Jonan-gu
Le sanctuaire et son jardin aux quatre saisons
Jonan-gu est un sanctuaire shinto situé dans le quartier de Fushimi au sud de Kyoto. Construit afin de protéger la capitale, il fut au cœur de la vie politique et de l’Histoire du Japon. Il est aujourd’hui connu pour ses nombreux festivals et son jardin constellé de fleurs tout au long de l’année.
Jonan-gu, dont le nom signifie littéralement le "sanctuaire au sud de la capitale", fut construit en 794, année de la fondation de Heian (future Kyoto) comme capitale. Édifié près de la route principale qui permettait d’y accéder, il avait pour but de protéger la cité des mauvais esprits et d'assurer la paix dans le pays. Plusieurs divinités y sont vénérées comme celle chargée de la protection du territoire japonais, celle du courage et celle des accouchements et de l’éducation des enfants.
Son rôle est étroitement lié à la protection de Kyoto et à la famille impériale, et nombreux furent les empereurs à venir y prier les dieux pour la paix et se préserver des calamités. En 1086, l’empereur retiré Shirakawa vint s’installer dans une vaste villa encerclant Jonan-gu, faisant du sanctuaire et de ses environs un lieu de pouvoir, où une partie de la Cour impériale et des aristocrates établirent leurs résidences. Beaucoup plus tard, en 1868, c’est aussi là qu’eut lieu la bataille de Toba-Fushimi, décisive dans la restauration du pouvoir impérial et la chute du shogunat.
Un calendrier rythmé par les festivals traditionnels
Le sanctuaire Jonan-gu accueille de nombreux festivals tout au long de l’année. Le plus célèbre et qui attire le plus les touristes japonais est Kyokusui-no-Utage :
Deux fois par an, un banquet de composition de poèmes de l'époque Heian est ainsi reconstitué. Les participants déclament les œuvres qu’ils viennent de composer, offrant une immersion dans l'une des activités favorites de la Cour impériale entre le début du VIIIe siècle et la fin du XIIe siècle.
Il est également possible d’assister plusieurs fois par an (en février, mars, mai, juillet et septembre) aux danses rituelles kagura, interprétées par les prêtresses shinto (ou miko). Celles-ci dansent, en tenant dans une main des clochettes et dans l'autre une branche d'un arbre de saison (prunier, glycine ou chrysanthème) pour apaiser les divinités et leur demander bénédiction.
Un élégant jardin fleuri à chaque saison
Le premier centre d’intérêt du sanctuaire reste toutefois Rakusuien, son jardin de 30.000 mètres carrés qui l’entoure et le traverse. Il rassemble une collection impressionnante d’arbres à fleurs et ornementaux, dont :
- plus de 30 espèces différentes de camélias qui s’épanouissent entre novembre et avril ;
- 150 magnifiques pruniers pleureurs, ou shidare ume, qui lui donnent des airs de jardin paradisiaque lors de leur floraison fin février ;
- et une centaine d'érables 🍁 japonais qui embellissent les allées en novembre.
Le jardin reste ainsi agréable tout au long de l’année et offre différentes facettes colorées en fonction des saisons. On retrouve également les classiques cerisiers 🌸 puis azalées au printemps, mais aussi les glycines à l'approche de l'été en juin. À l’automne, le bleu de la gentiane du Japon précède l’éclat rougeoyant des érables.