Activité volcanique au Japon
Les années 2014 - 2015 furent plutôt agitées en matière d'activité volcanique au Japon :
- Le 27 septembre 2014, l'éruption aussi spectaculaire que meurtrière du Mont Ontake (deuxième plus haut volcan de l'archipel après Fuji-san) a frappé soudainement, emportant hélas près de cinquante randonneurs. Il aura fallu un peu plus de neuf mois pour que l'ascension soit à nouveau accessible aux visiteurs.
- Destination touristique pourtant prisée, le Mont Hakone près de Tokyo inquiète au printemps 2015, en particulier les carrières attenantes d'Owakudani, occasionnant la fermeture de plusieurs de ses sites (alerte niveau 3).
- Le Mont Shindake est entré en éruption le 29 mai 2015, conduisant à l'évacuation des 130 habitants de la petite île Kuchinoerabu à Yakushima.
- L'éruption le 16 juin 2015 du Mont Asama (proche de Karuizawa) a projeté des cendres volcaniques jusqu'à 4 kilomètres au nord, mais n'a heureusement fait aucun blessé.
- Enfin, sur l'île de Kyushu au sud, une zone d'un kilomètre de rayon tout autour du Mont Aso est fermée au tourisme depuis l'été 2014 (alerte niveau 2 - MÀJ: éruption le 14 septembre 2015) et le Sakurajima se montre parfois changeant.
Ces plusieurs mises en lumière récentes rappellent également à la face du monde que la nature capricieuse du Japon n'est pas en proie qu'aux séismes, typhons 🌀 et autres tsunamis.
Des volcans surveillés mais parfois imprévisibles
L'inévitable agence météorologique japonaise (JMA) surveille également les volcans de l'archipel. Une échelle d'alerte, sur cinq niveaux graduels, indique leur dangerosité au moment donné. Dès le troisième niveau, actuellement attribué à quatre monts nippons, la consigne est simple : "ne pas approcher". Quant au cinquième niveau, il implique d'évacuer immédiatement les populations alentour.
Un volcan 🌋 actif est considéré comme tel si sa dernière éruption est survenue dans les 10.000 précédentes années. Selon ce classement, l'agence dénombre ainsi 110 volcans actifs au Japon (dont 7% sous-marins) parmi lesquels 47 pourraient se réveiller dans le siècle à venir.
Depuis le XVIIIe siècle, la JMA indique en outre que vingt volcans sont entrés dans des éruptions occasionnant chacune au moins dix morts ou disparus. La plus meurtrière d'entre elles, survenue au Mont Unzen (ouest de Kyushu) en juillet 1792, est seule responsable d'environ 15.000 morts causés par des coulées de laves et tremblements de terre.
Malgré une surveillance permanente, bien que récemment grevée par des budgets recherche réduits, seules les éruptions majeures livrent des indications claires pour les vulcanologues. Prévoir l'ensemble de réveils pourtant dangereux se révèle tout bonnement impossible.
Les spécialistes précisent toutefois qu'un séisme d'une forte puissance, tel que celui du 11 mars 2011, entraîne mécaniquement une accumulation de magma qui fait courir le risque d'éruptions alentour, expliquant ainsi l'activité volcanique plus soutenue au Japon ces dernières années.
À partir de début août 2015 et pour ces 47 volcans, un système d'alerte rapide prévient les résidents et grimpeurs (par téléphone 📱 portable et/ou hauts-parleurs municipaux) cinq minutes avant le début d'une éruption, pour leur permettre de commencer à évacuer plus rapidement.
Au printemps 🌸 2018, la JMA place en alerte plusieurs volcans qui présentent un risque de projection de cendres, coulées de lave et de gaz volcaniques :
- Aso (Kumamoto, Kyushu)
- Kusatsu-Shirane (Gunma) et Azumaya (Yamagata / Fukushima) à Honshu
- Kuchinoerabu et Sakurajima (Kagoshima, Kyushu)
Une autre facette : le Mont Fuji et les onsen
Puisque le plus célèbre des volcans, le Mont Fuji 🗻, n'est pas éteint mais simplement endormi, il fait évidemment partie des plus surveillés. Gravi par près de 300.000 randonneurs chaque été pendant ses onze semaines d'ouverture officielle, une éruption au cours de cette période s'avérerait bien sûr terriblement funeste.
Plusieurs estimations suggèrent par ailleurs des projections de pyroclastes et jusqu'à plusieurs centimètres de cendre dans la mégapole de Tokyo en cas de vents favorables, la capitale étant située à seulement une centaine de kilomètres au nord-est. La dernière éruption du Fuji-san remonte à 1707.
Le bon côté de cette activité volcanique bouillonnante au Japon, s'il fallait en trouver un, se situe plutôt sous la surface : les onsen ♨️, ces sources chaudes (plus de 3.000 sur l'ensemble du territoire), présentent des bienfaits ravissants qui séduisent les Japonais depuis bien longtemps et, plus récemment, de plus en plus de visiteurs étrangers.