Shike-michi
Le quartier historique et préservé de Nagoya
Shike-michi est une ancienne rue marchande de l'époque Edo située entre la gare JR et le château de Nagoya, dans la préfecture d'Aichi au Japon. Désigné "zone de préservation du paysage urbain de la ville" en 1986, le quartier présente une architecture traditionnelle en bois composée de maisons de ville et d'entrepôts kura alignés le long du fleuve Hori-kawa.
Au début des années 1600, le shogunat Tokugawa prend le contrôle de la province d'Owari (future préfecture d'Aichi) et déménage le pouvoir initialement établi à Kiyosu jusqu'au château 🏯 de Nagoya, situé seulement à une 10aine de kilomètres au sud-est. Une nouvelle ville s'organise au pied de cette enceinte fortifiée et le quartier marchand s'érige naturellement au bord du fleuve Hori-kawa, dont le lit aménagé à l'époque en canal fluvial servait à acheminer les marchandises depuis la mer et le grand sanctuaire Atsuta-jingu jusqu'au donjon.
À la suite d'un important incendie en 1700, le quartier marchand entreprend de gros travaux afin de mieux protéger ses bâtiments contre la propagation du feu 🔥, ainsi :
- La rue principale est élargie de 4 ken soit environ 7 mètres ; ce qui lui vaut son appellation actuelle "shike-michi" que l'on peut traduire par la "rue des quatre mesures".
- Les bâtiments sont reconstruits dans un alignement parfait parallèle au canal.
- Et les entrepôts kura, positionnés du côté est de l'avenue, se composent d'une partie basse en pierre surmontée par un mur blanc en plâtre.
Il faudra environ 40 ans pour terminer l'ensemble de ces travaux d'aménagement. En 1986, Shike-michi est désigné "zone de préservation du paysage urbain de Nagoya" pour son architecte japonaise traditionnelle et authentique depuis le XVIIIe siècle.
Aujourd'hui, le quartier historique de Shike-michi s'étend du site du Sengen-jinja au sud jusqu'à l'entrée de la galerie marchande Endoji au nord. Le sanctuaire Sengen-jinja consacre la princesse Konohana no Sakuya, divinité kami associée à la protection contre les incendies et déesse du mont Fuji 🗻. Petite et mignonne, l'enceinte shinto abrite notamment 7 arbres (camphriers et zelkova du Japon) âgés d'environ 300 ans.
Peu animées et résidentielles, les rues de Shike-michi distillent une atmosphère tranquille à 2 pas de la grande gare JR de Nagoya. On y déambule principalement pour l'aspect historique des lieux et l'on recommande de prendre son temps pour contempler en détail les différentes façades traditionnelles. Certaines sont d'ailleurs surmontées à l'étage d'un petit sanctuaire shinto (Yanegami-sama). Ainsi, il est intéressant de lever les yeux à la recherche des divinités kami perchées sur les toits des maisons.
Endoji, l'une des plus anciennes shotengai de Nagoya
Au bout de Shike-michi, la balade continue au sein de galerie marchande couverte shotengai Endoji, également fondée au début des années 1600 au sein du quartier des temples. Un brin rétro et nostalgique de l'ère Showa (1926 - 1989), l'allée est bordée d'échoppes japonaises typiques pour la vie quotidienne des habitants du quartier. On y trouve également des cafés, restaurants et quelques bars.
Plusieurs initiatives sont organisées chaque année pour revitaliser le quartier. De cette façon, Endoji accueille régulièrement des matsuri tels que la fête des étoiles Tanabata 🎋 en juillet et, plus original, le festival de Paris qui se tient un week-end en novembre.
À noter : pour celles et ceux qui recherchent un quartier du centre-ville Nagoya davantage animé avec des magasins et restaurants ouverts aux touristes, les rues commerçantes d'Osu et Kakuozan sont également à faire.
On termine ce tour historique du centre-ville de Nagoya par le carrefour avec le boulevard Egawa-sen qui est habillé de 4 statues de grands personnages, dont les 3 unificateurs du Japon :
- Oda Nobunaga (1534 - 1582) ;
- Toyotomi Hideyoshi (1537 - 1598) ;
- Ieyasu Tokugawa (1543 - 1616) ;
- ainsi que Mitsukuni Tokugawa (1628 - 1701, alias Mito Komon).