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Arrietty, le Petit Monde des Chapardeurs (critique)

Yonebayashi / Miyazaki (film Ghibli)

⏱ 4 minutes

Arrietty est le dernier film en date du studio Ghibli, célèbre pour ses longs-métrages tels que Totoro, Nausicaä, Porco Rosso, Laputa, Chihiro ou plus récemment Ponyo.

Le film est sorti au cinéma au Japon le 17 juillet dernier sous le titre Karigurashi no Arrietty, que l'on peut traduire par "Arrietty la Chapardeuse". L'histoire est tirée d'un roman anglais de Mary Norton, The Borrowers, sorti en 1952. C'est Hayao Miyazaki lui-même qui s'est chargé de l'adaptation du scénario, confiant la réalisation à Hiromasa Yonebayashi (dont c'est le premier long-métrage à ce poste 📮, malgré des années de service chez Ghibli).

Arrietty est une jeune femme de 14 ans qui vit avec sa famille dans les planchers, les murs et les toits des maisons. Ils mesurent à peine 15cm et se cachent des hommes. L'histoire du film aborde sa rencontre avec Shô, un jeune humain qui va subir une opération chirurgicale. Il arrive dans la maison où habite Arrietty pour s'y reposer pendant une semaine, dans la banlieue de Tokyo (à Koganei plus exactement, là où se trouvent physiquement les studios de Ghibli).

La thématique de la rencontre entre une fille et un garçon n'est pas nouvelle dans les films Ghibli, ni l'articulation du récit autour des différences et de la découverte.

D'après les premiers échos que nous avons pu glaner ici ou là, Arrietty ne surprend pas mais fait passer un bon moment. Il n'a sans doute pas les épaules d'un Mononoke mais n'a pas l'air de décevoir autant, par exemple, que Les Contes de Terremer. En revanche, il faut s'attendre à une certaine mélancolie et un déroulement de l'histoire assez découpé, sans but réel mais avec une chute visiblement un peu décevante.

Pour l'anecdote, c'est Mirai Shida qui prête sa voix à l'héroïne (vue dans les drama 14 Sai no Haha et Seigi no Mikata). Notez aussi que le thème principal du film a été composé par la harpiste et chanteuse Cécile Corbel, originaire du Finistère.

La sortie cinéma en France est prévue pour le 12 janvier 2011. A l'heure où ces lignes sont écrites, le titre officiel n'a pas été dévoilé, mais il se pourrait que ce soit tout simplement "Arrietty". Pour notre part, nous vous ferons un retour plus précis dès que nous aurons pu voir ce dernier film Ghibli, et nous avons hâte !

Enfin, découvrez la bande-annonce japonaise du film :

Critique (janvier 2011)

Ah y est, nous avons pu voir Arrietty, le dernier film en date du studio Ghibli. Certes, on connaît déjà quelques informations sur leur prochain film (La Colline aux Coquelicots), mais Arrietty est leur vraie actualité, puisqu'il est sorti ces dernières semaines un peu partout dans le monde, après sa diffusion au Japon dès l'été dernier. En France, il sort mercredi prochain, donc on risque d'en entendre pas mal parler.

Nous étions un peu méfiant face à ce premier visionnage d'Arrietty, car on a entendu beaucoup de retours passables, voire médiocres sur le film. Et à part Ponyo, il faut avouer que les récents films Ghibli ne nous ont pas tous passionné. Par exemple, nous ne gardons pas un souvenir impérissable des Contes de Terremer. Mais ne jouons pas au vieux cons qui ne vivent que par Porco Rosso ou Nausicaä : nous sommes donc partis à cette avant-première l'esprit clair.

Et bien nous en a pris, car contrairement à ce qu'on peut lire à droite à gauche, nous avons été agréablement surpris par Arrietty. Évidemment, ce n'est certainement pas le meilleur des Ghibli sortis jusqu'à présent, mais il a cette dimension assez touchante et la patte du studio du début à la fin.

À vrai dire, Arrietty nous a même rappelé l'éternel Totoro à plusieurs reprises : dans sa construction sans opposants, dans son ambiance délicate et contemplative ou encore dans son rapport très simple et relativement peu engagé à la nature. Ça nous change du syndicalisme parfois écrasant de Ghibli au sujet de l'écologie.

Techniquement, Arrietty est tout à fait dans la veine à laquelle on s'attendait. Les décors sont superbes, le design des personnages traditionnel (certains diront "peu inspiré") reste efficace, et l'animation 2D toujours simple et d'excellente facture. Mais c'est surtout la musique, composée et chantée par la Française Cécile Corbel, qui impressionne : elle colle parfaitement au film et, si elle ne remplace pas les envolées habituelles de Joe Hisaishi, cette bande originale n'aurait pas su mieux décrire l'histoire.

Au final, nous avons passé un bon moment devant Arrietty. On est loin des prises de position grandiloquentes connues dans pas mal des films du studio Ghibli, mais ce déroulement quotidien poétique est très agréable à suivre. C'est évidemment un film à tiroirs, qui conviendra à tous les âges : les enfants pourront apprécier le conte en tant que tel, et les adultes digérer des messages pas trop lourdingues.

Pas le Ghibli du siècle, mais un bon film d'animation à conseiller à tous les amateurs du studio.

Mis à jour le 15 novembre 2016 The Secret World of Arrietty (review)