Heirin-ji
La forêt d'érables aux portes de Tokyo
Heirin-ji est le plus grand temple du bouddhisme zen de l'école Rinzai de la région du Kanto, situé dans la ville de Niiza au sud de la préfecture de Saitama, près de Tokyo. D’une surface de près de 43 hectares (qui comprend un domaine forestier), son enceinte est un spot d'automne d’une beauté rare et laisse aux visiteurs un souvenir mémorable.
Le domaine du Heirin-ji se trouve sur un territoire que l'on nommait autrefois "la plaine de Musashino" et où s'étendait une immense forêt primaire de résineux et de feuillus. Construit en 1375 par le moine Sekishitsu Zenkyu, le temple a ainsi préservé de l'urbanisation une partie de cet espace forestier.
Des pavillons authentiques en bois et toit de chaume
L’entrée se révèle déjà fort agréable, encadrée d'une première magnifique rangée d’érables japonais (momiji 🍁). Puis, une fois devant la grande porte principale Sanmon à deux étages qui date de 1664, on tombe définitivement sous le charme : l'architecture en bois brut des pavillons, les toits de chaume recouverts de mousse et les superbes érables en plein rougeoiement s'harmonisent à la perfection.
Comme dans beaucoup d'enceintes Zen, on emprunte des chemins parfaitement droits et alignés qui amènent successivement aux différents sites du complexe. Ainsi, du pavillon de Bouddha (Butsuden), on vire à droite pour contempler un magnifique petit clocher édifié en 1750, ou à gauche, longer un petit étang qui abrite des dizaines de carpes koi sous une canopée parfaitement calme et reposante. On remarque également un petit îlot pourvu d’un Benten-do, petit monument dédié à Benzaiten, déesse du savoir, de la beauté, de l’art et de la musique. À noter que la plupart des bâtiments ne peuvent pas être visités de l’intérieur mais on se contente aisément des jolies façades richement sculptées.
Des érables momiji à perte de vue
Si l'on ne peut pénétrer les pavillons bouddhistes, il est en revanche possible et fort recommandé de s'enfoncer à travers la forêt privée attenante au temple. On y croise d'abord un cimetière assez grand, dont un espace est dédié aux moines importants dans l’histoire du Heirin-ji et un autre consacré au clan Matsudaira, l'une des plus puissantes familles à l’époque d'Edo (1603-1868). Isolé de la place principale, les visiteurs se laissent volontiers surprendre par l’atmosphère mystique qui se dégage des tombes aux formes parfois particulières.
La balade sous les feuilles des arbres reprend et, à mesure que l'on s'enfonce dans l'espace forestier, les touristes se font de plus en plus rares. Le chemin reste bien balisé, plat, et suffisamment dégagé pour ne pas se sentir perdu. Quelques bancs en forme de rondin de bois permettent de faire une halte voire de se restaurer si l'on a apporté son pique-nique avec soi. On profite à merveille de ce cadre idyllique à la fin novembre, lorsque les teintes automnales sont à leur apogée. Les amateurs de sylvothérapie (shinrin-yoku au Japon) sont alors ravis de communier avec les érables en pleine période de koyo.
L'automne est certainement la meilleure période pour découvrir Heirin-ji, bien que la visite ne manque pas d’intérêt non plus en février à la floraison des pruniers et abricotiers du site.