Nihonbashi
Au départ des routes d'Edo
Nihonbashi est un quartier historique situé à l'est de la gare de Tokyo, au cœur de la capitale nippone. À première vue moderne et luxueux, il cache en son sein le passé féodal de Tokyo, à l'époque où elle s'appelait Edo et était composée de canaux. Littéralement "Le pont du Japon", le quartier tire son nom de son fameux symbole : le pont Nihombashi, point kilométrique zéro du Japon.
Projet START de travaux de rénovation du quartier de Nihonbashi et d'enfouissement de l'autoroute aérienne entre le 9 novembre 2020 et... 2040. Coût de 320 milliards de Yens (~2 milliards d'euros).
Le visage actuel de Nihonbashi propose une succession d'immeubles d'affaires, de magasins de luxe et autres édifices en béton. Difficile de ressentir immédiatement le charme de ce quartier qui entretient un vernis extérieur plutôt froid. Et ce n'est pas le ballet quotidien des salarymen en costume gris qui viendrait contredire cette première impression. Pourtant cet ancien quartier, situé dans l'arrondissement de Chuo et donc non loin de Chiyoda et du Palais impérial, a vu grandir la capitale. Pour comprendre l'intérêt touristique de cette destination, il faut se rendre à son monument incontournable : le pont de Nihombashi.
🛣 Le kilomètre zéro des routes du Japon
Les amateurs d'histoire de Tokyo connaissent bien ce pont pour l'avoir vu en représentations sur papier et estampe, ou encore quasiment grandeur nature au Musée d'Edo. On invite également à découvrir son emplacement originel, où un bout de sa version en pierre de 1911 se dévoile, malheureusement coincée sous des routes aériennes. En un clin d'œil, le quartier de Nihonbashi nous fait remonter le temps jusqu'à la genèse de la capitale à l'époque d'Edo (1603 - 1868). Le lieu était alors un point central de la ville pour les transports et donc le commerce. Depuis le pont partaient les cinq grandes routes d'Edo, dont les actuelles populaires Tokaido et Nakasendo qui rallient Tokyo à Kyoto. Il servait ainsi de point de référence pour calculer les distances entre Tokyo et les autres villes importantes du Japon féodal, fonction qu'il occupe toujours aujourd'hui.
L'autre image historique d'Edo, peut-être moins connue des visiteurs, tient dans ses canaux. En effet, la capitale était une ville d'eau, quadrillée par différents cours artificiels construits sous le shogunat de Ieyasu. Aujourd'hui quasiment tous disparus, les derniers passages aquatiques se découvrent à bord d'un bateau 🛥️ de croisière amarré juste à côté du pont Nihombashi.
⚠️ Des travaux de rénovation d'envergure entre 2020 et 2040
Les stigmates du passé sont bien présents mais noyés dans une architecture moderne et dense. Les visiteurs doivent donc avoir leurs yeux bien ouverts pour partir à la recherche de ces trésors : les authentiques lampadaires autour du pont, quelques plaques commémoratives au pied des immeubles, un ou deux sanctuaires cachés, ou encore les statues de lion en bronze offertes par la couronne d’Angleterre à l'entrée de l'enseigne Mitsukoshi.
Toutefois, des travaux de rénovation pharaoniques débutent à l’automne 🍁 2020, pour rendre à Nihonbashi son ouverture sur le ciel et retrouver la vue sur le Mont Fuji 🗻. Celle-ci a en effet disparu avec la construction de l’actuelle autoroute aérienne à l’occasion des Jeux Olympiques 🏅 de 1964. L’embellissement consiste notamment à enterrer cette autoroute – qui voit passer en moyenne 100 000 véhicules par jour ! - sur 1,2 kilomètres de long tout en redynamisant le quartier sur les plans touristique et environnemental. Le budget prévisionnel s’élève à 320 milliards de Yens 💴 (~ 2,5 milliards d’Euros) et les travaux devraient s’achever en 2040 !
Nihombashi se réserve donc plutôt à un public averti, qu'il soit axé sur l'histoire de Tokyo, le shopping de luxe ou le suivi de chantiers titanesques.