.
À l'extérieur, les œuvres sont exposées dans un cadre verdoyant qui se marie parfaitement avec l'utilisation des matériaux bruts comme la pierre, l'acier et le verre. Les rayons du soleil et leur orientation selon les saisons sont ici étudiés pour magnifier certaines installations selon les solstices. Parmi les structures marquantes, on retient :
- la reconstitution d’un théâtre romain qui domine la baie de Sagami et qui se compose d'un auditorium qui semble flotter au-dessus de l'eau, ainsi qu'une scène pavée de verres optiques transcendée par la lumière de l’aube, notamment lors du solstice d'hiver ;
- la galerie longue de 100 mètres, elle-même située à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer et dont l'exposition est alignée sur le solstice d’été ;
- un ancien entrepôt agricole qui abrite une collection de fossiles datant de 500 millions d’années ainsi que d'anciens outils datant du Moyen Âge trouvés dans les environs.
On retrouve par ailleurs des éléments de la culture traditionnelle japonaise comme une magnifique bambouseraie que l’on arpente dans une légère obscurité, envoûtante même par temps clair. Au détour d’une allée, on croise un torii ⛩️ en pierre puis un petit jardin japonais et une maison de thé ochaya dont la toiture, en tôle ondulée récupérée d’un vieil entrepôt local d’agrumes, fait chanter telle une douce mélodie chaque goutte de pluie ☔️ qui tombe.
Au total, pas moins d'une cinquantaine d'installations plus ou moins grandes, anciennes et modernes, sont à contempler. Le plan distribué en début de visite permet de s'orienter dans l'espace et fournit également les explications nécessaires en anglais pour expliciter l'exposition.
Visite empreinte de sérénité
Le nombre d'entrées pour l'observatoire Enoura est limité et l'on recommande de réserver sur Internet 📶 au préalable pour être sûrs de pouvoir le visiter le jour souhaité. La contrepartie est que l'on bénéficie du musée quasiment pour soi seuls et cela en pleine nature, loin de l’agitation de la ville touristique d'Odawara. Le sentiment perçu de sérénité est ainsi suffisamment rare pour être souligné.
Même si le site est situé à flanc de falaise, son parcours reste peu étendu et ne demande pas d'effort particulier autre que la marche avec quelques escaliers et petits dénivelés.
Il séduit en priorité un public adulte sensible à l’art contemporain mais également amateur d'éléments architecturaux traditionnels du Japon, que l'on découvre ici savamment intégrés dans un paysage à la beauté naturelle brute, entre mer et montagne.