Tournoi de sumo
Le guide complet
Les tournois de Sumo au Japon désignent les six grandes compétitions officielles annuelles de lutte traditionnelle japonaise. Les combats ont lieu tous les mois impairs à Tokyo, Osaka, Nagoya ou Fukuoka ; cela laisse un certain nombre d'occasions aux voyageurs pour vivre cette expérience insolite.
Plusieurs possibilités cohabitent pour réserver ses places, mais la plus courante reste de passer par le site officiel (lien plus bas, dans les infos pratiques). Pour ce qui nous concerne, nous nous sommes tout simplement fournis sur place dans un konbini. Pour le compte-rendu de cette visite, notre sortie s'est faite au tournoi d'Osaka, un mois de mars.
Nous ne nous étions pas spécialement intéressés au sumo et, sauf à être tombés dessus par hasard à la télé, nous ne connaissions pas particulièrement le folklore lié à cette discipline. Nous sommes donc arrivés au tournoi en tant que néophytes. Les billets donnent droit à l'accès au gymnase du matin au soir.
Déroulement de la journée
Lors d'une journée normale, les combats commencent dans la matinée et se poursuivent jusqu'à la rencontre du Yokozuna (Hakuhô, en l’occurrence) en fin d'après-midi. Lui, c'est la star : en 300 ans d'histoire du sumo, seuls 69 ont été promus à ce titre, c'est dire si le lutteur est vénéré. Les autres, ce sont des rikishi plutôt que des sumotori.
Durant toute la journée, donc, les combats s'enchainent avec une montée en ligue au fur et à mesure des heures. La journée se termine généralement entre 18 et 19:00. Avec le ticket, il est possible de sortir et de ré-entrer une fois, par exemple pour aller manger à l'extérieur. Mais au sein du gymnase, des stands de nourriture et boissons sont évidemment présents.
Une journée de tournoi typique se déroule généralement comme suit :
- 8h00 – Maezumo, les débutants montent sur le dohyo pour la première fois
- 8h30 – combats des divisions Jonokuchi / Makushita
- 14h30 – cérémonie d’entrée (dohyo-iri) de la division Juryo
- 15h00 – combats de la division Juryo
- 15h50 – cérémonie d’entrée de la division Makuuchi
- 16h00 – cérémonie d’entrée du Yokozuna
- 16h10 – combats de la division Makuuchi
- 18h00 – cérémonie de l’arc et récompenses
Une cérémonie comique appelée Shokkiri peut également intervenir.
Ce planning est susceptible de varier légèrement selon le tournoi et le jour ; par exemple, le premier et dernier jour du tournoi, deux cérémonies supplémentaires ont lieu à 15h30 et 17h15. Il est souvent très compliqué d'obtenir des tickets pour ces jours-là.
La plupart des visiteurs sont des quarantenaires ou plus vieux ; l’on constate une absence quasi totale de jeunes lors de ces tournois.
À la fin de chaque tournoi depuis 2011, le Sumo vainqueur se voit remettre un macaron géant (41cm de diamètre et 23 de haut) en guise de trophée pour symboliser l'amitié franco-japonaise. Cette réalisation, conçue par le pâtissier Pierre Hermé, est offerte par l'ambassade de France au Japon. Comme le macaron géant n'est pas comestible, le lutteur reçoit également une boîte de macarons classiques !
Choix des places
Les places pour assister au tournoi ont un tarif dégressif au fur et à mesure qu'on s'éloigne du dohyô (c'est ce qui fait office de ring), comme dans tous les stades. Les lutteurs sont positionnés est et ouest, le gyôji (juge arbitre à l'intérieur du cercle) est au sud et fait face au nord, la préparation des sumo (le « shiko ») se fait vers le sud-est et le sud-ouest. Les cérémonies du Yokozuna se font face au nord.
Pour toutes ces raisons, nous préconisons un placement dans la tribune nord, et si possible pas trop haut : on voit évidemment mieux les combats et ils sont surtout beaucoup plus impressionnants à mesure qu'on descend et qu'on s'approche du dohyô. Et puis, les rangées du fond sont des tribunes à l'occidentale, étroites et peu confortables, alors qu'un peu plus bas on squatte dans des "blocs" délimités d'un petit mètre carré, plus posés, avec des coussins.
Quand on passe toute une après-midi sur place, être bien installé et pouvoir étendre ses jambes n'est pas forcément un luxe. Nous pensons donc qu'il vaut le coup de mettre au moins 7~8000¥ (~42,74€ à ~48,85€) dans sa place de sumo. En venant en matinée, où il y a encore peu de monde, on peut descendre très près du dohyô pour prendre des photos ou filmer, sortir une fois pour aller manger dans un restaurant environnant, puis profiter des matchs poids lourds tout le reste de l'après-midi.
À noter que les lutteurs les plus hauts placés ne sont plus Japonais. Ainsi, trois des yokozuna les plus récents ont longtemps été Mongols. En janvier 2016, le Nippon Kotoshogiku remportait le tournoi de Tokyo, mettant alors fin à dix ans de domination étrangère (principalement mongole, bulgare ou estonienne). Puis son compatriote Kisenosato lui a emboîté le pas en janvier 2017.
Pour la petite anecdote, le dohyo est interdit aux femmes, ce qui a valu à deux femmes secouristes d'être chassées par un arbitre en avril 2018 alors qu'elles venaient en aide à un maire ayant fait un AVC pendant un discours.
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Nous conseillons en tout cas d'assister à l'une de ces rencontres si vous en avez l'occasion. C'est un moment très intéressant, intense et qui participe encore beaucoup du folklore japonais.