Menuma Shodenzan Kangi-in
Le petit Nikko de Saitama
Menuma Shodenzan Kangi-in est un temple bouddhiste situé dans la ville de Kumagaya, à l’extrême nord de la préfecture de Saitama au Japon. Les façades richement ornées de son pavillon principal rappellent celles du célèbre mausolée Toshogu et lui valent ainsi le surnom de "Nikko de Saitama".
On date la fondation du temple Menuma Shodenzan Kangi-in aux alentours de 1179, lorsque le samouraï et seigneur local au pouvoir Sanemori Saito (1111 - 1183) fait ériger un temple en l'honneur de Shoden, divinité du bouddhisme ésotérique japonais de la branche Shingon. Souvent représenté dans un corps d'humain avec une tête d’éléphant, Shoden est vénéré au Japon comme le gardien de la bonne fortune qui protège contre le mal.
L'entrée principale du site spirituel est marquée par la grande porte Kisoumon qui s'élève à 16 mètres de haut et comporte une double toiture. Toute en bois brut sculpté, elle est réalisée en 1851 par le maître charpentier Hayashi Masamichi et abrite 2 des 4 Rois Célestes : Bishamonten, le gardien du Nord et Jikokuten, celui de l'Est. On croise ensuite le long du chemin central, une jolie statue du seigneur Sanemori. Puis, on traverse la 2ème porte réservée aux gardiens Niô, reconstruite pour la dernière fois en 1894 mais dont les statues des gardiens restent d'origine et datent ainsi de 1658.
Pavillon principal désigné Trésor national du Japon
Véritable joyau du temple, le bâtiment principal hondo est construit dans le style architectural byogata-shiki gongen-zukuri, c'est-à-dire où les différents pavillons sont connectés les uns aux autres pour former un tout. Il est l'œuvre de Hayashi Hyogo Masakiyo, un artisan originaire de Menuma et descendant d'une famille d'architectes qui travaillait pour le compte du shogunat Tokugawa. On retrouve ainsi dans son savoir-faire la même inspiration que celle du sanctuaire Toshogu à Nikko.
Richement ornées et hautes en couleurs, les façades du pavillon principal intérieur répondent à l'esthétisme de style yatsunume-zukuri. On ne se lasse pas d'admirer, en effet, les sculptures très détaillées représentant des scènes de la vie sous l’ère Azuchi Momoyama (1573 - 1603) ainsi que des rites anciens venant de Chine. On remarque par exemple la scène de l’aigle qui sauve le singe 🐒 : ce dernier, emporté par le courant rapide d’une rivière, symboliserait de cette façon le caractère imprudent et vif des humains et l’aigle, animé par la divinité Shoden, vient ici secourir le macaque comme il le ferait avec les hommes.
Relativement étendue, l'enceinte abrite d'autres édifices plus mineurs comme une tour de la cloche, une pagode tahoto de la paix et le pavillon Daishido, notamment connu pour être le dernier temple du pèlerinage des 88 lieux saints du Kanto (関東八十八ヵ所霊場).
Assez excentré de Tokyo et même de la grande ville de Saitama, la visite du Menuma Shodenzan Kangi-in peut se conjuguer facilement avec la découverte de l'ancien village aux lotus Kodai Hasu no Sato situé dans la ville voisine de Gyoda. On recense dans ce parc de 14 hectares près de 100.000 lotus anciens baptisés gyoda hasu, ainsi qu'une 40aine d'autres espèces en fleurs de la mi-juin à début août. Puis c'est au tour des rizières d'êtres décorées, de juin à octobre, et dont on contemple les motifs qui changent chaque année depuis une tour d'observation à 50 mètres de hauteur.