Koenji Awa-Odori
Le grand festival de danse traditionnelle de Tokyo
Koenji Awa-Odori est le festival annuel de danse traditionnelle du quartier Koenji, situé à l’est du centre-ville de Tokyo. Il accueille chaque année au mois d'août environ 10.000 danseurs d'Awa-odori regroupés en Ren. Sur des pas de danse au départ très basiques et au rythme d'une musique entraînante, chaque groupe défile en produisant une chorégraphie originale. Ambiance conviviale et performances mémorables sont au rendez-vous pour passer une belle soirée.
Koenji Awa-Odori est la version tokyoïte du célèbre matsuri de Tokushima à Shikoku, le plus grand festival d'Awa-odori du Japon qui a lieu à la mi-août.
Il fait donc la part belle à cette danse traditionnelle dont les origines remontent aux festivités données pendant O-bon, une pratique bouddhiste qui célèbre le retour des morts dans le monde des vivants pendant quelques jours. L'Awa-odori devient ensuite synonyme de fête de quartier lorsqu'en 1586, le seigneur Iemasa Hachisuka organise un grand banquet alcoolisé pour fêter l’achèvement du château 🏯 de Tokushima. Les habitants ayant bu trop de saké 🍶 japonais se mettent à danser et à jouer de la musique dans les rues.
Un matsuri récent et ancré dans la tradition
Le festival annuel de Koenji débute en 1957 sous le nom de Koenji Baka Odori, ce qui signifie "La danse des abrutis à Koenji". Ce n'est que six ans plus tard, grâce à l'investissement de danseurs professionnels et spécialistes de la danse traditionnelle, que le festival finit par gagner ses lettres de noblesse et se voit officiellement baptisé Koenji Awa-Odori. Il devient ainsi le plus important festival de Tokyo concernant les performances d'Awa-odori.
Aujourd’hui, de nombreux groupes de danse Ren, composées de musiciens et de danseurs hommes, femmes et parfois enfants, participent à ce grand évènement annuel. Certains sont professionnels, des Ren connus qui se produisent dans tout le Japon. Les autres groupes amateurs, qui ont peaufiné leur démonstration toute l'année, représentent un quartier, une association, un club ou encore une entreprise.
Un défilé de musique et de danse Awa-odori en soirée
Le festival s'observe dès la descente du train 🚅 en gare de Koenji, à partir de 17h. Les groupes défilent un par un jusque vers 20h, sous les yeux des spectateurs positionnés pour la plupart au bord de la grande avenue Konen Dori, qui s'étend vers le sud jusqu'à la station de métro 🚇 Shin-Koenji. Pour profiter au mieux du spectacle, l’idéal est de s'installer à une petite terrasse de café en hauteur ou bien de se frayer un chemin pour occuper, assis, un devant de trottoir non-occupé. Attention : comme toujours, il vaut mieux arriver en avance sous peine de déranger la foule et d'entendre certains rouspéter sur son passage.
On apprécie les costumes traditionnels :
- yukata 👘 coloré, chaussures geta et chapeau tressé pour les femmes ;
- veste légère happi et chaussures-chaussettes tabi pour les hommes.
Au son des joueurs de tambour taiko, de luth shamisen et de flûtes, on assiste à des mises en scènes travaillées et entraînantes, parfois comiques ou attendrissantes. Par exemple, on verra :
- des hommes s’élançant tout droit comme des fous au départ de la musique ;
- des petits Japonais hauts comme trois pommes danser et imiter du mieux possible les adultes ;
- un papy se trémousser en fin de cortège et faire le show à lui tout seul.
Un festival marqué par sa ferveur collective
L’ambiance du Koenji Awa-Odori est particulièrement joyeuse et chaleureuse. Dans les petites rues adjacentes, on peut suivre les groupes et leur emboiter le pas pour se mettre soi-même à danser. On s'accorde ainsi avec l'air traditionnel chanté pendant le festival :
Erayatcha, erayatcha, yoi yoi yoi yoi !
Odoru ahouni miru ahou onaji ahounara odorana sonson !
Yatto-saa ! Yatto-saa !
Ce qui signifie :
C’est la fête, c’est la fête, yoi yoi yoi yoi !
Il y a les fous qui dansent et les fous qui regardent. Tant qu’à être fous, pourquoi pas danser !
Allez ! Allez !
Comme pour tous les festivals au Japon, les stands de nourriture et de boissons dressent leur comptoir le long des rues et à l'entrée des enceintes sacrées, comme celle du sanctuaire Koenji Hikawa. Les friperies et autres enseignes vintage du quartier profitent également de l'occasion pour sortir leurs rayons.
Avec un million de spectateurs sur les deux jours que dure le festival, Koenji Awa-Odori est un matsuri particulièrement couru dans la capitale. Et l'on ne peut qu'être d'accord avec cet engouement tant la performance des participants et la bonne humeur générale garantissent de passer une excellente soirée. On garde d'ailleurs les jours qui suivent l'esprit léger et heureux à fredonner le chant traditionnel et entêtant d'Awa-odori.