Iwakuni
La cité féodale du Kintai-kyo
Iwakuni est une petite ville japonaise qui date du XVIIe siècle, située dans la préfecture de Yamaguchi au sud-ouest d'Hiroshima. Son centre-ville historique se visite facilement à pied et comprend notamment l'architecture singulière du pont Kintai-kyo, ainsi que son château perché sur les hauteurs du mont Shiroyama.
L'air marin de la mer intérieure de Seto souffle sur Iwakuni et apporte une fraîcheur vivifiante à cet ancien domaine féodal de l'époque d'Edo (1603 - 1868). D'ailleurs, ce n'est pas pour son bord de mer plutôt industriel que les touristes visitent la ville, mais bien pour son patrimoine historique.
Pont Kintai-kyo à 5 arches
Comme sorti tout droit d’un film de Miyazaki, le pont Kintai-kyo roule ses bosses au cœur du centre-ville historique d'Iwakuni. Le très photogénique pont aux cinq arches voit le jour en 1673, quand son armature en bois posée sur de majestueux piliers de pierre rejoint les bords de la rivière Nishiki. Commandée par le seigneur Kikkawa Hiroyoshi, dont la statue se dresse à l’entrée du parc Kikko, la première version du pont est célébrée lors d’une grande cérémonie le 8 novembre. Malheureusement, une tempête emporte rapidement cette première mouture, et un nouvel exemplaire plus robuste est finalisé un an plus tard, le 30 novembre 1674.
Ce magnifique pont résiste alors plusieurs centaines d'années, jusqu’à de nouveau céder sous les coups de boutoir d’un typhon 🌀 le 14 septembre 1950. Ce n’est que trois ans plus tard, en 1953, que le Kintai-kyo est réhabilité grâce essentiellement à la volonté des habitants. Depuis, il bénéficie d'un entretien régulier dont le dernier important, en 2004, a supposé des frais de rénovation élevés, évalués à presque 2 milliards de Yens (~12,1 millions d'euros). Les plus sceptiques seront sûrement réticents à payer les frais d’entrée seulement pour avoir le droit de marcher sur ce pont. Toutefois, la vue ainsi que l’atmosphère unique couplées à son histoire si pittoresque en font une visite incontournable une fois que l'on est sur place ; et notamment au printemps sous les cerisiers 🌸 roses en fleur.
Château d'Iwakuni perché sur la ville
Le donjon de cinq étages surplombe la ville, dressé à 200 mètres d'altitude au sommet du mont Shiroyama et entouré d'une forêt assez dense que l'on survole en téléphérique.
Construit initialement en 1608 par le clan Kikkawa, il est démoli seulement 7 ans plus tard par un décret shogunal qui impose un seul château 🏯 par province. Ce n’est que bien plus tard, en 1962, que l'édifice est rebâti en béton-armé presque à l’identique. Il est cependant déplacé de son lieu d’origine, situé au bout du pont Kintai, afin de lui conférer une meilleure vue sur la mer et aussi une plus grande impression de hauteur. Les fondations en pierre du premier château se trouvent préservées à une trentaine de mètres derrière l’actuelle reconstruction.
La visite intérieure offre une présentation plus détaillée de son histoire, avec de nombreuses références écrites mais aussi des armures de samouraï et autres sabres katana d’époque qui ravissent les amateurs. Comme d’habitude, le dernier étage propose un panorama splendide de la ville et du littoral.
Parc Kikko au pied des monuments
Entre les deux points d'intérêt que sont le pont Kintai et le donjon, il s'avère fort dommage que la ville n’ait pas réussi à développer un peu plus le parc Kikko avoisinant. Il se compose de quelques musées et d'anciennes résidences rapides à visiter.
On retient tout de même le musée d’Art d’Iwakuni qui se révèle être une bonne adresse, tant sa collection privée est riche, soignée et très historique localement. Autrement, l’attrait principal réside surtout chez les vendeurs de glace, connus et attendus des Japonais pour mettre une ambiance joyeuse dans un cadre somme toute un peu terne.
Un autre musée d'art contemporain baptisé Simose Art Museum en anglais est également à voir, situé au bord de la mer dans la ville voisine d'Otake, au nord d'Iwakuni. Ce dernier a reçu le Prix Versailles 2024 des plus beaux musées du monde notamment grâce aux galeries mobiles et colorées signées de l'architecture japonais Shigeru Ban.