Cuisine Osechi ryori, table dressée avec les plats japonais du Nouvel An

Osechi ryori

🍱 Le festin traditionnel du Nouvel An au Japon

⏱ 4 minutes

Osechi-ryori désigne la cuisine japonaise traditionnelle que l'on mange en famille au Nouvel An. Elle se décline en plusieurs petits plats préparés à l'avance et conservés dans des boîtes à compartiments jubako ; chacun ayant une signification symbolique pour se souhaiter une bonne année. Il est possible de commander un jubako en avance chez un traiteur ou de préparer soi-même les mets Osechi si l'on a du temps et que l'on sait bien cuisiner.

Parmi les nombreuses traditions japonaises du Nouvel An, on s'attarde à la cuisine baptisée Osechi-ryori (御節料理) qui désigne les 1ers plats que l'on partage en famille pour célébrer la nouvelle année. On retrouve ainsi sur toutes les tables des Japonais les mêmes préparations, sortes d'offrandes symboliques que l'on se fait à soi-même et à ses proches pour se souhaiter les meilleurs vœux pour l'année à venir.

Cette tradition culinaire remonte à l'Antiquité japonaise où la cour impériale à Heian servait aux divinités des offrandes Osechi à chaque changement de saison, selon l'ancien calendrier luni-solaire koyomi. Ce rituel a ensuite été adopté par toute la population pendant l'époque Edo (1603 - 1868) pour se concentrer plus tard uniquement sur la période du Nouvel An.

À l'image de la cuisine traditionnelle kaiseki des auberges ryokan, les repas Osechi ryori se composent de différents petits plats japonais (washoku), préparés avec des ingrédients de saison. Cuisinés en avance, ces mets sont saumurés, fermentés ou cuits à l'aide de sauce soja shoyu, de mirin, de bouillon dashi, de vinaigre de riz et/ou de sucre pour ensuite se déguster froids, à température ambiante pendant plusieurs jours.

Cuisine Osechi ryori, table dressée avec les plats japonais du Nouvel An 2

Plats populaires et signification symbolique

Voici un tableau des plats Osechi les plus traditionnels et leurs significations :

En japonais Transcription Signification Portée symbolique
黒豆 Kuromame Graines de soja noir sucrées Santé et ardeur au travail
紅白かまぼこ Kohaku kamaboko Gâteau de poisson 🐟 blanc ou surimi japonais rouge/rose et blanc Rappel du drapeau du Japon 🇯🇵 et protection contre le mal
田作り Tazukuri Anchois ou sardines confites Récoltes abondantes
数の子 Kazunoko Œufs de hareng Fertilité et descendance familiale
伊達巻 Datemaki Omelette roulée sucrée avec de la pâte de poisson Apprentissage et réussite scolaire
栗きんとん Kurikinton Raviolis dorés de châtaignes confites et purée de patate douce 🍠 Prospérité financière
鮭の昆布巻き Shake no kobumaki Rouleaux d'algue kombu au saumon Bonheur
えびのうま煮 Ebi no umani Crevettes cuites Longévité
ぶりの照り焼き Buri no teriyaki Sériole à queue jaune à la sauce teriyaki Croissance, développement et promotion au travail
鯛(タイ) Tai Daurade, le plus souvent grillée entière avec du sel Joie et bonheur pour la nouvelle année
紅白なます Kohaku namasu Salade vinaigrée de radis daikon et carottes râpées Célébration du Nouvel An japonais et bonheur familial
筑前煮 Chikuzen-ni Mijoté de poulet et de légumes (radis daikon, racines de lotus renkon, carottes, konjac, champignon shiitake, racine de bardane gobo, etc.) Longue vie, stabilité et unité familiale

On peut également y associer la 1ère soupe de l'année baptisée ozoni (お雑煮), au miso ou au dashi et composée notamment de mochi et de légumes en garniture. Enfin, suivant les goûts des familles et les tendances en vogue, on ajoute sur la table des plateaux de sushi 🍣 frais, des pinces de crabe, du poulpe 🐙, de la viande (bœuf ou porc) cuite en morceaux ou brochettes, ou bien des recettes plus internationales issues de la cuisine italienne, française ou chinoise, par exemple. Le tout est communément arrosé de bière 🍺 japonaise ou de nihonshu 🍶 et l'on trinque à la nouvelle année : Kanpai!

Cuisine Osechi ryori, assortiment de Nishonshu (saké japonais)

Le marché des boîtes compartimentées jubako

Disposés dans de grandes boîtes bento 🍱 laquées et compartimentées jusqu'à 5 étages, baptisées jubako (重箱), ces mets de fête sont ainsi conservés pour être consommés pendant les 3 premiers jours de janvier. Il est en effet important, pendant cette période de trêve où l'on accueille la nouvelle année, de ne pas avoir à travailler ou à s'adonner aux tâches quotidiennes.

En ville, certaines familles ont pris l'habitude de commander leur jukabo des semaines en avance auprès de traiteurs spécialisés ou de chefs de restaurant réputés. Les tarifs pratiqués pour ces bento du Nouvel An s'avèrent plutôt élevés :

  • compter à partir de 50.000¥ (~308,80€) pour les plus luxueux ;
  • le coût moyen pour un jubako traditionnel de Nouvel An 2025 est de 27.826¥ (~171,80€) selon Japan Times ;
  • et les premiers prix commencent autour de 15.000¥ (~92,63€) pour un assortiment osechi-ryori acheté au konbini.

Des plateaux Osechi pour les palais sucrés, à base de pâtisseries wagashi et de gâteaux à l'occidentale, sont également proposés à la vente ces dernières années. Le plus souvent, les Japonais mixent entre plats de traiteur et recettes faites maison.

Cuisine Osechi ryori, bento de plats traditionnels avec du Kamaboko

L'ensemble des préparatifs du Nouvel An se termine au plus tard le soir du réveillon du 31 décembre, le dernier jour de l'année appelé Omisoka (大晦日) en japonais. À cette occasion, les Japonais mangent traditionnellement un bol de nouilles au sarrasin baptisé toshikoshi soba (年越しそば) qui marque le passage à la nouvelle année et le fait de repartir à zéro. Il s'agit par ailleurs d'un plat symbole de longévité, facile à cuisiner et à digérer avant le festin de la cuisine Osechi-ryori servie dès le lendemain.

Mis à jour le 31 décembre 2024