Yoshinogari
Le site historique et archéologique de Saga
Yoshinogari est un bourg rattaché à la ville de Kanzaki, à l'est de la préfecture de Saga, sur l'île de Kyushu au Japon. Il est connu pour son immense site archéologique qui reproduit en grandeur nature la vie quotidienne d'un village préhistorique de la période Yayoi.
Dans les années 1980, ce qui devait devenir un site industriel de la ville de Kanzaki au nord de Kyushu s'est révélé être le vaste site archéologique de Yoshinogari. Les fouilles ont permis de mettre à jour les ruines d'un ancien village fortifié par un fossé datant de la période Yayoi et qui restent, à ce jour, les plus grands vestiges découverts sur l'archipel de cette époque préhistorique.
Les premières cultures de la civilisation japonaise restent difficiles à dater précisément et on les attribue généralement à l'ère Yayoi, une chronologie qui va d'environ 400 avant J.-C. à 250 après J.-C. Caractérisée notamment par la culture maîtrisée du riz, les céramiques influencées par la Corée et la Chine ainsi que l'usage du bronze et du fer, cette ère succède à la période Jomon, dont on peut également découvrir dans le Tohoku des vestiges classés par l'Unesco en 2021.
Reconstitution d'un village de l’époque Yayoi
Le parc historique de Yoshinogari propose une immersion grandeur nature dans un ensemble de 3 villages reconstitués qui permettent de comprendre l'organisation de cette société préhistorique, ses activités au quotidien ainsi que les rituels associés à ses croyances. Chaque zone fortifiée est surmontée de sa tour de guet et occupe une fonction bien précise avec une architecture ad-hoc, par exemple :
- Situé à la périphérie sud, le village Minami no Mura se dresse comme le plus grand et le plus peuplé du site archéologique. Consacré à l'agriculture, au commerce et au stockage des denrées, on y retrouve des entrepôts kura montés sur pilotis et des huttes semi-enterrées pour préserver les récoltes plus longtemps.
- Au nord du parc et cachée derrière plusieurs lignes de défense, l'enceinte intérieure Kita Naikaku est la zone la mieux protégée du village car elle abritait les personnes au pouvoir comme le gouverneur et les prêtres de haut rang. C'est au sein du sanctuaire principal, le pavillon le plus grand de Yoshinogari, que se tenaient les rituels religieux et se prenaient les décisions politiques importantes.
- Non loin, on découvre enfin le cimetière Kamekan Boretsu, caractéristique de l'époque Yayoi pour ses rangées de jarres funéraires enterrées qui servaient de dernière résidence aux membres des familles souveraines.
Certaines de ces constructions se visitent de l'intérieur, où sont également reconstituées des scènes de la vie quotidienne avec des personnages en cire. De plus, les objets fragiles exhumés lors des fouilles sont exposés au sein du musée Yayoi Life Museum attenant. Visuel et assez pédagogique, le site de Yoshinogari convient bien aux touristes amateurs d'histoire ainsi qu'aux familles avec des enfants. Ces derniers sont d'ailleurs invités à se défouler au sein d'une immense aire de jeux en plein air baptisée Asobi no Hara et située à l'entrée ouest du parc.
Arbres et singes sacrés au sanctuaire Niiyama-jinja
Depuis le site de Yoshinogari, on se dirige ensuite vers le nord de la ville, en direction de la zone montagneuse et boisée de Niiyama. Ce cadre naturel propose une balade agréable au milieu des arbres et ponctuée par divers sites à voir comme :
- un village-musée de moulins à eau ;
- le pont Ai-Ai qui enjambe la rivière Jobaru ;
- le parc Niiyama et ses cerisiers 🌸 en fleurs au printemps ;
- les jardins japonais de Kunen-an (ouverts uniquement quelques jours par an aux changements de saison) ;
- et plusieurs petits temples et sanctuaires dont Niiyama-jinja, situé le plus en altitude.
Les quelques pavillons shinto en bois brut se fondent en harmonie dans la forêt dont on ressent toute la présence. On admire les magnifiques cèdres, camphriers géants ainsi que d'anciens érables du Japon âgés de plus de 600 ans et considérés comme sacrés. La saison des momiji 🍁, qui a lieu la 2ème quinzaine de novembre, se révèle ainsi la meilleure période pour visiter le sanctuaire sous des couleurs chatoyantes.
À l'image du Hiyoshi Taisha sur les hauteurs de la ville d'Otsu, Niiyama-jinja consacre le dieu des montagnes et de l'agriculture baptisé Sanno Okami ou Sanno-san pour les fidèles. On retrouve dans l'enceinte de nombreuses statues de singe 🐒, son messager divin, comme les célèbres trois singes Sanzaru de la sagesse. Une représentation d'Ebisu, l'une des Sept Divinités du Bonheur et dieu de la pêche, de l'agriculture et du commerce est également présente.
Tous les 12 ans et selon l'astrologie chinoise, le sanctuaire organise un important matsuri en l'honneur de l'année du singe. Désigné bien culturel folklorique immatériel de la préfecture de Saga, le prochain festival Oondasai se déroulera en avril 2028.