Naritasan Fukagawa Fudo-do
Le temple ésotérique et moderne à Koto
Naritasan Fukagawa Fudo-do est un temple bouddhiste de l'école ésotérique Shingon situé dans l'arrondissement de Koto, à l'est du centre-ville de Tokyo. Chaque jour, les moines du temple tiennent d'impressionnants rituels en direction de Fudo Myoo, l'un des 5 rois de la sagesse.
Naritasan Fukagawa Fudo-do appartient à la grande école de bouddhisme ésotérique Shingon, fondée au Japon au IXe siècle par le moine Kukai (Kobo Daishi). Il est par ailleurs rattaché au temple Narita-san Shinsho-ji situé près de l'aéroport international, à l'est de Tokyo.
Érigé en 1703, le temple est endommagé par le grand tremblement de terre du Kanto de 1923 puis par les bombardements aériens de 1945, avant d'être reconstruit dans un mélange détonnant de styles anciens et modernes, ainsi :
- la partie en bois finement décorée au niveau de l’entrée date de 1862 et a été installée à cet endroit au moment de la rénovation ;
- le pavillon principal originel est considéré comme la plus ancienne structure spirituelle en bois de l'arrondissement de Koto ;
- l'actuel bâtiment principal, posté devant l'authentique, affiche une architecture très contemporaine dotée de grands murs blancs recouverts d’écritures métalliques en sanskrit (l'alphabet de l’Inde ancienne).
Dans l’enceinte extérieure, on retrouve également les traditionnelles plaquettes votives ema exposées à côté d’un petit et charmant sanctuaire Inari.
Une fois à l’intérieur du temple, on découvre d'abord une impressionnante statue en bois de Fudo Myoo qui est l'objet de culte principal du Naritasan Fukagawa Fudo-do. Il est l’un des 5 rois de la sagesse qui représente l'immuabilité, dépeint sous une forme courroucée pour chasser les démons et autres créatures des mondes inférieurs.
Des cérémonies du feu Goma organisées chaque jour
Chaque jour, les visiteurs du temple peuvent assister à plusieurs cérémonies Goma, un rituel de purification par le feu 🔥 en l'honneur de Fudo Myoo. Le feu sacré symbolise ici toute la sagesse de Bouddha et les flammes consument ainsi les désirs humains, source de souffrances et de pensées négatives qui empêche d'avancer sur le chemin de l'Éveil.
Le début de la cérémonie est annoncé par un son particulier, produit par les moines en soufflant dans de gros coquillages. Ensuite, les vœux préalablement inscrits par les participants sur des plaquettes de bois sont lus à haute voix, au rythme de grands coups de tambour taiko puis mis au feu pour être brûlés ; l'idée est de s'en détacher pour atteindre une certaine forme de sagesse. N’importe qui peut d'ailleurs acheter une plaquette au temple et y inscrire ses vœux liés en général à la famille, à la santé, au travail ou à la réussite scolaire. Des prières bouddhistes sutra sont également récitées par plusieurs moines en chœur.
Vers la fin du rituel et avant l'arrivée du Covid 🦠, les participants étaient invités à venir purifier leur sac par le feu. Plutôt que d’y voir une opportunité pour faire bénir ses affaires et donc se protéger, il s’agit plutôt d’une façon de rompre avec l’attachement matériel et de s'orienter vers la voie du détachement qui est salvatrice dans le bouddhisme. Souvent, la cérémonie se termine par l'annonce des prochains évènements importants selon le calendrier du temple.
Après cette expérience spirituelle assez saisissante, les visiteurs profitent du calme revenu pour parcourir les différentes salles et contempler notamment :
- plusieurs statues de Fudo Myoo dont une sculptée dans un camphrier âgé de plus de 500 ans ;
- une galerie qui contient environ 10.000 représentations en cristal de petite pagode gorinto ;
- une œuvre au plafond du peintre contemporain Chinami Nakajima et qui représente le bouddha Dainichi Nyorai, la figure centrale de l'école Shingon ;
- ainsi qu'une pièce sur la thématique des 88 temples du pèlerinage de Shikoku et de Kobo Daishi.
Moderne et animé tout l'année, le temple Naritasan Fukagawa Fudo-do accueille également les festivités du matsuri d'été du grand sanctuaire voisin Tomioka Hachiman-gu.