Kyoto va redevenir la capitale du Japon
Au cours de son histoire récente, l’archipel japonais connut plusieurs capitales. Parmi elles, Nara joua ce rôle de 710 à 784, au cours de l’époque éponyme. Puis, excepté de 1192 à 1333 où Kamakura s’imposa, Kyoto fut capitale impériale du Japon jusqu’en 1868. Cette même année, Edo devint Tokyo et prit cette place en accueillant l’Empereur Meiji pour mener à bien la restauration.
La "capitale de l’est", comme signifient les kanji de 東京 Tokyo par opposition à sa consœur du Kansai, est donc le pôle économique et politique du Japon depuis quasiment un siècle et demie. Toutefois, cette situation est sur le point de changer. Le gouvernement japonais vient en effet d’annoncer, contre toute attente, que Kyoto allait reprendre son rôle de capitale japonaise dès avril 2017.
Plusieurs arguments ont fait pencher la balance en sa faveur :
- Kyoto héberge plusieurs lieux classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, contre aucun à Tokyo ;
- Moins tentaculaire que sa consœur, elle effraie donc moins les touristes en particulier les moins jeunes ;
- Particulièrement appréciée des Occidentaux et notamment des Français (cocorico !), plus de 45% des touristes qu’elle accueillait au premier semestre 2014 venaient des USA ou d’Europe ;
- Accaparée par les (re)constructions en vue des Jeux Olympiques de 2020, Tokyo colle moins à l'image traditionnelle dont rêvent les étrangers ;
- Certains craignent à demi-mot un "big one" (séisme de très forte amplitude) dans l'actuelle capitale.
D'importants changements à prévoir
Des grands travaux vont être initiés dès cette année à Kyoto afin de moderniser la ville et la rendre plus adaptée à ce nouveau titre. Il se dit même que les transports en commun pourraient durer plus longtemps le soir, avec des rotations de bus prolongées de 15h45 à 16h05 !
Le gouvernement a, quant à lui, d'ores et déjà annoncé qu'il déplacerait le siège du gouvernement au château 🏯 Nijo. De plus, chaque ministère prendra ses bureaux dans un temple ou sanctuaire de la ville : le budget au Kinkaku-ji, l'éducation au Kiyomizu-dera, ou encore les sports à Fushimi Inari. Ainsi les voyageurs pourront, lors de leurs visites, apercevoir les cabinets ministériels en train de travailler. Il sera également demandé aux hautes fonctionnaires féminines de s'habiller en Geisha afin de coller au folklore local.
À noter qu’Osaka était également en lice et pour cause : troisième ville de l’archipel nippon en terme de démographie, elle agit en quelque sorte comme l'électron libre japonais, une sorte de Tokyo plus libérée. Elle n'aura finalement pas été retenue notamment à cause de sa proximité avec la mer, faisant craindre au gouvernement une vague de laxisme de la part de ses employés.
Note de la rédaction — Comme certain(e)s l’ont deviné, il s’agissait bien d’un article sacrifiant à la fameuse tradition du poisson 🐟 d’avril. Navrés pour tous nos lecteurs qui y ont cru !