Boutiques et restaurants français à Kagurazaka (Tokyo)

Kagurazaka

Le quartier français de Tokyo

L'avis Kanpai
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Kagurazaka est un petit district collé à la gare d'Iidabashi, à l'extrémité est de Shinjuku en frontière avec l'arrondissement de Chiyoda, au centre de la capitale nippone. Sa réputation de quartier français n’est pas usurpée puisqu'il abrite de nombreux commerces tricolores. En parallèle, les ruelles typiques yokocho de Kagurazaka témoignent toujours de son passé féodal et lié aux Geisha de Tokyo.

Centre névralgique du quartier, la longue avenue Kagurazaka Hill se dresse à l'évidence comme un bon point de départ pour commencer la visite. Comme sa traduction anglaise le laisse deviner, il s'agit d'une artère en pente douce aux abords de laquelle une ribambelle de restaurants et de boutiques se succèdent sur un peu plus d’un kilomètre. On apprécie ses bâtiments de faible hauteur, ses arbres plantés le long de la route et ses trottoirs relativement étroits qui confèrent au quartier de Kagurazaka une convivialité provinciale très agréable. Petit plus non négligeable pour les piétons : la rue est fermée à la circulation automobile tous les jours à l'heure du déjeuner ainsi que les dimanches et les jours fériés de midi à 20h.

À mi-hauteur, on découvre l'entrée du Zenkoku-ji, le temple bouddhiste du quartier. Fondé en 1595, il appartient à la secte Nichiren et l'on y vénère Bishamonten, roi céleste considéré comme divinité des guerriers et l'un des sept dieux du bonheur associé à la fortune. Plus haut sur Kagurazaka-dori, le sanctuaire shinto Akagi domine la zone. Entièrement rénové en 2010 sous la direction du célèbre architecte Kengo Kuma, il offre à ses visiteurs un cadre moderne unique qui marie le bois et le verre. Un petit café logé dans son enceinte permet une pause revigorante avant de reprendre sa route.

Boutiques et restaurants français à Kagurazaka (Tokyo) 3

Les régions de France à l'honneur

Pour vraiment découvrir l'âme du quartier, il faut s'aventurer dans les ruelles adjacentes à l'avenue principale. Les oublier serait une erreur car c’est bien dans cet espace intemporel que Kagurazaka prend tout son intérêt. La communauté française y est aujourd'hui bien installée. La proximité avec l'Institut français du Japon et la libraire tricolore Omeisha explique notamment ce choix géographique. On tombe ainsi sur diverses devantures familières, décorées selon la région de France ou la spécialité mise à l'honneur. On peut citer :

  • le Lugdunum, petit bouchon lyonnais fort attrayant par sa cuisine raffinée et sa décoration du début XXe siècle ;
  • le Bretagne, avec ses galettes appétissantes accompagnées de cidre qui mettent l'eau à la bouche, et son épicerie fine pour faire des emplettes comme à la maison ;
  • le Coquillage, petit restaurant qui offre un éventail assez large de la cuisine française ;
  • la Maison de La Bourgogne, bistrot à vins idéal pour se retrouver à l'apéritif.

Ce ne sont bien sûr pas les seules enseignes françaises présentes, il y en a bien d'autres et l'on encourage les nostalgiques en mal du pays à venir arpenter les lieux.

La présence discrète des Geisha de Tokyo

Kagurazaka est également l'une des six hanamachi (quartier de Geisha) de Tokyo encore en activité. Cette tradition culturelle se devine dans le dédale des petites ruelles pavées du quartier que l'on nomme yokocho. On part à la recherche de vieilles bâtisses japonaises comme celles des ryotei, ces restaurants traditionnels de luxe où les Geisha se produisent sur réservation. Avec beaucoup de chance, on peut espérer les croiser à la nuit tombée lorsqu'elles rejoignent l'établissement pour la soirée.

Toujours bien caché, on atterrit sur une autre institution locale : le sento Atamiyu, un bain public de quartier populaire pour sa grande fresque murale du Mont Fuji 🗻 qui laisse les clients rêveurs.

Canal Café à l'entrée sud-est de Kagurazaka (Tokyo) 3

Un crochet par les anciennes douves du château d'Edo

Au pied de la pente de Kagurazaka-dori, en direction de la gare d’Iidabashi, le Canal Café mérite que l'on s'y attarde. Situé en contrebas du canal (autrefois les douves du château 🏯 des Tokugawa), le restaurant / brasserie installe par beau temps ses larges terrasses au bord de l'eau. Aménagement assez rare à Tokyo pour qu'il soit souligné, cet espace de détente atypique en plein air donne envie de paresser au soleil et de profiter de cet instant presque bucolique en retrait des bruits de la ville.

La balade dans le quartier français touche à sa fin à mesure que l'on rejoint le cœur de Chiyoda. Après avoir traversé le pont surplombant le canal (très joli sous les cerisiers 🌸 en fleurs au début du printemps), on visite le sanctuaire Tokyo Daijingu. Renommé pour ses mariages célébrés dans la tradition shintoïste, il est d’une beauté merveilleuse et ne décevra pas le visiteur qui pourra même assister à l'une des nombreuses prières quotidiennes données par les prêtres.

Kagurazaka reste fréquenté par les ressortissants qui viennent dans ces rues satisfaire leur envie de manger français ; attention toutefois aux prix pratiqués, logiquement plus élevés que ceux en France. Derrière cette vitrine internationale, l'ancien quartier traditionnel et luxueux, à deux pas du pouvoir impérial, vit encore à la discrétion des visiteurs qui sauront apprécier le raffinement sobre des authentiques façades japonaises.

À noter : le principal matsuri du quartier se tient tous les ans fin juillet et comprend notamment des performances de danse Awa-odori.

⬇️ Plus bas sur cette page, découvrez nos conseils de visite à Kagurazaka et autour.
Par Kanpai Mis à jour le 04 janvier 2024 Kagurazaka