Shisen-do
Le jardin aux 4 saisons de Jozan Ishikawa
Shisen-do est un temple bouddhiste de la secte Soto situé dans les montagnes du quartier d'Ichijoji, au nord-est de Kyoto. Il s'agit également de la dernière résidence de Jozan Ishikawa, un ancien samouraï devenu moine philosophe au début du XVIIe siècle. On visite le pavillon pour son jardin sec à contempler toute l'année, et particulièrement au printemps pour les azalées puis à l'automne pour le rougeoiement des feuilles d'érables.
Shisen-do figure parmi les temples les plus connus et fréquentés du quartier d'Ichijoji, situé au nord-est de Kyoto. En une quinzaine de minutes à pied depuis la gare la plus proche sur la ligne Eizan, on rejoint une petite forêt de bambous qui sert d'introduction au site. Passés quelques portes et escaliers de pierre, on atteint enfin le pavillon principal et son jardin attenant.
Une villa de retraite au nord-est de la cité impériale
Avant d'être un temple de la secte Soto, Shisen-do est d'abord la propriété privée de Jozan Ishikawa (1583 - 1672). Guerrier vassal de la famille Tokugawa dans ses jeunes années, Jozan se retire des champs de bataille pour devenir moine bouddhiste zen. Il finit par trouver refuge sur les hauteurs de Heian-kyo, la capitale impériale de l'époque et future Kyoto, où il y fait construire son ermitage en 1641.
D'architecture traditionnelle et dont la toiture est en partie recouverte de chaume, la villa de retraite s'ouvre sur plusieurs salles à parcourir, dont :
- Shisen-no-ma : la pièce principale d'où l'on contemple le jardin et que l'on peut traduire par "la salle des poètes". Amateur en lettres classiques chinoises, Jozan Ishikawa propose ici une sélection de 36 portraits de poètes chinois remarquables ;
- et Shogetsu-ro : le dernier étage de la maison très étroit et doté d'une fenêtre circulaire pour admirer la Lune.
Un jardin sec paysager à découvrir
Le jardin sec karesansui de la résidence, pensé par Jozan lui-même grâce à ses talents de paysagiste, se dresse comme l'attrait touristique premier du Shisen-do. Les rochers habituels sont remplacés par des bosquets de rhododendrons et il est possible de s'y promener ; fait relativement rare pour un jardin de graviers qui se contemple en général à bonne distance, tel un tableau. Au détour d'une allée, on se rapproche de la fontaine à eau shishi-odoshi pour regarder et écouter avec attention le son produit par la tige de bambou sozu qui bascule à chaque remplissage.
À la beauté zen et calme toute l'année, le jardin attire de nombreux spectateurs lorsqu'il change de couleur au cours des 2 saisons de transition :
- à la fin du printemps 🌸 (fin mai à début juin), pour la floraison des azalées ;
- et à l'automne 🍁 (fin novembre à début décembre), lors du rougeoiement des érables japonais.
En été, on apprécie la sensation de fraîcheur dégagée par la végétation verte luxuriante et en hiver, on peut admirer le jardin recouvert par un délicat manteau de neige ❄️.
Sur les traces de Miyamoto Musashi à Ichijoji
Lorsque l'on sort du temple, on recommande de continuer l'exploration du quartier en suivant les traces du samouraï Miyamoto Musashi ( - 1645) qui s'est rendu sur ces terres au début du XVIIe siècle pour défier un à un les maîtres de l'école de sabre Yoshioka. On rejoint ainsi, à quelques mètres du Shisen-do, l'enceinte du sanctuaire Hachidai-jinja qui héberge un petit pavillon dédié au célèbre épéiste. On y trouve conservé en relique le tronc du pin Sagarimatsu, derrière lequel Musashi se cache afin de surprendre son adversaire Yoshioka Matashichiro puis de le vaincre d'un coup de lame sur la tête.
Réputé pour sa technique de combat à 2 sabres, le samurai s'est également entraîné un long moment au sein de la cascade du temple Tanukidani-san Fudo-in, installé un peu plus haut dans la montagne. Aujourd'hui sacrés et entourés d'une corde shimenawa, ces sites permettent aux amateurs de la vie romanesque de Musashi de venir faire ici une partie de leur pèlerinage kyotoïte.