Hie-jinja
Le sanctuaire protecteur de Tokyo
Hie-jinja est un grand sanctuaire situé sur une colline entre les quartiers d'affaires d'Akasaka et de Nagatacho, au centre de Tokyo. Entourés par les hauts immeubles de bureaux, le site shinto offre aux salarymen et aux familles du quartier un lieu de recueillement apaisant. Il dispose par ailleurs d'une agréable allée de torii vermillons. Tous les 2 ans, le sanctuaire Hie organise le Sanno Matsuri, l'un des plus importants festivals de la capitale.
Les premières traces de l'existence du sanctuaire remontent à l'époque de Kamakura (1185 - 1333). Hie-jinja devient ensuite le sanctuaire protecteur du château 🏯 d'Edo, lorsque celui-ci est érigé en 1478 par Ota Dokan. En 1659, il déménage sur son site actuel sous l'impulsion de Tokugawa Ietsuna (1641 - 1680). À la fin du shogunat Tokugawa, le site continue de protéger le lieu du pouvoir avec le palais impérial. Il abrite la divinité gardienne de Tokyo et reste ainsi aux yeux des habitants de la capitale un sanctuaire important.
En tant que sanctuaire Hie, la principale divinité kami vénérée est le dieu du mont Hiei dans la préfecture de Shiga, baptisé Oyamakui-no-kami ou Sanno-no-kami, et dont le messager divin est le singe 🐒. Cet animal est donc largement représenté ici, notamment sous forme de statues.
Perché sur une petite colline, la montée jusqu'au Hie-jinja peut s'effectuer par 3 entrées différentes :
- la principale, à l'est, donne directement sur l'enceinte sacrée ;
- la plus majestueuse, au sud, signifiée par une haute porte torii ⛩️ ainsi que de longs escaliers, disponibles en version mécanique (escalator) ;
- et l'accès le plus discret, à l'ouest, débouche sur l'arrière du site et le tunnel de torii.
Bâtiments et tunnel de torii vermillons
Ses bâtiments édifiés dans le style architectural gongen-zukuri, où les pavillons haiden et hondo sont connectés par une toiture commune, sont détruits sous les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Les constructions actuelles, rutilantes de couleur vermillon et surmontées d'un toit vert en cuivre, datent de 1958.
Noyé au milieu des buildings et malgré son rôle important au cours de l'histoire de la capitale, le sanctuaire ne se montre que très rarement bondé. On profite de son atmosphère relaxante et des arbres qui encadrent l'enceinte pour faire une halte spirituelle au cœur de l'effervescence urbaine. Les allées vastes et les bâtiments assez imposants permettent d'accueillir des groupes de fidèles pour les rituels shinto du quotidien ; essentiellement des célébrations familiales tenues le week-end, comme les mariages ou les fêtes d'enfants (Shichi-go-san en novembre, par exemple).
Le plus du Hie-jinja réside à l'arrière de son enceinte sacrée, où le sanctuaire secondaire Inari comprend une allée de torii vermillons qui redescend vers la rue. On apprécie de ne rencontrer quasiment personne et donc de pouvoir profiter de ces escaliers ombragés pour faire de jolies photos, comme au Fushimi Inari Taisha Kyotoïte.
Sanno Matsuri
Hie-jinja se montre très populaire auprès des Tokyoïtes à l'occasion de son grand festival baptisé Sanno Matsuri (山王祭). Ce dernier a lieu tous les 2 ans, les années paires autour du 15 juin, en alternance avec le Kanda Matsuri du sanctuaire Myojin.
La grande procession rassemble 500 participants qui font défiler des chars portatifs mikoshi dans les rues du centre de Tokyo, pendant toute une journée. L'itinéraire passe entre autres par le palais impérial de Tokyo et les sanctuaires Yasukuni et Nihonbashi Hie-jinja. Le prêtre en chef du Hie-jinja est le seul religieux autorisé à venir prier au palais Kokyo depuis l'époque Edo (1613 - 1868).
Toute l'année, le sanctuaire Hie-jinja reste une visite incontournable pour les touristes en vadrouille dans les quartiers chics d'Akasaka et de Nagatocho, qui hébergent plusieurs sièges du pouvoir comme la Diète, le bureau du Premier Ministre ou encore plusieurs ambassades.