Coupe du monde de Rugby : 2015 rassure pour Japon 2019
Éliminés aux portes des quarts de finale malgré trois victoires sur quatre matches disputés : on peut dire que les "Brave Blossoms" auront joué de malchance statistique lors de ce Mondial 2015 en Angleterre ! Alors qu'elle visait au moins une performance dans ces matches de poule, l'équipe japonaise a au contraire électrisé le public et donné un sérieux boost au moral en vue de la prochaine édition.
Car pour la première fois depuis le début de son histoire en 1987 (il s'agit désormais du cinquième plus gros évènement sportif mondial), celle-ci se déroulera à domicile, sur l'archipel nippon qui marque ainsi une double pierre : il s'agira en effet de la première Coupe du Monde de Rugby à XV en Asie, mais également dans un pays que l'on n'associe certainement pas (encore ?) volontiers à l'ovalie.
Une équipe qui a su soulever l'intérêt
Du courage, cette équipe japonaise n'en aura pas manqué sur le territoire anglais :
- dès l'ouverture, elle crée l'exploit contre l'Afrique du Sud, double-championne du monde avec un score de 34-32 (voir les meilleurs moments en vidéo ci-dessous) ;
- s'ensuit une défaite contre l'Écosse 45 à 10 ;
- puis deux belles victoires pour parachever le tout : 26-5 contre les Samoa et 28-18 face aux États-Unis (grands perdants de la poule avec leurs quatre défaites).
Cela faisait vingt-quatre ans que l'équipe japonaise de rugby n'avait plus gagné de match en Coupe du Monde, à l'époque face au Zimbabwe. Il faut dire que leur travail d'arrache-pied a redémarré fin 2011 avec l'arrivée du sélectionneur australien Eddie Jones (né d’une mère américaine d’origine japonaise), ancien patron des Sud-Africains et des Australiens. Les sept derniers mois, en particulier, ont été intenses à l'entraînement.
Autrefois raillés, les Japonais, seuls véritables représentants du rugby international en Asie, sont pourtant entrés en 2014 dans le cercles des 10 premières nations du classement de la fédération. Mais leur vision de ce sport revient de loin car, pendant sa traversée du désert à la fin des années 1990, on le stigmatisait via la règle des KKK : kitanai ("sale"), kitsui ("difficile") et kiken ("dangereux").
Cette Coupe du Monde 2015 a donc eu le mérite d'attiser un fort intérêt pour le rugby au sein du public japonais, qui n'y était pas forcément habitué et ne connaissait pas bien ses règles parfois complexes. Ainsi, ils étaient en moyenne plus de vingt millions de téléspectateurs sur l'archipel à suivre en direct la retransmission de leurs matches, totalisant jusqu'à 65% d'audience.
Au Japon où l'on compte un peu plus de cent mille licencié(e)s (soit un quart des effectifs recensés en France), environ un tiers le sont dans les lycées dont les niveaux sont très élevés. La plupart restent des amateurs passionnés. Dans l'équipe internationale japonaise, contrairement à ce qu'ont pu siffler certaines mauvaises langues, seuls cinq joueurs sur trente-et-un sont d'origine étrangère et ont obtenu la nationalité japonaise (dont Michael Leitch, le capitaine).
Les infrastructures pour 2019
Pour accueillir les vingt meilleures équipes du monde lors de la prochaine coupe, la fédération japonaise de rugby a bien sûr déjà préparé son plan de bataille.
L'abnégation et la précision organisatrice du Japon ne sont certes plus à démontrer, mais celles-ci ont pris un petit coup dans l'aile avec le scandale du stade national de Tokyo qui, revenu à l'étape de brouillon, ne pourra pas être prêt pour accueillir ni le match d'ouverture le 20 septembre 2019, ni la finale le 2 novembre.
Au final ce seront douze villes, du nord au sud de l'archipel, qui accueilleront la Coupe du Monde de rugby 2019 :
- Hokkaido : Sapporo (Dome)
- Tohoku : Kamaishi (Recovery Memorial / Unosumai Stadium), région impactée par les évènements du 11 mars 2011
- Kanto : Kumagaya (Rugby Ground), Tokyo (Chofu Ajinomoto Stadium), Yokohama (International Stadium, qui accueillera la finale)
- Chubu : Fukuroi (Shizuoka Stadium), Toyota (Stadium)
- Kansai : Kobe (Misaki Park), Higashi-Osaka (Hanazono Stadium)
- Kyushu : Fukuoka (Hakatanomori / Level-5 Stadium), Oita (Bank Dome), Kumamoto (Umakana Yokana Stadium)
Le programme détaillé devrait être rendu public à la fin 2017.
Les objectifs de ce grand rendez-vous au Japon sont pluriels : booster le tourisme en promouvant l'ovalie japonaise, bien entendu, mais également utiliser l'évènement comme une répétition générale pour l'organisation des Jeux Olympiques 🏅 de Tokyo qui auront lieu dès l'année suivante.