Rikugi-en
Le jardin féodal aux momiji de Tokyo
Rikugi-en est un vaste jardin japonais situé dans l’arrondissement de Bunkyo, au nord de Tokyo. Aménagé au XVIIIe siècle, ses paysages s’inspirent du poème court traditionnel Waka. Magnifique notamment lors de la feuillaison de ses érables rouges à l'automne, le parc est désigné Site exceptionnel de première catégorie du Japon.
Rikugi-en figure parmi les jardins japonais les plus reconnus de la capitale japonaise, au même titre que Koishikawa Korakuen, autre jardin de l’époque d’Edo (1603 – 1868), situé à proximité du palais impérial de Tokyo.
Rikugi-en est un exemple typique de jardin de daimyo (seigneur féodal), aménagé à Komagome par Yanagisawa Yoshiyasu (1658 - 1714), pour le shogun Tokugawa Tsunayoshi (1646 - 1709), entre 1695 et 1702. Après une longue période de négligence suite au décès de son concepteur, le jardin fut ensuite racheté en 1878 par Iwasaki Yataro, le fondateur du groupe Mitsubishi, qui le restaura et y installa sa résidence. Le parc fut ensuite légué à la ville de Tokyo en 1938 et ouvert au public.
Un jardin traditionnel de promenade
Son agencement est celui d’un jardin de promenade de style kaiyushiki : plusieurs sentiers parcourent des paysages aménagés, dont le point central est un plan d’eau doté de plusieurs îlots, que l’on peut rejoindre grâce à de charmants petits ponts. Plusieurs points de vue ont été créés pour évoquer 88 paysages célèbres, réels, ou littéraires, tirés de la poésie waka dont Yoshiyasu était fin connaisseur et de laquelle le nom du jardin "Rikugi", signifiant "les 6 principes [du waka]" est tiré.
Aujourd’hui, il reste 32 stèles de pierre signalant les paysages remarquables. Les points de vue les plus populaires sont :
- Le pont Togetsukyo, formé de 2 longs blocs de pierre reliant l’est du jardin au principal îlot.
- L’îlot principal, qui évoque un paysage célèbre de Wakanoura (préfecture de Wakayama). Du haut de sa colline de 35 mètres Fujishirotoge, on peut avoir une vue d’ensemble du jardin.
- Le pavillon de thé Tsutsuji Chaya, construit durant l’ère Meiji (1868 - 1912).
Le parc actuel s’étend sur une superficie respectable de 87,8 hectares, mais au temps de sa splendeur il était trois fois plus grand. Jardin traditionnel, il abrite bien sûr son lot de cerisiers 🌸 (yoshino et cerisiers-pleureurs shidare-zakura), de pruniers, d’hortensias et autres camélias. Mais son véritable attrait réside dans ses érables, dont le feuillage s’embrase à l’automne.
La contemplation des momiji
Les érables japonais du jardin sont principalement disposés au nord et sur tout le pourtour ouest du plan d'eau principal. Les illuminations nocturnes, organisées à la fin novembre au pic de la feuillaison des momiji 🍁, offrent un nouvel aspect du jardin et constituent une visite mémorable.
La promenade contourne l'étang car le light-up est axé sur la contemplation de l'îlot central et ferme donc l'accès au pont Togetsukyo ainsi qu'au point de vue Fujishirotoge. En contrepartie, l'éclairage permet d'effacer les immeubles de Tokyo en toile de fond, ce qui renforce l'ambiance Zen de ce magnifique jardin paysager.
Bien évidemment, le parc peut être visité tout au long de l'année et aux différentes heures de la journée, pour apprécier ses ravissants panoramas, et déguster un matcha 🍵 à la maison de thé Fukiage Chaya.