Kuramae-jinja
La floraison précoce des kawazu et mimosa à Asakusa
Kuramae-jinja est un sanctuaire shinto de quartier situé au sud-ouest d'Asakusa, dans l'arrondissement de Taito à Tokyo au Japon. Cette petite enceinte tranquille connaît un pic de fréquentation au moment de la floraison de son cerisier Kawazu et de son mimosa qui interviennent à la fin de l'hiver, en général entre fin février et mi-mars.
En amont de la floraison des sakura 🌸 japonais somei yoshino, les cerisiers précoces montrent déjà des premières belles floraisons. Non loin d'Asakusa à Tokyo, le petit sanctuaire Kuramae-jinja gagne en réputation ces dernières années sur les réseaux sociaux pour abriter, au sein de sa minuscule enceinte, 2 arbres majestueux qui s'épanouissent en même temps et annoncent le retour du printemps dans la capitale :
- 1 cerisier kawazu-zakura, aux fleurs rose vif ;
- et 1 mimosa qui se pare d'une jolie couleur jaune poussin.
Dès la fin du mois de février et pendant la 1ère quinzaine de mars, la floraison de ces arbres atteint son pic et attire ainsi de nombreux visiteurs et photographes amateurs. On recommande de venir tôt le matin (dès 8h) pour bénéficier d'une certaine tranquillité. En journée, une file d'attente peut se former devant le pavillon principal et aux meilleurs spots pour prendre en photo les 2 floraisons, tel un joli papier peint fleuri. La vente de sceaux goshuin est par ailleurs possible à partir de 9h.
Sanctuaire de quartier de l'époque féodale Edo
Fondé en 1693 par Tokugawa Tsunayoshi (1646 - 1709), le 5ème shogun de la dynastie des Tokugawa au début de la période Edo (1603 - 1868), le sanctuaire accueille la divinité originellement enchâssée à l'Iwashimizu Hachiman-gu de Kyoto. Hachiman-sama veille ainsi sur le château 🏯 d'Edo et le quartier de Kuramae, qui tire son nom de la présence de nombreux entrepôts kura à riz à l'époque. Située au sud du temple Senso-ji, au bord de la rivière Sumida dans la ville basse shitamachi, la zone de Kuramae était en effet l'un des greniers alimentaires de l'ancienne capitale féodale. Quelques riches marchands y ont également établi leur résidence.
Au cours de son histoire, Kuramae-jinja fut également reconnu pour être le berceau des tournois de sumo baptisés kanjin sumo, c'est-à-dire organisés pour lever des fonds à destination des temples et sanctuaires au Japon.
L'enceinte est par ailleurs associée au rakugo (落語), une forme de théâtre japonais traditionnel humoristique et minimaliste. Un spectacle de rakugo se traduit par la présence sur scène d'un seul conteur qui, vêtu d'un kimono 👘 et assis en position seiza, narre une saynète.
On trouve au sein du sanctuaire Kuramae une statue de chien shiba-inu 🐕, qui fait référence à l'histoire issue du répertoire classique du rakugo intitulée Moto Inu, et que l'on peut traduire par "l'ancien chien". Le conte relate les aventures d'un chien qui vient prier Hachiman-sama afin de se transformer en humain.
Les rues tranquilles du quartier de Kuramae abritent aujourd'hui quelques petits cafés charmants ainsi que des ateliers d'artistes, au sein d'une atmosphère à l'opposée de l'effervescence touristique de ses grands voisins Asakusa et Ueno. En traversant le pont Kuramae, on rejoint facilement le quartier des sumo Ryogoku.